18 février 2012

Qui est vraiment Martin Hirsch ? Par Reynald Harlaut


Ancien président d’Emmaüs France, Martin Hirsch, ancien Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement de François Fillon, apparaît encore aujourd’hui comme une personnalité jouissant d’un crédit indiscutable dans l’opinion. C’est du moins ce que nous pensions de lui pour l’avoir encore entendu récemment porter la bonne parole à la radio.

Même si sa proximité avec la majorité au pouvoir n’a pas manqué d’interpeller un certain nombre de gens de gauche dont nous sommes.
Pourtant, nous avons manqué de vigilance. Sa nomination le 14 mai 2010 à la tête de l’Agence du service civique, organisme dépendant de l’État créé seulement deux jours auparavant, avec la modeste rémunération d’environ 9.200 € par mois, avait de quoi laisser songeur. Il n’a jamais démenti, à notre connaissance, qu’il s’abstenait de la percevoir. Du sur mesure… taillé aux frais du contribuable. Du sarkozysme pur sucre. Cela aurait dû nous ouvrir les yeux. À moins qu’avec le temps, nous ayons oublié.

17 février 2012

François Hollande n'est ni une « lopette » ni un «ectoplasme »


A Roue, 10 000 supporteurs sont venus encourager François Hollande. (photo JCH)

« On avait tous (...) considéré qu'Hollande était une lopette (1) en disant c'était rien du tout, que c'était un ectoplasme (2), il va s'effondrer, et bien pas du tout ... » Qui a tenu ces propos ? Christian Vanneste, le sinistre député UMP homophobe ? Pas du tout. L’auteur de cette phrase bien sentie, bien virile, est un urologue qui s’y connaît en canaux divers, certains utiles à l’écoulement des fluides humains, d’autres à l’expression d’une bile verbale déshonorante.
Bernard Debré, député UMP de Paris, porte un nom respectable. Quand on a eu un père prénommé Michel, ancien premier ministre du général de Gaulle, qu’on a un frère président du conseil constitutionnel, on châtie son langage surtout quand on est, en plus, élu de la nation. Mais la tentation de blesser est la plus forte, la volonté de nuire, encore plus forte. On sent bien que la situation échappe à la droite, qu’elle n’a plus le vent en poupe et que Sarkozy, enfin, s’apprête à connaître la défaite.
François Hollande — et c’est très bien — a refusé de commenter cette grossièreté. Le peut-être futur président de la République ne doit pas s’abaisser à ce niveau de mépris de l’autre. Lui qui, justement, a vanté à Rouen, le besoin de respect et de dignité fait face à une droite qui montre son vrai visage. Dire d’un adversaire politique choisi après le vote de trois millions de Français « qu’il est une lopette, un ectoplasme »indique clairement la voie choisie par le clan Sarkozy : l’insulte et l’attaque personnelle. Aussi étrange que cela paraisse, ça me rassure. La droite perd les pédales. Et le capitaine de pédalo a de beaux jours devant lui.
(1) Lopette vient du mot lope employé comme terme d'injure. Le mot lope a deux sens : homosexuel ou personne lâche, sans courage ni énergie.
(2) Ectoplasme : personne sans consistance.

La France morte par Alain Lefeez


Thierry Philippot mène le combat contre la désertification industrielle (DR)

Mercredi dernier, devant la France d’en bas, la France qu’il a saignée pendant cinq ans, Sarkozy a dit avoir besoin de tous les français. Il a parlé de valeurs alors que les seules valeurs qui comptent pour lui sont les valeurs boursières. Il a toujours privilégié la rente au travail. Le travail, c’est pour les pauvres, la rente pour les riches, le président de tous les français n’a jamais mélangé les deux ! Ses valeurs de campagne ne sont que poudre aux yeux. Son bilan pour la classe ouvrière est catastrophique : huit millions de pauvres, trois millions de précaires, trois millions de temps partiel, cinq millions de chômeurs, et des salaires de misère pour la majorité des salariés.

