1 août 2012

A quand le judo pour tous à l'école primaire ?

Bernard Amsalem, chef de la délégation française à Londres
Les jeux olympiques sont l'occasion, pour de nombreux téléspectateurs de découvrir des sports qu'ils connaissent mal ou pas du tout. Il est ainsi du judo. Cet art martial est, avant d'être un sport, un art. Autrement dit, il exige de la part de ses pratiquants le respect de certaines règles, une conduite sportive impeccable et un sens de l'adversaire que seuls les Japonais sont capables d'inventer. Question d'histoire et de culture.
A Louviers, le club de judo a été créé par Claude Vial, docteur en médecine, dans les années soixante et mon père, ceinture noire et enseignant, lui a succédé auprès des jeunes générations. Aujourd'hui le judo est un sport de masse et Gérard Holtz, le journaliste de France 2 qui exaspère le plus le public, se demande s'il ne faudrait pas rendre obligatoire la pratique du judo à l'école.
S'il est vrai que ce sport nécessite à la fois des qualités physiques et des atouts moraux indéniables, le judo se pratique dans des conditions matérielles particulières. Il faut une salle vaste (un dojo) un tatami spécial afin d'amortir les chutes, des professeurs compétents tels que peut l'être Patrick Freschi qui, à Louviers, a formé bien des judokas de tous âges.
Le sport à l'école est le parent pauvre du système éducatif. Bernard Amsalem, président de la fédération française d'athlétisme, membre du comité national olympique, chef de la délégation française à Londres, a écrit des pages et des pages sur ce qu'il faudrait faire, en France, pour donner au sport en général et à l'éducation physique en particulier, leurs lettres de noblesse. Une politique comme celle-là devrait faire appel à des structures spécialisées sous l'égide de l'Etat avec l'aide et le soutien logistique des collectivités locales. En matière d'investissements, les Régions, les Départements, les Agglomérations — c'est le cas chez nous — mettent la main à la poche pour que des équipements modernes, ouverts, aptes à la pratique du sport de compétition et du sport de loisirs, éclosent ici et là. La halle d'athlétisme de Val-de-Reuil, le stade du Havre, la grande salle de sports de Rouen, autant d'équipements régionaux et nationaux financés majoritairement par les collectivités locales. Il reviendrait à l'état de mettre à disposition les éducateurs et de prévoir des heures dans les programmes scolaires. Il ne faut pas que le sport ne serve qu'à flatter les egos chauvins et nationalistes.

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