19 février 2012

« Le candidat sortant aurait dû présenter ses excuses »

François Hollande a rencontré les salariés de M-Real avant de se rendre à Rouen. (photo DR)
Le ralliement de Claude Allègre (1) à Sarkozy est une bonne nouvelle. L'ancien ministre de l'éducation nationale, celui qui voulait dégraisser le mammouth, mêlera donc sa voix à celles des soutiens de l'autocrate. Du côté des enseignants et du monde de l'éducation, Allègre a laissé un souvenir épouvantable. Et surtout, il a privé la gauche (en 2002) de ses supporters traditionnels adeptes d'une école publique laïque, ouverte, donnant sa chance à chacun et porteuse de valeurs universelles. Il y a mieux (ou pire). En se ralliant à Sarkozy, il achève la mutation antiécologique de celui qui assurait il y a peu : « l'écologie, ça commence à bien faire ». Avoir NKM (2) et Allègre dans la même équipe, c'est finir le travail de sape du Grenelle de l'environnement engagé par Borloo et ceux qui y croyaient. Allègre le soi-disant scientifique conteste le réchauffement climatique et moque les alertes émises par les spécialistes du climat. Il en rajoute même sur les avantages du nucléaire minimisant les conséquences de la catastrophe de Fukushima qu'on serait tous coupables d'oublier.
(1) « Le faussaire, menteur et calomniateur Claude Allègre soutient sarko » à lire sur libération.fr
(2) Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole du candidat UMP.


La justice prend au sérieux des menaces de mort adressées à François Hollande. Il est courant que les candidats à une élection majeure soient victimes de cinglés, de fanatiques ou de fantaisistes pas drôles. Pourtant, la lettre adressée à François Hollande et postée à Perpignan inquiète les policiers. Le style, des éléments troubles laissent penser que l'auteur pourrait passer à l'acte. Tant qu'il s'agissait de farine…
Je m'interroge tout de même sur ce qui peut pousser quelqu'un à se muer en Ravaillac. Les hommes politiques doivent eux-mêmes faire attention et ne pas prononcer des discours de haine, de rejet, de stigmatisation. Qui sait le rôle pervers que peuvent jouer dans la tête d'un déséquilibré les agressions verbales et publiques de certain(e)s. Par charité, je ne les nommerai pas. On les connaît tous et toutes.

Sarkozy pris en photo devant la mer Égée. La mer Égée c'est la Grèce. La Grèce c'est ce berceau de la civilisation qui est la nôtre. La mer Égée peut se venger. Zeus le savait. Stéphane Courbit le sait depuis quelques jours puisque son yacht a été englouti dans les flots à la suite d'une méchante tempête. C'est ainsi que l'ancien propriétaire d'Endemol, ami de Me Pascal Wilhem, avocat, bénéficiaire de fonds de Liliane Bettencourt (130 millions d'euros) jusqu'à ce que la justice s'en mêle, a perdu le yacht le plus long, le plus cher, le plus plus…Sarkozy se consolera en pensant que le yacht de Bolloré, qui remplaça avantageusement le monastère où il devait aller se recueillir en 2007, a échappé au naufrage. Malheureusement, les Grecs ont presque tous la tête sous l'eau. Il en faudrait très peu pour qu'ils s'y noient et l'espoir d'une Europe unie avec.

Je veux faire (parlons comme Sarkozy) une offre à Angela Merkel. Puisque l'Allemagne vient de perdre son président de la République, autorité morale dont le rôle est honorifique, pourquoi Sarkozy ne se présenterait-il pas devant le Bundestag afin d'être le futur président de l'Allemagne réunifiée ? Si Sarkozy perd la présidentielle en France, il sera sûrement dans la situation de Chirac car la justice pourrait bien l'interroger sur deux ou trois affaires en cours. Devant un juge d'instruction, Sarkozy ne pourra pas rétorquer comme il l'a fait devant un journaliste de Médiapart l'interpellant sur le cas Éric Woerth : « je ne vous réponds pas. » Il n'y a pas si longtemps, toutes ces affaires étaient des fables. Le propre des fables c'est de prendre fin sur une morale. En Allemagne, Sarkozy pourrait y bénéficier de l'asile politique et continuer de faire ce qu'il aime tant : être content de lui-même.

« Au lieu de présenter sa candidature, le candidat sortant aurait dû présenter ses excuses. » Cette phrase du discours de François Hollande à Rouen a fait rire les 10 000 personnes présentes au Zénith et rappelé que le candidat PS a de la ressource. François Hollande s'avère être un combattant redoutable, intelligent, à l'esprit vif. Il s'appuie sur une stratégie pesée et élaborée depuis des mois voire des années. Il ne pensait pas à la présidence en se rasant mais en observant la société française et les dégâts causés par le Sarkozysme. Les seules improvisations qu'il s'autorise sont des remarques amusées justifiées par le contexte global. A Rouen, j'ai rencontré un enseignant qui n'avait pas assisté à un meeting depuis 1981. Cette fois, il ne veut pas rater le coche. Il sent la victoire possible, probable. Il veut en être pour tourner une page peu glorieuse de notre histoire.

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