Il veut redonner la parole aux Français alors qu’il a passé cinq ans à ne pas les écouter ! Il veut un référendum sur le chômage ! Avec ce référendum, il veut surtout diviser encore plus les français, en culpabilisant les chômeurs qui pour lui sont des fainéants et détourner ainsi les vraies raisons de la crise. De plus, on sait également ce qu’il fait des résultats d’un référendum ; rappelez-vous le traité constitutionnel ! Cet homme sait manipuler les français, il l’a prouvé en se faisant élire une première fois. Qui se souvient de la phrase « je ne laisserai personne sur le bord de la route », de sa parole donnée aux ouvriers de Gaz de France comme quoi « jamais GDF ne sera privatisée », de sa déclaration « dans les deux ans, plus personne ne dormira dehors » ? L’action qu’il a menée dés son élection dispense de commentaires ces mensonges absolus.

Sarkozy cherche le coup dur social…

Sarkozy veut regarder le peuple dans les yeux. Attention, danger. Le connaissant, il n'y verra que ce qu'il est. J'ai déjà dit ici toutes les craintes que m'inspirait le referendum comme moyen de gouvernement. Il s'agit d'un mode de consultation brutal puisqu'on ne peut répondre à la question que par oui ou par non. Le referendum évite les nuances, la négociation, il ne doit donc être utilisé qu'avec parcimonie et dans des domaines très limités. Surtout, le résultat de la consultation dépend tellement de la question posée et de l'objectif que s'assigne celui qui la pose. Il s'agit aussi d'une méthode directe destinée à court-circuiter tous les corps intermédiaires : le parlement, d'abord, qui vote la loi, le conseil d'Etat qui conseille le gouvernement sur ses projets, le conseil constitutionnel qui valide, ou non, les lois de la République. En mettant en cause les élites, comme le fait aussi régulièrement Marine Le Pen, Sarkozy tient le langage populiste traditionnel de l'extrême droite. Cette idée de referendum pour éviter les soi-disant blocages institutionnels n'est rien d'autre qu'une volonté de diriger le pays d'une main  de fer. Il y a du césarisme là-dedans, du bonapartisme, avec tous les risques possibles pour les libertés, la démocratie parlementaire, la démocratie tout court.
Si l'élection présidentielle doit se limiter à un vote sur l'avenir de la démocratie en France, alors les Français doivent bien réfléchir avant de mettre leur bulletin dans l'urne. Le 22 avril prochain il ne s'agira pas seulement d'une expression ordinaire destinée à élire un président mais d'un choix de société et d'une volonté de vivre ensemble. Sarkozy veut imposer une présidence autoritaire, une démocratie directe destinée à éliminer tous les opposants ou tous les organes amortisseurs : partis, médias, syndicats, associations, services publics, élus locaux, sénat, assemblée nationale (pourtant dominée par l'UMP). Sarkozy est acculé, dos au mur. Ne pouvant assumer son misérable bilan il décide de prendre tous les risques dont celui d'un éclatement à la Grecque. Il cherche le coup dur social. Il cherche l'embrasement de la rue. Attention, danger.

16 février 2012

Quelques bruits de campagne…

La Grèce en fond de l'affiche Sarkozy ! Finalement la Grèce ce n'est pas si mal que ça. Le site du Nouvel observateur nous apprend que la photo de l'affiche du candidat Sarkozy a été prise en Grèce, un pays fort malmené par Merkozy. Le peuple grec est humilié, piétiné. Le gouvernement grec est menacé, victime de chantage. Les instances européennes souhaitent attendre le résultat des élections législatives pour accorder le prêt de 130 milliards d'euros permettant d'éviter la faillite. Autrement dit la Grèce est sous l'autorité de Bruxelles-Berlin, sous le contrôle d'une entité extérieure. Est-ce cela que nous souhaitons pour la Grèce, pour le Portugal, pour l'Espagne, pour l'Italie, pour la France, demain ?

