5 octobre 2012

Payons les élus correctement, ils n'auront pas besoin de cumuler les mandats

François Hollande lors de son discours au Bourget. (photo capture JCH)
Le report des élections cantonales et régionales de 2014 à 2015, report demandé par François Hollande, hier à la Sorbonne, est frappé au coin du bon sens. Alors que l'année 2014 a déjà plusieurs autres échéances électorales de programmées (municipales, sénatoriales, notamment) il est tout à fait compréhensible de reporter d'un an les autres échéances. cela l'est d'autant plus que François Hollande a annoncé la suppression du conseiller territorial, créé par Nicolas Sarkozy, qui visait en fait, à priver de la clause de compétence générale les départements et les régions et à supprimer un échelon du mille-feuille actuel. François Hollande a profité de l'occasion pour annoncer une réforme du mode de désignation des conseillers généraux qui devra mieux tenir compte des territoires et de la parité.
L'état des mœurs étant ce qu'il est, la parité ne peut être obtenue que par la loi et une application stricte de cette dernière. L'exemple des législatives est là pour prouver que les partis politiques, surtout l'UMP d'ailleurs, préfèrent payer des amendes élevées plutôt que de présenter des candidates femmes. Les municipales et les régionales (par scrutin de liste) permettent aux femmes et aux hommes aussi d'être à parité sur les listes. Le résultat est éloquent. Les femmes réussissent aussi bien (sinon mieux parfois) que les hommes et ceci n'est plus discutable. Mais comme les hommes font de la résistance et ne veulent pas laisser la place (aux femmes ou à d'autres hommes d'ailleurs) on a des élus dont la longévité est un cas d'école en Europe.
C'est bien pourquoi la loi sur le non cumul des mandats devient une vraie nécessité. François Hollande devrait exiger de son gouvernement qu'il propose au Parlement cette fameuse loi empêchant d'être parlementaire et président d'un exécutif local. Les sénateurs font de la résistance invoquant des liens locaux aussi nécessaires que rentables. Il suffirait peut-être de priver ces élus d'une de leurs indemnités pour les ramener à la raison. D'où également un vrai statut de l'élu à créer, vrai serpent de mer depuis des lustres. La démocratie a un coût et les élus doivent être rétribués en conséquence. Tout autre discours ne pourrait être que démagogie et populisme. Payons les élus correctement, ils n'auront pas besoin de cumuler les mandats !

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