3 mars 2012

Le groupe Areva va-t-il débourser 90 millions d'euros pour les otages du Niger ?

C'est fou comme Nicolas Sarkozy aime les tarmacs. On savait, depuis la mise en service de Sarko One, l'avion présidentiel long courrier, que le candidat sortant adorait les avions. Aujourd'hui, il les regarde atterrir. Pas n'importe quel avion évidemment. Les avions qui ramènent les corps de nos soldats morts en Afghanistan ou ceux transportant des otages (Ingrid Betancourt) ou encore ceux ramenant de Syrie une journaliste ayant la jambe cassée. Il est vrai qu'Edith Bouvier était également attendue par Serge Dassault, sénateur UMP et propriétaire du Figaro ainsi que par Etienne Mougeotte, le directeur de la rédaction du quotidien de la droite française.
Il se murmure, dans certains milieux autorisés (1) que Nicolas Sarkozy pourrait bien être invité prochainement à revenir à Villacoublay, une base de l'armée de l'air, pour y accueillir les otages actuellement dans les mains d'AQMI (2). Malgré son colossal déficit de 2011, AREVA pourrait avoir à débourser la somme de 90 millions d'euros en échange des salariés du groupe minier kidnappés à Arlit au Niger. Ce n'est qu'une hypothèse mais une hypothèse crédible.
Je ne suis pas certain que la libération des otages serait de nature à sauver Sarkozy du naufrage électoral. La volonté de rejet est telle que l'élection se jouera certainement avec un écart très important. Tout de même, l'UMP ne s'est pas encore résignée à la défaite ne serait-ce que pour sauver les meubles lors des élections législatives.
(1) Coluche disait : « Les milieux autorisés, je n'en suis pas. » Moi non plus.
(2) Al Qaïda au Maghreb islamique.

2 mars 2012

Dupont-Aignan a raison, qui sème le vent récolte la tempête

Il y a quelques jours Dominique de Villepin a averti les Français que la situation de crise risquait de finir mal. A l'évidence, Nicolas Sarkozy, candidat-président ou président-candidat suscite un phénomène de rejet tel qu'il ne peut plus se promener dans les rues sans une protection de centaines de CRS et de gardes mobiles. Pourquoi ? Sarkozy, Copé et leur clan ont choisi de conduire une campagne clivante, agressive, rude, méchante. « Un massacre à la tronçonneuse » a assuré Jean-François Copé. Quand on utilise ces expressions, particulièrement odieuses, on agite des sentiments peu nobles et plus primaires que réfléchis.
Les socialistes doivent-ils pour autant tendre l'autre joue ? Bien sûr que non. François Hollande n'est ni un fanatique ni un va-t-en-guerre. Il tente — et y réussit d'ailleurs — à imposer ses thèmes de campagne s'adaptant, comme le souligne le journal Le Monde, à une stratégie de mouvement propre à désarmer ses adversaires. La droite a eu tort de sous-estimer François Hollande, de le considérer comme un candidat de deuxième catégorie, un candidat suppléant…En réalité, le président du conseil général de la Corrèze sait passer à l'offensive au bon moment, ajuster le tir et pratiquer la contre attaque si tant est que la politique est bien l'art de la guerre en temps de paix.
Que s'est-il passé à Bayonne hier ? Sarkozy, contre l'avis du maire UMP qui l'avait mis en garde, a voulu passer outre les conseils de prudence et s'est risqué à gagner le vieux Bayonne. C'est là que l'attendaient des indépendantistes basques et aussi des militants et élus socialistes. Des huées, des sifflets, des œufs ont été jetés (c'est très mal !)…le tout dans une cohue digne d'une féria avec taureau. A Bayonne on n'est pas dépaysé.
Les ténors (appelons les ainsi) de l'UMP accusent aujourd'hui Hollande et le conseil politique du candidat PS d'avoir fomenté cette agression verbale ! Évidemment, Hollande qui était à Lyon, ne savait rien de ce qui se tramait à Bayonne. Sarkozy, jamais avare de bons mots, a même précisé que François Hollande préparait une « épuration ». Allons donc. Non seulement nous délivrons à Sarkozy un point Godwin mais en plus, nous le remercions de se ridiculiser un peu plus chaque jour. Alors que François Hollande est en tête dans les sondages de premier et second tours, quel serait son intérêt à susciter des incidents ? Il n'y a guère que NKM pour croire à ces sornettes. Dupont-Aignan a raison, qui sème le vent récolte la tempête.