Le candidat UMP affirme vouloir tenir un langage de vérité et commence sa campagne par un énorme mensonge. Il a affirmé hier sur TF1 que François Hollande régulariserait « tous les sans papiers ». Sarkozy sait qu'il ment mais sait aussi que le rectificatif ne passera pas devant 11 millions de curieux, ceux qui l'ont écouté hier. Si la campagne de vérité dont il parle est du même tonneau, bonjour les dégâts. François Hollande a réaffirmé, hier à Rouen, que les régularisations se feront partout en France sur des critères communs et au cas par cas. Les étrangers n'entrant pas dans les critères devront rentrer chez eux. Même si je ne suis pas d'accord avec le candidat PS, c'est ce qu'il a dit.

Interpellé  ce matin par un journaliste de Médiapart sur le cas d'Eric Woerth, le président « qui dit la vérité » n'a pas accepté de répondre. Il a fui piteusement : « vous avez le droit de poser la question a-t-il déclaré au journaliste, j'ai le droit de ne pas vous répondre. » Woerth est mis en examen dans l'affaire Bettencourt. Le candidat UMP marche sur des œufs. Voilà une affaire bien embarrassante.

Thierry Gaubert, un ancien collaborateur de Sarkozy à la mairie de Neuilly, mis en cause dans une l'affaire dite du 1 % logement. Le procureur d'un tribunal a demandé aujourd'hui un an de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour "abus de biens sociaux". Gaubert est également inquiété dans l'affaire dite de Karachi avec d'autres amis du candidat UMP : Bazire, Donnedieu de Vabres…

Le ralliement de Morin à Sarkozy, voilà une drôle de surprise que j'avais annoncée dès la vraie fausse candidature du maire d'Epaignes. Morin ne faisait pas le poids. Ni en nombre de partisans, ni en idées, ni en avenir. Que diable allait-il faire dans cette galère ? Que vont devenir les 0,5 % de ceux et celles qui se disaient prêts à voter pour Morin et qui sont aujourd'hui orphelins ? Bayrou leur tend les bras…et la sébile. Quant à Morin, on aura pu «apprécier» son courage et son rayonnement. J'en conclus que Mélanie Mammeri (candidate PS dans la 3e de l'Eure) a peut-être une chance de l'inquiéter aux législatives. Une chance sur 100 d'accord mais elle vaut le coup d'être tentée.

M-Real : Le ministre Le Maire a perdu l'adresse des élus de gauche


Le changement c'est maintenant (photo DR)

Communiqué de Richard Jacquet, secrétaire fédéral aux entreprises, maire de Pont-de l'Arche et Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la Fédération du Parti Socialiste de l'Eure et maire de Val-de-Reuil :
« Au lendemain de la venue de François Hollande auprès des salariés de l’usine M-Real à Alizay, Une réunion-surprise et à huis clos a été convoquée par Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture. Le ministre serait-il en campagne pour assurer sa survie électorale ?
Bruno Le Maire a convoqué ce midi, en urgence, les représentants de l’intersyndicale M-Real ainsi que Denis Beauséjour, le directeur de l’usine, pour évoquer la réindustrialisation du site. Quel dommage qu'il n'ait pu se libérer pour être, comme nous, à M-Real hier avec François Hollande et les ouvriers de l'usine de papier. Profitabilité du site, compétence des salariés, projets écologiques, viabilité des repreneurs, tout a été dit. Sans doute le ministre de l'agriculture, reconverti dans l'industrie, voulait-il puiser en cinq minutes quelques idées que son collègue Eric Besson, en cinq ans, n'a pas eues. Moins de 24 heures après sa venue dans l'Eure, l’utilité de la visite du candidat socialiste n’est donc plus à démontrer… ! Nous nous en réjouissons, même si nous regrettons qu’aucun élu, singulièrement aucun élu de Gauche, n’ait été convié par le Ministre de l’agriculture qui doit avoir perdu son carnet d'adresses. 
La force de la mobilisation pour soutenir les salariés de M-Real tient pourtant, d’abord au courage et au travail des représentants de l’intersyndicale à qui il faut rendre hommage, ensuite à l’esprit collectif dans lequel ce combat est mené depuis l’origine, dans l’intérêt des salariés, au-delà des rivalités. C’est la caractéristique de ce mouvement. C’est l’attitude qui doit être préservée. Ce sera la nôtre, ce soir, au comité de suivi qui unit salariés, syndicats et élus depuis des mois. Il est dommage qu'un ministre de la République, fût-ce pour encore à peine deux mois, puisse l'oublier. »

