8 novembre 2012

L'opposition larvée du Front de gauche

Les sénateurs communistes, pour la seconde fois en quelques jours, viennent de joindre leur vote à ceux de l'UMP et des centristes. Ils ont ainsi permis le rejet d'un texte présenté par la majorité gouvernementale. Interrogée sur France Info, la présidente du groupe communiste ose affirmer qu'elle continue d'appartenir à la majorité présidentielle tout en n'étant pas au gouvernement et que le vote de rejet n'est que la suite logique des diverses positions et propositions des communistes.
J'entendais récemment Jean-Luc Mélenchon préciser pour la Nième fois que l'élection de François Hollande avait été rendue possible grâce aux voix accordées à JLM au premier tour de l'élection présidentielle. Il a raison. Sauf qu'au second tour, les électeurs votent pour le candidat de leur choix restant en lice et le plus souvent contre celui ou celle dont ils ne veulent à aucun prix. En votant pour Hollande, les électeurs savaient ce qu'ils faisaient : ils ne votaient plus pour Mélenchon éliminé au premier tour. Admettons que le raisonnement de Jean-Luc Mélenchon soit recevable. Cela voudrait-il dire qu'il faudrait mettre en œuvre, à la proportionnelle, une partie de ses idées et propositions ? Pour ce faire, il y avait un moyen : faire partie du gouvernement, ce que les communistes et le Parti de gauche ont refusé.
Admettons, encore, le raisonnement de Jean-Luc Mélenchon. Les sénateurs communistes ont eux aussi été élus avec les voix de maires et élus socialistes, radicaux de gauche et évidemment communistes. Les socialistes vont-ils devoir regretter leur vote parce que les sénateurs communistes entrent dans une opposition larvée, confuse, qui n'ose pas dire son nom ? Il se trouve que la majorité réelle est à l'Assemblée nationale et que les sénateurs communistes savent que le gouvernement y aura le dernier mot. Alors, pourquoi joindre ses voix à celles de l'UMP ? Pourquoi ne pas s'abstenir ? Être fidèle à son programme n'implique pas de favoriser objectivement l'UMP de Copé-Fillon. Alors, derrière ces votes hostiles des communistes que doit-on lire ? S'agit-il d'une stratégie visant à prendre d'ores et déjà des distances avec les socialistes pour ne pas être accusés de l'échec éventuel des municipales de 2014 ? Les communistes devraient être lucides : sans le PS, les dernières municipalités PC sauteront !

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