M-Real : accord obtenu à l'arraché par les syndicats


François Hollande arrive sur le site M-Real accompagné des élus socialistes du département et de Laurent Fabius. (DR)

Communiqué de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral du PS de l'Eure :
« Deux semaines après la venue de François Hollande à Alizay, visite symbolique du soutien politique que la Gauche, sans relâche, a apporté aux travailleurs de cette usine, un accord a enfin été trouvé, mercredi 29 février, entre les représentants syndicaux de M-Real et le PDG finlandais Mikko Hellander, si distant et indifférent jusqu’à présent.
La solution envisagée offre au site une possibilité de réindustrialisation et aux salariés une chance d’avenir. L’accord signé, pour lequel le collectif M-Real s’est tant battu, devrait parvenir vendredi aux salariés. Le propriétaire finlandais s’y engagerait à céder, y compris à un concurrent, la machine à papier, la chaudière de l’usine et les terrains que le groupe possède à Alizay pour permettre qu’une nouvelle activité s’y développe. Il est prévu  également que la direction de M-Real s’engage sur un versement de 62 millions d’euros qui financera le plan social. Ces résultats sont la conséquence d’un combat au cours duquel salariés, habitants et élus de Gauche ont su faire pression sur le Gouvernement. 

1 mars 2012

Portrait du maire de Louviers dans Libération : « moyennement moyen »


Le président du Parti radical de gauche de l’Eure a raison de se réjouir du fait que le journal Libération ait décidé récemment de consacrer sa dernière page — un portrait — à Franck Martin, maire de Louviers. Pourquoi Louviers ? Pourquoi Martin ? Parce que TF1 a choisi notre ville comme ville « moyenne » représentative du vote des Français aux élections locales (à gauche) et nationales (à droite pour la présidentielle). Parce que Libération ne voulait pas rater l’occasion de présenter à ses lecteurs un « moyen maire » d’une moyenne ville.
Disons-le tout net, le portrait de Libération colle bien à la réalité du personnage. La photographie choisie s’avère être un révélateur éclatant illustrant magnifiquement les propos de l’édile : rigide, vieux jeu, imbu de lui-même.
Il faut lire avec délice que sa première candidature aux cantonales a été motivée par un souci de « vengeance ». La politique comme un règlement de comptes. Qu’en penseront les électeurs convoqués pour ces raisons personnelles ?
Il faut lire avec étonnement que ses notes au concours d’entrée à Sciences-Po Paris ont été meilleures que celles de Pierre Mendès France ! Le fondateur…des jeunesses mendésiennes (avec Olivier Taconet) en profite pour prendre ses distances avec l’ancien président du Conseil  « qui n’était pas assez progressiste » ! On rêve…On imagine quelle aurait pu être la carrière de notre maire s’il n’avait prématurément interrompu ses études à sciences-Po lui qui affirme ne pas aimer la compétition. Premier ministre, peut-être, président de la République, pourquoi pas ?
Sur l’écrêtement de ses indemnités d’élus, notre maire n’y va pas de main morte : « J’ai droit à cet argent. Ma seule erreur est de ne pas être passé par un homme de paille. » J’ai relu la phrase en me disant que Franck Martin n’avait pas pu faire cette déclaration, que le journaliste avait mal entendu, mal compris…et j’ai consulté mes archives. C’est déjà l’argument qu’il utilisait il y a quelques mois pour justifier l’injustifiable.
On apprend encore dans le texte de Libé que Mme Ghislaine Baudet, la compagne de Franck Martin, bénéficiaire de l’écrêtement, est « urbaniste retraitée. » Retraitée, assurément. Urbaniste ? sans vouloir minimiser les mérites de Mme Baudet et tout en sachant qu’elle est adjointe à l’urbanisme, j’avais la conviction, ayant beaucoup fréquenté l’EPVN de Val-de-Reuil, que la profession d’urbaniste était liée à une pratique de l’aménagement des espaces urbains…A Louviers, en n’en est pas encore là.
Le cumul des mandats ? Franck Martin avance à contre-courant mais il a le mérite de l’obstination. Il demeure favorable au cumul alors que l’air du temps y est hostile. Pourquoi ? « Pour mieux influer sur le territoire. » Et si c’était tout simplement pour cumuler les indemnités comme il eut un jour le courage de l’avouer publiquement ?
Au final, le président du PRG-27 a tort de trouver ce portrait « blessant voire décevant » ou le contraire. Nous qui connaissons bien l’histoire de Louviers et les protagonistes de sa vie politique, nous retrouvons parfaitement dans la description de celui qui commande l’exécutif municipal actuel. Franck Martin a l’habitude de clamer qu’il est fier de ses réalisations. Dorénavant, il pourra jouter : « Moyennement. »