François Hollande à Rouen : acclamé par 10 000 personnes

(photos JCH)
François Hollande était à Rouen, hier soir. Après un retour aux sources dans le quartier qui l'a vu naître et une rencontre dans l'Eure avec les travailleurs de l'usine M-Real, le candidat PS à l'élection présidentielle a prononcé un discours fort sur les grands thèmes de sa campagne : justice, égalité, solidarité, éducation. Devant 10 000 personnes (dont 7500 à l'intérieur du Zénith) le favori des sondages n'a pas oublié son principal adversaire, présent sur le plateau de TF1 à la même heure : « Il va présenter sa candidature, il ferait mieux de présenter ses excuses » a déclaré François Hollande, décidément très en verve et très en forme. Le bilan de Sarkozy : un fiasco. Le bouclier fiscal : il n'a protégé que les riches. La TVA sociale : le coup de massue sur les pauvres et les classes moyennes. La sécurité : parlons-en. En 10 ans, les violences aux personnes ont cru de 20 % ! La dette a explosé, le déficit commercial est énorme…l'injustice est partout. Ce meeting rouennais avait lieu le jour même où on apprenait que les patrons des plus grandes sociétés françaises avaient vu leurs salaires augmenter de 34 % en 2011 ! Salaire moyen : 4,5 millions d'euros. Qui dit mieux.
Quant aux référendums proposé par Sarkozy, François Hollande en retient surtout un qui aura lieu le 6 mai prochain : oui ou non les Français veulent-ils continuer avec le président du Fouquet's et ce gouvernement impuissant ou souhaitent-ils un changement profond dans les méthodes, les institutions, les rapports entre l'exécutif et les corps intermédiaires. Moins de brutalité et plus de dialogue, moins d'humiliation et plus de reconnaissance. Dignité et respect. Tels sont les deux mots de conclusion du discours de François Hollande. Quand on entend Vanneste, Guéant et la droite populaire, on se dit qu'il est grand temps de changer. Vraiment.

