16 octobre 2012

Taxer les œuvres d'art : une ânerie

Ouf, la France l'a échappé belle. Après avoir diminué de quelques pour cent le budget de la culture — un comble pour un gouvernement de gauche — Christian Eckert, député socialiste, a proposé de taxer les œuvres d'art à l'ISF à partir de 50 000 euros. Effroi dans le Landerneau des commissaires-priseurs, des salles des ventes, des galeries, des lieux d'exposition, drame dans les familles modestes qui possèdent tel ou tel tableau hérité des grands-parents ou qui ont pris de la valeur…sans toutefois être bien sûrs du prix qu'on en leur en donnerait.
L'art c'est de la culture aussi, non ? Il faut être bien inculte pour taxer la création car, au fond, c'est à cela que reviendrait une taxe sur les sculptures, peintures, objets de design dont le prix est fixé, non pas par un quelconque prix de revient mais par l'offre et la demande. Je n'ignore pas qu'il existe des marchés de l'art spéculatifs. Je n'ignore pas non plus que la taxe sur les transactions financières est bien difficile à mettre en place. Faudra-t-il aller fouiller dans les dossiers des assureurs pour connaître le prix de tel tableau, de telle ou telle montre de collection, de telle ou telle commode Louis XV ? Le rapporteur socialiste de la commission des finances reconnaît que cette taxe rapportera très peu ! Et cela au moment même où des économistes (de gauche, si, si il y en a) proposent d'élargir l'assiette de la CSG pour baisser les cotisations pesant sur les entreprises et les salariés et réduire le coût du travail. Le gouvernement a mieux à faire : il doit revoir la fiscalité dans son ensemble. Il l'a promis. Il faut qu'il tienne ses promesses.

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