27 décembre 2012

Claude Dumer est décédé. Il avait été l'adjoint du Dr Ernest Martin, ancien maire de Louviers

Claude Dumer (à gauche) avec mon père dans la salle du conseil municipal. (photo JCH)
J'apprends le décès de Claude Dumer en lisant le carnet de La Dépêche. J'imagine que de nombreux Lovériens ne le connaissent pas. Mais ceux qui se souviennent de l'homme ne peuvent qu'être émus et tristes. Claude Dumer fut adjoint au maire aux côtés d'Ernest Martin et l'un des animateurs les plus écoutés du Comité d'Action de Gauche. Comme adjoint, il était chargé de signer les permis de construire et de veiller à la bonne marche du service de l'urbanisme de 1965 à 1969. Fervent partisan de l'union de la Gauche, il avait convaincu le docteur Ernest Martin de rejoindre la liste composée de membres du Parti radical, de socialistes, de sans carte au second tour de l'élection de 1965 qui avait vu Rémy Montagne être élu dès le premier tour avec 12 de ses colistiers. le Dr Martin fit triompher sur le fil (d'un siège) la liste de gauche se réclamant de Pierre Mendès France et de la gauche traditionnelle.
Claude Dumer fut un des plus actifs à réagir à la victoire provisoire de la droite et à exprimer sa volonté de voir naître une liste UDG (Union des Gauches) dont la charte rédigée à plusieurs plumes demeura le credo de nombreux Lovériens pendant très longtemps. Claude Dumer s'était donné le rôle de l'avocat du diable. Toujours vigilant, toujours inquiet de connaître les éventuelles conséquences des décisions municipales. Autrement dit, il n'était ni béat ni ignorant. L'action de la municipalité lovérienne durant les événements de 1968 fut d'ailleurs la preuve d'une profonde proximité sociale et économique avec les couches laborieuses comme on le disait alors. Suite à la défaite de 1969, après la dissolution de l'assemblée communale pour cause de blocage dû à l'attitude des élus communistes, Claude Dumer affirma sa crainte de voir triompher l'esprit de chapelle et demeura attaché aux idées lancées par cette municipalité moderne, ouverte au monde, tournée vers les travailleurs. Claude Dumer soutint Henri Fromentin de 1977 à 1983, encourageant toutes les initiatives en faveur d'une ville de Louviers favorable à la citoyenneté et à l'expression des opinions diverses à gauche dont il aimait réaliser la synthèse.
Les Lovériens de ma génération se souviendront d'un homme intègre, juste et animé de convictions sincères. Sans oublier son humour corrosif et sons sens de l'amitié.

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