de Reynald
Harlaut, Front
de Gauche
Ce
fut une grande et belle journée. Une journée de fraternité où se sont retrouvés,
venus de toute la France, celles et ceux qu’on vit au cours des dernières
semaines, venir de plus en plus nombreux dans les meetings du Front de Gauche à
Nantes, à Metz, à Villeurbanne, à Montpellier, à Rouen, à Clermont-Ferrand.
Celles et ceux pour qui Jean-Luc Mélenchon incarne à présent à gauche l’espoir
d’un véritable changement.
Que
nous importent les chiffres de la participation : 50.000, 100.000, 120.000 ?
Les photos sont là pour témoigner de l’affluence des grands jours. La place de
la Bastille était noire de monde. Une foule compacte débordait largement sur
toutes les avenues y menant. Jeunes et vieux, hommes et femmes étaient là, au
coude-à-coude, serrés les uns contre les autres.
Partout
des sourires. Partout la joie manifestée du bonheur de se retrouver ensemble. Partout
la ferveur populaire. Une forêt de drapeaux, où dominait largement le rouge,
battant au vent au-dessus des têtes. L’émotion très visible sur le visage de
ces vieux militants communistes qui pourtant en ont vu d’autres, mais n’en
croient pas leurs yeux de voir se produire ce qu’ils n’osaient plus espérer. L’image,
offerte au pays tout entier, du peuple, rassemblé, calme mais déterminé, après
des années de résignation, à prendre ses affaires en main.
« Prenez le pouvoir ! » Le slogan du début de
campagne prenait tout son sens. Il est temps de tourner la page a dit Jean-Luc
Mélenchon. Cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, alors que les
pays du Maghreb abordent un tournant de leur histoire, une page se referme. Celle
qui conduisit à l’avènement de la Vème République dont les institutions furent
une réponse à ce moment tragique de notre histoire.
Poussé
à son paroxysme par le président sortant, le régime présidentiel de la Vème République
a réduit la démocratie à une caricature. Craquant de toutes parts, à bout de
souffle, il se révèle désormais incapable de faire face aux défis que nous pose
le XXIème siècle. Incapable de proposer un autre modèle de société que celui
qui asservit l’homme à l’économie et au pouvoir de l’argent. Incapable de
relever le plus grand défi que l’humanité a eu à affronter depuis qu’elle existe :
celui de garantir son propre avenir en s’opposant au pillage des ressources de
la planète au seul bénéfice de quelques uns. Creusant, année après année le
fossé de la dette écologique, autrement plus sérieuse que celle financière dont
on ne cesse de nous rebattre les oreilles.
Au
terme de cette magnifique journée, l’espoir a changé de camp. Qui s’interroge
un instant sur ces questions cruciales comprend immédiatement que des problèmes
aussi vastes ne pourront être résolus par des demi-mesures constitutionnelles,
législatives, sociales et économiques. Et que la France, mère de la Grande Révolution,
peut encore à celles et ceux qui dans le monde nous regardent, leur montrer le
chemin.
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