29 février 2012

Quand l'amateur n'est pas celui qu'on croit…

Amateur pour amateur, passons au crible les dernières mesures proposées par le candidat sortant. Aux enseignants, il leur propose de travailler plus pour gagner plus. Il ne s'agira plus d'accomplir 18 heures de cours mais 25 pour les titulaires du CAPES. D'où débarque Sarkozy, d'une autre planète ? Connaît-il les différentes tâches que doivent remplir les enseignants ? Les corrigés, les préparations de cours, les conseils de classes, les réunions internes, les stages, les formations etc…et tout cela pour une augmentation sensible des heures de présence, le tout sur la base du volontariat ? Bonjour les emplois du temps, bonjour l'égalité, bonjour les dégâts ! Cette formule est vraiment digne d'un candidat en perdition. Elle ne s'adresse d'ailleurs pas aux enseignants mais aux parents en espérant qu'ils ne se rendront pas compte de la supercherie.

Amateur ? François Hollande, en proposant de taxer à 75 % des revenus au-dessus d'un million d'euros pas an serait un amateur selon le candidat UMP. Le candidat du PS a avancé cette proposition après avoir constaté que les grands patrons du CAC 40 avaient vu leurs salaires croître de 34 % en 2011 quand ceux des salariés ont augmenté de 0,5 %. François Hollande a placé sa campagne sous le signe de la justice. La justice fiscale, la justice sociale, la justice tout court. Peut-on admettre que ces grands patrons s'en mettent plein les poches jusqu'à l'indécence alors que les classes moyennes seraient frappées de stagnation dans leurs revenus donc dans leur pouvoir d'achat d'ailleurs amputé d'une TVA sociale aussi inutile que digne d'un amateur ?

L'affaire Borloo du nom de celui qui devait être porté à la tête de Véolia a échoué lamentablement. Proglio et Sarkozy avaient pourtant élaboré une stratégie destinée à éliminer Frérot de la direction de l'opérateur privé et à recaser l'ancien ministre de l'environnement. Quand on regarde de près la composition des organes de direction de Véolia on constate d'ailleurs que de nombreux politiques se recyclent (comme les déchets) avec valorisation des jetons de présence. Le conseil d'administration de Veolia Environnement, réuni mercredi matin, "a renouvelé sa confiance" au PDG, Antoine Frérot, et "réaffirmé la pertinence du plan stratégique" adopté en décembre 2011, a annoncé le géant français de la gestion de l'eau et des déchets. Amateur s'abstenir.

En annonçant prématurément l'arrivée au Liban de la journaliste du Figaro gravement blessée à Homs en Syrie, Sarkozy a voulu faire un coup. De ces coups dont il a le secret. Le candidat sortant est un spécialiste des faits divers. Il reçoit les victimes, consolent les parents, exprime sa compassion à tout bout de champ. Mais alors là, en se plantant comme il l'a fait, il a engagé la crédibilité de sa parole de président qu'il n'est déjà plus et a flanqué une sacrée trouille aux parents d'Edith Bouvier qui, fort heureusement, ne l'ont pas cru sur parole puisqu'ils venaient d'être briefés par le ministère des affaires étrangères. L'amateur Sarkozy a dû s'excuser mais le mal était fait.

Autre grand fait d'amateur, la loi sur le génocide arménien. Robert Badinter, ancien président du conseil constitutionnel avait prévenu les députés et les sénateurs que la loi présentée au Parlement était anticonstitutionnelle. Le génocide arménien n'a fait l'objet d'aucune condamnation judiciaire internationale. Le conseil a estimé qu'il n'appartient pas au parlement de dire l'histoire et ainsi de porter atteinte à la liberté d'expression. La différence entre la Shoah et le génocide arménien, c'est qu'un tribunal pénal international a condamné les nazis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La loi Gayssot de 1991 s'est appuyée sur ce jugement pour pénaliser le négationnisme. Sarkozy ? Un amateur qui part à la pêche aux voix arméniennes sans prendre de précautions juridiques.