15 février 2012

Le député Christian Vanneste doit être poursuivi pour négationnisme

Le député UMP du nord, Christian Vanneste est membre de ce qu'on appelle la droite populaire. Ses idées — mais peut-on appeler cela des idées — sont connues depuis des années. Parmi ses obsessions, il en est une qui le fait sortir du rang, c'est l'homophobie. Il ne comprend rien à l'homosexualité qu'il réduit à une forme de narcissisme et d'une peur de l'autre et n'entend évidemment rien aux progrès nécessaires dans l'évolution des mœurs et des libertés individuelles. Cet homme est inscrit dans des schémas de pensée qu'on aurait tort de minimiser car Vanneste n'est pas le seul à droite, à se revendiquer de ce conservatisme non éclairé.
Ainsi, en est-il de Christine Boutin, présidente du parti démocrate chrétien, qui vient de rallier Sarkozy. Un ralliement pourquoi ? « Parce que Sarkozy est contre le mariage homosexuel, contre l'adoption par les couples homosexuels, contre l'euthanasie, parce qu'il met en avant les racines judéo-chrétiennes de la France. » Voilà, en effet, de « bonnes » raisons de voter pour Sarkozy. Pour autant et même si toutes les opinions peuvent s'exprimer, doit-on les rendre majoritaires dans le pays ? Christine Boutin a été vent debout contre le PACS. Qui oserait, aujourd'hui, le remettre en cause ? Il en sera de même demain, si par bonheur, François Hollande est élu président de la République. Ce qui semble hérétique à Mme Boutin deviendra terriblement banal dans une décennie puisque le candidat PS est d'accord pour faire bouger la société.
M. Vanneste, Mme Boutin et quelques autres de la droite populaire sont ce qu'on appelle des réacs, ils sont contre tout progrès, toute évolution, ils sont figés. Sarkozy a, dans son gouvernement, un (ou plusieurs ?) ministre(s) homosexuel(s) ? Est-ce un problème ? Certainement pas. On ne choisit pas les membres d'un gouvernement en fonction de leurs préférences sexuelles ou religieuses mais en fonction de leurs compétences et de leurs engagements. On ne choisit pas un élu national ou local sur des critères singuliers mais sur un programme, des idées, une équipe.
Il y a plus grave. M. Vanneste conteste un fait historique reconnu : des homosexuels français ont été déportés, pendant la guerre 1939-1945, sur la base de cet unique « crime » (l'homosexualité) mais il assure que ce n'est pas vrai. C'est qu'on appelle du négationnisme. Delphine Batho, députée PS, demande deux choses : que l'UMP exclut Vanneste de son groupe parlementaire et de l'UMP, et que la justice s'intéresse au délit commis par ce député sulfureux.

Monsanto condamnée pour la première fois en France


Quel que soit le choix de la firme nord-américaine d’interjeter appel ou non de la décision de justice prise le 13 février 2012 en première instance à son encontre, celle-ci fera date. C’est la première fois en effet que la multinationale Monsanto est directement reconnue coupable et condamnée par la justice française dans le cadre de l’utilisation par des agriculteurs de produits qu’elle commercialise.
Rappelons brièvement les faits. Paul François, un agriculteur charentais de la commune de Bernac, avait été gravement intoxiqué au contact d’un herbicide : le Lasso, commercialisé par le géant de l’agrochimie, interdit depuis à la vente en France. Au point d’être reconnu invalide et victime de maladie professionnelle. L’agriculteur avait alors assigné la multinationale en justice, l’accusant de n’avoir pas suffisamment signalé la dangerosité du produit et les précautions à prendre pour son utilisation.
Le tribunal de Lyon a donc reconnu la faute de Monsanto et l’a condamnée à indemniser entièrement sa victime selon les recommandations des experts médicaux pour l’ensemble du préjudice qu’il a ainsi subi.
Quoi qu’il se produise ensuite, cette décision revêt un caractère d’exemplarité. Peu nombreux étaient en effet ceux qui s’attendaient à voir le géant Monsanto condamné, tant il semblait que le combat engagé par Paul François était inégal et ressemblait à la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Elle est donc à mettre à l’honneur de notre justice, tellement décriée par le président de la République qui n’a cessé, pendant les cinq ans de son mandat, de l’humilier, elle et à travers elle, toutes celles et ceux qui la servent. Décidément, les petits pois sont encore verts…

Reynald Harlaut
Front de Gauche

14 février 2012

Du plateau de TF1 au plateau des Glières… ou l’inverse


Ainsi donc, l’UMP aurait enfin un candidat. C’est qu’il commençait bougrement à ressembler à l’Arlésienne, ce candidat qu’ils nous annonçaient depuis des mois sans qu’il se déclare.

