29 juillet 2012

Sarkozy a raté une belle occasion de se taire

D'après Le Parisien libéré, Nicolas Sarkozy, en vacances au Maroc, porterait des critiques contre François Hollande. Il lui reprocherait notamment sa brouille de début de mandat avec Angela Merkel et surtout l'accuserait de se montrer trop mou vis-à-vis de la Syrie de Bachar El Assad. Faisant allusion à son attitude en Libye, Nicolas Sarkozy aurait déclaré : « Moi au moins j'ai agi. »
Suffit-il d'agir pour avoir raison ? Sarkozy a raté une belle occasion de se taire car les conséquences de ses choix en Libye sont redoutables. Les dommages collatéraux créés par l'intervention des « alliés » occidentaux a suscité des troubles au Mali, au Niger et l'Algérie du sud n'est pas épargnée. Des centaines d'armes se promènent dans le désert, fruit de l'anarchie qui a régné et règne encore dans l'ancien territoire de Kadhafi. Les otages sont toujours otages et une armée africaine va devoir intervenir au nord du Mali pour chasser Aqmi et faire régner l'ordre.
Agir sans réfléchir, c'est ce qu'on reproche aux enfants. Agir sans réfléchir aux conséquences de ses actes, surtout quand il s'agit d'intervention armée, cela donne le résultat afghan. La France est présente en Afghanistan depuis plus de 10 ans. J'aimerais savoir ce que l'intervention occidentale a changé dans ce pays. Les femmes sont-elles plus libres ? la culture du pavot a-t-elle reculé ? Les enfants sont ils plus scolarisés ? La sécurité est-elle assurée ? La démocratie a-t-elle avancé ? Les réponses sont malheureusement négatives. Et c'est bien pourquoi François Hollande a annoncé le retour au pays des troupes françaises (plus de 80 morts !) embourbées dans le chaos afghan.
Quant à l'attitude de François Hollande à l'égard d'Angela Merkel, elle est celle qu'il fallait avoir. La première chancelière avait snobé le candidat socialiste, la droite européenne l'avait marginalisé, François Hollande, par son intelligence subtile acquiert ses galons de commandant. C'est lent et progressif. La situation léguée par Sarkozy est si grave et si dangereuse que la sérénité du nouveau président devrait aider à trouver des solutions et à les faire appliquer.

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