Fukushima : les autorités japonaises avaient envisagé le pire


C’est au hasard d’un bref communiqué recueilli sur France Info que se découvre peu à peu la réalité de ce qui s’est joué au Japon dans les heures et les premiers jours qui ont suivi la catastrophe nucléaire de Fukushima. Au hasard de ce genre de brèves qu’on n’entend que le matin très tôt et qui ne sont ensuite jamais reprises... Lentement, très lentement, les informations commencent à filtrer.

Les mois ont passé. En France, la catastrophe, si dramatique qu’elle fut, a depuis longtemps été chassée de l’actualité par d’autres nouvelles. De Carla ou de Valérie, ainsi va la vie ! Elle est désormais reléguée dans les médias au rang des affaires classées, ce qui est pourtant loin d’être le cas. À nouveau, sous l’amicale pression d’un lobby électronucléaire toujours aussi actif – nous y reviendrons prochainement –, nombre des candidats à la présidence de la République, au premier rang desquels se situe le sortant, se font, ouvertement ou insidieusement, les avocats du nucléaire civil. Comme s’il ne s’était rien passé. Les Françaises et les Français auraient-ils la mémoire si courte ?

28 février 2012

M-Real : La proposition de loi socialiste


Conformément aux demandes exprimées par les responsables syndicaux et les salariés de M-Real, et aux engagements pris sur place par François Hollande, le Groupe socialiste (SRC) de l'Assemblée nationale dépose une proposition de loi pour répondre au scandale des fermetures d'entreprises disposant de repreneurs potentiels. C'est une jurisprudence M-Real qui peut naître de notre initiative, quand cette proposition de loi sera votée.
Lorsqu'un groupe industriel viable envisage de fermer un de ses sites, il aura l'obligation d'examiner les offres de reprise du site et l'obligation de le céder si une des offres est validée par le tribunal de commerce et par les institutions représentatives du personnel.
Les premiers signataires de cette proposition de loi seront François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius, François Loncle, Alain Rousset et Aurélie Filipetti. 


Le panel de TF1 pas exempt de soupçons

Parmi les invité(e)s de TF1 chargé(e)s d'interroger François Hollande, hier soir, il est une agricultrice qui n'a pas apprécié la réponse du candidat PS à la question qu'elle a posée. 40 % des agriculteurs français s'apprêtent à voter pour Sarkozy dès le premier tour alors que seulement 14 % d'entre eux choisiraient le candidat socialiste : On n'est donc pas étonné qu'une agricultrice triée sur la paille soit mécontente des propos de ce dernier.
Si je m'attarde sur le sujet c'est pour m'interroger sur le choix des invité(e)s de TF1. Qui sélectionne les soi-disant représentants du peuple ? Comment ce choix s'opère-t-il ? Qui prépare les questions ? Il est maintenant connu que l'agricultrice mécontente avait reçu la visite de Nicolas Sarkozy sur son exploitation l'an dernier et que le président de la République l'avait ensuite décorée du mérite agricole. Le panel de TF1 n'est donc pas un panel neutre. Il n'est pas, comme on voudrait nous le faire croire, le résultat d'une sélection rigoureuse impliquant le choix de thèmes privilégiés répondant aux préoccupations des Français. Parmi les invités de TF1 se sont glissés des partisans de Sarkozy jetant forcément un voile de suspicion sur les intentions de TF1.
S'il fallait une bonne raison pour que nous ne nous soyons pas emballés par le choix de notre ville dans le cadre des présidentielles sur TF1, en voilà une. La chaîne de Jean-Pierre Pernaut roule à l'évidence pour le candidat sortant. Je veux bien qu'on nous bassine avec le gain de notoriété favorable à Louviers, la « reconnaissance » de sa population, le plaisir narcissique qu'en retire son maire mais nous ne sommes pas dupes du petit jeu de TF1. Il serait d'ailleurs incompréhensible que Martin Bouygues le « frère » de Nicolas Sarkozy soit indifférent à ce qui se passe sur la chaîne qu'il possède et ne cherche pas, même de manière subliminale, à en assurer la promotion. Les enjeux sont colossaux, notamment en terme de recettes publicitaires. Si Sarkozy a supprimé la publicité sur les chaînes publiques après 20 heures, c'est bien pour favoriser les chaînes privées. Si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes du champion du BTP, c'est parce que la TNT connaît un grand succès. L'enfer est parfois pavé de bonnes intentions.

