10 avril 2012

Sarkozy fixe ses exigences. Mais le candidat n'est plus le président.

Le candidat sortant, Nicolas Sarkozy, n'a pas encore passé la premier tour qu'il exige déjà deux débats de second tour « pour aller au fond des choses », assure-t-il. Cette exigence fait peu de cas du premier tour et méprise l'ensemble des autres candidats puisqu'on ne connaîtra l'ordre d'arrivée seulement le 22 avril à 20 heures. François Hollande a donc bien raison de le ramener à la raison et de ne pas se laisser impressionner par le côté vantard du personnage, l'un des aspects de son caractère le moins sympathique. Il est vrai qu'après la fameuse phrase de Coppé « on va passer Hollande à la tronçonneuse » la saillie de Sarkozy « je vais l'exploser » exprime bien l'état d'esprit du sortant. Il veut jouer les challengers, l'homme qui n'a rien à craindre mais ce n'est que propos de préau. Car la réalité est tout autre.
Depuis le début de cette campagne, Sarkozy est son clan sous-estiment François Hollande. Leurs efforts pour fustiger sa soi-disant incompétence ont fait long feu. S'il n'est pas incompétent, il est indécis. S'il n'est pas indécis, il est flou. S'il n'est pas flou, il exagère. Et le tout à l'avenant. La droite ne sait pas comment agir à son égard. François Hollande a étudié les différentes campagnes présidentielles récentes, comme il est intelligent, il a compris les ressorts profonds de Sarkozy et de la droite. Jusqu'à aujourd'hui, il n'a commis aucune faute, ne répondant pas aux provocations, aux agressions verbales, laissant ce soin à ses lieutenants.
François Hollande, conforté dans les sondages récents, doit laisser venir sur son terrain son adversaire principal. Le tenir en respect. C'est à Hollande de fixer le tempo, d'organiser la bataille, c'est à lui de faire sortir Sarkozy de ses gonds, ce qui devrait être assez facile. Il sera toujours temps le 23 avril de passer à l'offensive et de tailler en pièces le bilan du sortant et son projet « qui n'est rien d'autre que son bilan en pire. » Hollande doit toutefois éviter le piège de l'arrogance et ne pas surjouer. Ne pas hurler. On me dit qu'un coach l'aide à travailler sa voix. Tant mieux. Ce week-end pascal lui aura permis de prendre du repos, d'analyser le match et de s'y préparer. Une belle et bonne surprise qui n'en est d'ailleurs pas vraiment une, attend, je l'espère, la majorité des Français qui souhaitent le changement maintenant.

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