17 février 2012

Sarkozy cherche le coup dur social…

Sarkozy veut regarder le peuple dans les yeux. Attention, danger. Le connaissant, il n'y verra que ce qu'il est. J'ai déjà dit ici toutes les craintes que m'inspirait le referendum comme moyen de gouvernement. Il s'agit d'un mode de consultation brutal puisqu'on ne peut répondre à la question que par oui ou par non. Le referendum évite les nuances, la négociation, il ne doit donc être utilisé qu'avec parcimonie et dans des domaines très limités. Surtout, le résultat de la consultation dépend tellement de la question posée et de l'objectif que s'assigne celui qui la pose. Il s'agit aussi d'une méthode directe destinée à court-circuiter tous les corps intermédiaires : le parlement, d'abord, qui vote la loi, le conseil d'Etat qui conseille le gouvernement sur ses projets, le conseil constitutionnel qui valide, ou non, les lois de la République. En mettant en cause les élites, comme le fait aussi régulièrement Marine Le Pen, Sarkozy tient le langage populiste traditionnel de l'extrême droite. Cette idée de referendum pour éviter les soi-disant blocages institutionnels n'est rien d'autre qu'une volonté de diriger le pays d'une main  de fer. Il y a du césarisme là-dedans, du bonapartisme, avec tous les risques possibles pour les libertés, la démocratie parlementaire, la démocratie tout court.
Si l'élection présidentielle doit se limiter à un vote sur l'avenir de la démocratie en France, alors les Français doivent bien réfléchir avant de mettre leur bulletin dans l'urne. Le 22 avril prochain il ne s'agira pas seulement d'une expression ordinaire destinée à élire un président mais d'un choix de société et d'une volonté de vivre ensemble. Sarkozy veut imposer une présidence autoritaire, une démocratie directe destinée à éliminer tous les opposants ou tous les organes amortisseurs : partis, médias, syndicats, associations, services publics, élus locaux, sénat, assemblée nationale (pourtant dominée par l'UMP). Sarkozy est acculé, dos au mur. Ne pouvant assumer son misérable bilan il décide de prendre tous les risques dont celui d'un éclatement à la Grecque. Il cherche le coup dur social. Il cherche l'embrasement de la rue. Attention, danger.

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