20 août 2012

De Vladimir Poutine à la situation en Syrie

La condamnation à deux ans de camp (quel pays que cette Russie !) pour profanation religieuse contre l'Orthodoxie des trois chanteuses et danseuses des Pussy Riot montre le vrai visage de Vladimir Poutine et de sa justice aux ordres. On croyait que Gorbatchev avait mis un terme aux agissements à la soviétique mais on se trompait. On ne gomme pas 70 ans de bolchévisme avec un Eltsine et surtout avec un président russe ancien chef du KGB.
Ce dictateur —puisqu'il faut appeler les choses par leur nom — est un tzar d'un genre ancien. Il utilise les procédés d'hommes réputés pour leur violence, leurs atteintes aux droits de l'homme, leur obsession de la lutte contre les libertés publiques et leur comportement autocratique.
Condamner trois jeunes femmes punk (dont deux jeunes mères de famille) pour une danse et un chant anti-Poutine montre bien que la démocratie et ses attributs ne règnent pas en Russie. Il faut absolument que les démocraties européennes s'élèvent (elles ont commencé à le faire) contre cette atteinte à la liberté d'expression. Il faut absolument faire savoir à Poutine qu'un état de droit ne condamne pas à l'enfermement pour un écart de conduite. Les Pussy Riot doivent être soutenues et encouragées.

"Il n'y a pas eu pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'émeutes urbaines", a assuré Brice Hortefeux, vendredi 17 août. Quel menteur ! On connaissait Hortefeux, on savait ses petits arrangements avec la vérité, notamment dans l'affaire Takiedine, mais on ne pensait pas qu'il irait jusque là dans son idolâtrie de Sarkozy. Le journal Le Monde se plaît à rappeler les nombreux et différents épisodes d'émeutes urbaines qui ont jalonné le quinquennat du président sortant.
Ne nous réjouissons pas pour autant trop rapidement. Les tristes événements d'Amiens nous rappellent que des cités recèlent des bandes et des coquins. Comment traiter ces problèmes de délinquance urbaine ? Par la force ? Le résultat est mauvais. Par le dialogue ? Il semble bien difficile à engager. Pourtant, c'est la seule voie possible. Il suffit de trouver les vecteurs aptes à favoriser, sans angélisme, un effort d'éducation et de civisme.

La droite — et elle n'est pas toute seule — reproche à François Hollande de ne pas renverser la table pour mettre en place les réformes promises pendant la campagne électorale. C'est tout juste si on ne l'accuse pas d'avoir pris deux semaines de vacances au fort de Brégançon ! Pour le président, l'année passée a été dure. Campagne interne, campagne réelle, campagne sur campagne puis élection, puis action. « La rentrée c'est maintenant » a déclaré François Hollande en descendant du TGV qui l'a conduit à Paris. La critique c'est tout le temps. Et c'est normal car les gens au pouvoir ont besoin de minorités agissantes pour ne pas dormir sur leurs lauriers.

Laurent Fabius à Rouen lors du meeting de François Hollande. (photo JCH)
Il en est un qui n'a pas pris de vacances. C'est Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères est très préoccupé par la situation au Mali et par la guerre civile larvée en Syrie. Le ministre n'y est pas allé par quatre chemins. Bachar El Assad doit être combattu et son régime abattu. J'entends d'ici les BHL, les va-t-en-guerre de la droite exigeant une intervention armée dans un pays soutenu par la Russie, la Chine, L'Iran…excusez du peu. Comparer la Syrie et la Libye c'est ne rien connaître à la situation au Moyen-Orient. C'est ne rien savoir des conséquences fâcheuses qui ont succédé à la disparition — sans regrets — de Mouamar Kadhafi. Les armes libyennes traînent au Mali, les terroristes d'AQMI se sont bien servis et la situation politique à Tripoli est inquiétante. C'est la force de Laurent Fabius que de réfléchir avant d'agir et de mesurer les conséquences de toutes les actions françaises.

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