25 décembre 2012

Christine Boutin, la jusqu'au-boutiste de l'intégrisme catholique

Un Noël sans Christine Boutin, c'est une noce sans musique. En affirmant qu'elle était favorable au mariage des homosexuels à condition que ces derniers épousent une personne d'un autre sexe que le leur, elle mérite la palme de la déclaration la plus boursouflée de la fin d'année 2012. Elle ajoute, pour aggraver son cas, que seul le mariage religieux (par définition interdit aux homosexuels) est porteur d'amour véritable. Le reste ne serait qu'union des corps, affaire d'échange matériel en un mot.
Une question me vient à l'esprit ? Que sait Christine Boutin de l'amour, pas de son amour individuel pour les siens mais de l'amour des autres pour les autres ? Que sait Christine Boutin de la passion amoureuse, du discours amoureux, de l'obsession amoureuse entre deux personnes qu'elles soient de sexe différent ou de même sexe.
Je sais bien que les religions monothéistes se sont fait une spécialité, une exclusivité même, de régenter la vie amoureuse de leurs ouailles. De réglementer les unions, les mariages, la reproduction. Que le plaisir est toujours entaché d'un je ne sais quel parfum de soufre qu'il convient de maîtriser, de dominer. 
Christine Boutin est donc une réactionnaire, dans le vrai sens du terme. Elle ignore l'évolution des mœurs, la réalité de notre temps, la sincérité des engagements. Elle combat la différence, qu'elle soit dans le choix d'une sexualité libre et assumée ou dans l'art de vivre sa vie. Elle ignore la part de devenir de chacun et de chacune pour tenter d'imposer des principes surannés, usés, condamnés. Je me souviens de son passage à Louviers, à l'invitation de Bernard Leroy, lorsqu'était discutée la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse. Elle parlait comme une vraie intégriste. Ce qu'elle est demeurée finalement.
Le mariage pour tous est, au contraire, un vrai progrès. Le président de la République en a fait un de ses engagements de campagne, clairement, courageusement. Il est prêt, avec une majorité de parlementaires, à faire inscrire dans la loi, l'union de personnes de même sexe comme en Espagne ou en Belgique, où personne ne trouve à redire. Christine Boutin a la nostalgie d'une France « catholicisée » gouvernée par la tradition. 
Qu'ils descendent dans la rue, soit. Qu'ils manifestent leur désaccord, pourquoi pas ? Qu'ils tentent de nous convaincre du bienfondé de leurs positions, admettons. Les militants du refus du mariage pour tous devront tout de même se plier à la loi de la majorité, celle qui a élu François Hollande pour qu'il applique son programme. N'est-ce pas ce que nous avons fait pendant dix ans sous Sarkozy-Chirac ?

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