5 novembre 2012

Vingt-Deux v'là Vingt-Trois !

Je viens de terminer la lecture du dernier livre de Jacques Attali (1) consacré à Denis Diderot. Intitulé « le bonheur de penser », cette biographie est magnifique. Elle est dense, féconde, bougrement intéressante : « Elle raconte la vie d'un homme intelligent, puits de science, totalement libre, follement amoureux, incroyablement créatif. » Elle narre les événements de la longue vie du père de l'Encyclopédie et explique les pensées souvent très en avance sur son temps du plus grand philosophe des lumières. Dans ses nombreux écrits, Diderot dénonce entre autres l'influence néfaste de la religion et des religieux sur la conduite des hommes. Diderot, s'il était vivant, se passionnerait sans doute pour le débat ouvert par la majorité présidentielle actuelle et visant à permettre le mariage pour tous.
Il aurait été effaré d'entendre Mgr Vingt-trois, au nom des évêques de France, dénoncer « la supercherie » (2) que sera le mariage pour tous. Car il est tout de même scandaleux que l'Eglise catholique de la France du 21e siècle en soit encore à prononcer des paroles de stigmatisation, de rejet et finalement une forme de haine pour tout ce qui n'est pas elle ou sa doctrine. Le frère de Diderot était prêtre, l'une de ses sœurs mise au couvent très jeune. Il a vu et ressenti l'influence horrible des religieux sur le caractère de ses proches. Diderot n'aura de cesse de tout faire pour empêcher sa fille de finir comme sa sœur et il y parviendra.
Il faut également se rappeler que l'église catholique s'était élevée contre la contraception, contre l'IVG, contre le PACS, contre, toujours contre. Malgré l'évolution des mœurs et le niveau de liberté individuelle et collective atteint dans notre pays, l'Eglise demeure réactionnaire. Il est fondamental que le gouvernement ne cède pas sur la promesse de campagne de François Hollande et que la majorité de progrès à l'Assemblée et au Sénat adopte une loi de justice et de reconnaissance. Il y en a assez de cette religion catholique qui s'érige en police des mœurs et des conduites. Le religion doit demeurer ce qu'elle est : une croyance spirituelle et non un pouvoir temporel. A Chacun son rôle et sa fonction.
(1) Jacques Attali, Diderot ou le bonheur de penser, Fayard, 24 euros.
(2) Terme utilisé par l'archevêque de Paris.

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