21 juillet 2012

Le procureur Courroye refuse d'aller à Paris

Le juge Courroye (qui est d'ailleurs un procureur) est un ami de Nicolas Sarkozy même s'il ne veut pas que cela se sache ou se dise. Dans l'affaire Bettencourt-Woerth, des enregistrements clandestins d'un majordome indiquaient une proximité sensible entre ce procureur de Nanterre et les protagonistes. Plusieurs enquêtes préliminaires (donc sans juge d'instruction) ont amplement démontré la volonté du procureur Courroye de ne pas se dessaisir d'un dossier explosif pour l'ancien président de la République et de l'ancien trésorier de l'UMP. Le procureur Courroye est même allé très loin dans son souci de protection puisqu'il demanda aux policiers spécialisés de rechercher (avec les fadettes) le nom de certains correspondants de journalistes du Monde au mépris de la loi sur le secret des sources. Actuellement, une enquête est en cours et une procédure disciplinaire a été engagée auprès du Conseil supérieur de la magistrature pour établir la responsabilité morale du procureur Courroye.
Il est d'autre part établi que ce procureur est au plus mal avec une vice-présidente du tribunal de grande instance de Nanterre, Mme Prévost-Després. La dégradation de leurs rapports a conduit le procureur général de Versailles à demander le dessaisissement du tribunal de Nanterre au profit d'une juridiction de Bordeaux où le juge Gentil poursuit l'instruction des affaires Bettencourt puisqu'elles sont nombreuses.
Face à cette situation compliquée, Christiane Taubira, ministre de la Justice souhaite le retour d'une justice apaisée à Nanterre et propose de nommer le procureur Courroye avocat général à Paris. Même grade, même salaire. Pour ce faire, elle a demandé l'avis du CSM et dit vouloir s'en remettre à lui. Mais le procureur Courroye n'est pas content. Il considère que cette proposition de mutation est une sanction « politique » et non une décision prise dans l'intérêt du service. Les avocats du procureur crient au scandale et veulent faire croire que la chasse aux sorcières est ouverte. Qui dit chasse aux sorcières dit sorcières. Le procureur Courroye en est-il une ? Jette-t-il des sorts ? Possède-t-il des pouvoirs maléfiques ?
Nous sommes en 2012 et non au Moyen-âge mais tout de même, le procureur Courroye devrait s'interroger sur son comportement et surtout sur le sens des actes qu'il a commis. Sans préjuger de la décision finale du CSM, il est évident que la demande adressée aux policiers sur les fadettes par le procureur de Nanterre est illégale car la sûreté de l'Etat n'était pas en jeu. Un procureur dans l'illégalité ce n'est pas bien surtout si ses mobiles sont étrangers à bon fonctionnement de l'institution. Alors, le procès d'intention adressé à Christiane Taubira confirme sa propension pour les bras de fer même si, au final, le combat qu'il engage est sans doute voué à l'échec.

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