Que raconter de plus de ce candidat qui n’ait pas déjà été dit et redit ? De ce qu’on peut en savoir à cette heure, c’est qu’il s’agit à l’évidence du candidat des plateaux. Plateaux de télévision, d’abord. Lui qui est capable de mobiliser neuf chaînes publiques et privées pour s’occuper de sa personne. Au point d’en donner la nausée à tous les démocrates.

Et à toutes les Françaises et les Français respectueux de leur patrie républicaine, jusqu’à en vomir ! Car on n’oubliera pas de se souvenir que l’homme qui va courir du plateau de TF1 à celui des Glières est celui-là même qui plaisantait et riait dans le cimetière de ce même plateau, le 12 mars 2008, au pied des tombes des résistants.

Reynald Harlaut
Front de Gauche

Pour celles et ceux qui en douteraient encore :

Boutin et Morin montent dans le bateau Sarkozy

Ils et elles iront tous à Canossa. C'était écrit depuis le début de leur triste aventure. Les Boutin, Morin, et compagnie se rallient à Sarkozy. Borloo va suivre. Rama Yade en fera autant. La droite n'aura qu'un visage voire un visage et demi avec Sarkozy et Bayrou. Il faut plus que du courage pour aller au bout d'une candidature à la présidentielle. De l'argent, des parrainages, des idées, un parti, des militants, et surtout une volonté. On connaît Christine Boutin et ses idées réactionnaires. on connaît, surtout en Normandie, Hervé Morin. Il est le type même du second couteau.
Personne ne pensait vraiment qu'ils iraient au terme de la candidature. Boutin et Morin ont souhaité utiliser les estrades, les plateaux télé, faire la Une des journaux mais nul, habitué aux jeux politiques, ne misait un euro sur leur candidature réelle. Aujourd'hui ils se rendent. Sans panache ni grandeur. Au fond, ils méritent Sarkozy.

13 février 2012

Marc Bloch ? Un grand homme et un grand historien


Claude Cornu et Bernard Bodinier (à gauche) ont retrouvé leur ancien collègue de Louviers Olivier Dumoulin (photo JCH
Marc Bloch ? Un grand historien, un grand résistant, un grand homme. Fusillé par les nazis en juin 1944 pour faits de résistance, cet exceptionnel français, juif, alsacien, figure au panthéon des martyres morts pour notre liberté et pour sauver la République. Comme un fait étrange, la vie et le destin tragique de Marc Bloch sont peu connus. Depuis une vingtaine d'années, pourtant, grâce à des historiens de toutes nationalités, l'œuvre de Marc Bloch est enfin appréciée à sa juste valeur. Parmi eux, Olivier Dumoulin, ancien professeur au lycée des Fontenelles, professeur d'université à Caen, présent au colloque organisé récemment par l'université de Rouen à l'initiative de deux professeurs du lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil, MM. Pascal Jeanne et Bernard Chambré. Le choix de Val-de-Reuil ne devait rien au hasard puisque le lycée de cette ville porte son nom depuis des délibérations locales et régionales (en 1991) la Région ayant en charge les établissements secondaires de Haute-Normandie.
Pendant trois jours, à Rouen et Val-de-Reuil donc, spécialistes pointus et historiens avertis (dont Emmanuel Le Roy Ladurie) ont analysé l’œuvre de Marc Bloch, l’un des fondateurs des Annales (avec Lucien Febvre). Ils ont développé les multiples pistes ouvertes par un homme plus connu comme médiéviste que comme observateur des deux guerres auxquelles il prit une part décisive. Comme sergent devenu capitaine au cours de la grande guerre et comme membre de l’Etat-major de la première armée, au cours de la seconde. 
Son ouvrage sur « l’étrange défaite » et ses cahiers clandestins éclairent d’une lumière crue la nazification de la France entre 1935 et 1940. Annie Lacroix-Riz, professeur émérite à l’université Paris 7 s’est plu à narrer dans le détail le contenu des cahiers clandestins. Venant après les témoignages émouvants de deux petits-enfants de Marc Bloch, son intervention a passionné ceux et celles qui utilisent la seconde guerre mondiale comme grille de lecture de bien des événements contemporains.

Touche pas à ma maîtresse !!!

Une nouvelle manifestation contre la fermeture de quatre classes a eu lieu, samedi matin, dans les rues de Louviers. Le froid glacial a sans doute nuit à la mobilisation quantitative. Les présents ont fait preuve d'une vraie détermination pour empêcher ce mauvais coup contre les conditions d'enseignement et contre une bonne préparation de l'avenir. Partout, dans l'Eure, parents, élus, enseignants et parfois élèves se rassemblent pour adresser des messages d'alerte au recteur de l'Académie de Haute-Normandie. S'il ne l'entend pas rapidement, une mobilisation plus conséquente encore s'avèrera évidemment nécessaire.

Bernard Thibault salue la mobilisation des salariés de M-Real


Bernard Thibault en visite sur le site M-Real (DR)
Vendredi dernier, les salariés futurs licenciés de l’usine M-Real d’Alizay ont reçu la visite de Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. Thierry Philippot, secrétaire du CE, a souligné les deux axes de l’action en cours : négociation des congés de reclassement, garanties et indemnités possibles (90 000 euros contre une indemnité légale de 10 000 euros).
Heureuse surprise, le propriétaire finlandais a accepté de ne pas démonter les équipements et machines. La maintenance et la sécurité continueront d’être assurées afin de ne pas empêcher un projet alternatif. Les salariés considèrent que la menace de l’Etat de faire payer la dépollution au prix fort a joué son rôle. Thierry Philippot a déclaré : « Nous avons fait tout ce qui était possible, par tous les moyens à notre disposition. Alors que 900 entreprises ont licencié depuis un an, alors que 1000 emplois par jour disparaissent, je forme le vœu que notre flambeau soit repris par d’autres, et que cela débouche sur un grand mouvement pour l’emploi qui fasse réfléchir les possédants et les licencieurs.»
Pour accueillir Bernard Thibault, de nombreux militants étaient présents ainsi que des élus du PS, du PCF, du NPA. Le leader de la CGT a tenu un discours dans lequel il a critiqué vertement les dernières mesures du gouvernement et appelé à faire de la prochaine journée d'action du 29 février une réussite. Il a salué la lutte des M-Real pour maintenir l'emploi industriel.
Au
bout de 9 mois, les salarié(e)s du site partagent au moins une certitude : celui qui lutte peut perdre, celui qui ne lutte pas a déjà perdu. La mobilisation a dû se resserrer au fil du temps autour de l’exigence de maintien de tous les emplois par l’expropriation, pour se concentrer, finalement, sur une simple disposition législative qui interdirait à un capitaliste de fermer en refusant une vente au prix du marché. Une idée reprise par Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon lors de leur passage à l’usine et par le député PS François Loncle aussi, mais cette disposition tarde à prendre la forme d’une proposition de loi…
(article écrit d’après un texte de Pierre Vandevoorde (NPA))

12 février 2012

François Loncle demande l'audition du PDG de Renault


« Le groupe Renault vient d'inaugurer en grande pompe un immense site de production automobile au Maroc. Implantée à proximité de Tanger, cette usine n'est située qu'à 14 kilomètres des côtes européennes. Cette initiative s'inscrit dans la politique poursuivie par Renault depuis déjà de nombreuses années de délocaliser massivement sa production et de marginaliser le territoire national où Renault ne produit plus que le quart de ses voitures, alors que PSA y construit encore 44% de ses véhicules. Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, doit s'expliquer sur le désengagement continu de sa firme dans l'hexagone et sur une nouvelle implantation qui risque, à brève échéance, de concurrencer directement les sites français. Il doit être, sans délai, auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale sur sa stratégie industrielle; »

François Loncle, Député de l'Eure, Vice-Président du Groupe socialiste chargé des questions internationales