27 février 2012

« Le court-termisme, plaie de notre temps »


Une des premières mesures que devrait prendre un véritable gouvernement de gauche à son arrivée au pouvoir serait d’interdire, dans tous les médias publics généralistes, la diffusion horaire des bulletins de la Bourse. Ce serait-là, avec la confiscation de TF1 (1), une des premières mesures de salubrité publique.
La production, heure après heure, des cours de la Bourse, contribue largement à entretenir un stress collectif. Comme si nos vies, nos bonheurs comme nos malheurs, étaient suspendus à l’appréciation ou à la dépréciation du cours de l’action de telle ou telle société du CAC 40. Ou encore de l’indice de telle ou telle université privée américaine basé sur la confiance qu’aurait dans sa cuisine je ne sais quelle ménagère de moins de cinquante ans au fins fonds de je ne sais quel État.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment a-t-on pu accepter que le capitalisme financier procède à une telle effraction quotidienne et permanente et parvienne ainsi à nous aliéner ? Comment peut-on tolérer cette dictature permanente des marchés ?

La situation en Libye : François Loncle dénonce le mutisme du gouvernement sur la torture


François Loncle a posé la question écrite suivante au premier ministre : 
M. François Loncle interpelle le Premier ministre sur le silence pesant de la France à l'égard des nombreuses violations des droits de l'homme en Libye. Depuis plusieurs mois, les anciens rebelles multiplient les exactions, notamment à l'encontre des détenus. Les organisations humanitaires internationales ont relevé de nombreux cas de torture, démentant les propos lénifiants tenus par un philosophe parisien. 
Ainsi, Médecins sans frontières (MSF) décrit des séances d'interrogatoires extrêmement brutales et a recensé plus d'une centaine de cas de mauvais traitement. Refusant de se transformer en « auxiliaire des tortionnaires », MSF a décidé, le 26 janvier 2012, d'arrêter ses opérations dans trois centres de détention libyens. De son côté, Amnesty International a établi que douze prisonniers avaient succombé aux sévices infligés par leurs geôliers, à l'instar d'Omar Brebesh, ancien diplomate en poste à Paris assassiné par une milice de Tripoli. 
Quant au CICR, il déplore de ne pas avoir un accès libre à la soixantaine de prisons où croupissent environ 8 000 personnes. Les dérives violentes en Libye suscitent une forte inquiétude et soulèvent des interrogations sur la nature du régime qui s'y installe. L'absence de réaction du gouvernement français est également très choquante, d'autant plus que celui-ci était intervenu, il y a un an, contre le colonel Kadhafi au nom de la défense des droits de l'homme. L'embarras français se traduit par le mutisme d'un gouvernement incapable d'assumer les conséquences des guerres qu'il mène. 

Valérie Trierweiler et Carla Bruni : y a pas photo !

Benjamin Biolay avec Valérie Trierweiler au Bourget (photo JCH)
Rien ne va plus dans le royaume Sarkozy. Interrogé sur RTL, ce matin, le candidat sortant a fustigé la présence de Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, journaliste culturelle sur la chaîne Direct 8 appartenant au groupe Bolloré. Tout cela pour répliquer aux attaques récurrentes relatives à ses liens avec les plus riches patrons du CAC 40 alors qu'il se présente comme le candidat du peuple et de ceux qui souffrent ! Il est aussi stupide d'accuser la compagne de François Hollande de proximité avec les riches que d'accuser les journalistes de La Dépêche d'amitié avec Philippe Hersant du temps où le fils du papivore tenait encore les cordons de la bourse de l'hebdo départemental. Heureusement, il existe encore des hommes et des femmes dont la cupidité n'est pas le but de la vie.
Sarkozy confond salariat et patronat. Il mixe à sa sauce très personnelle et sa vision très étroite le fait que Mme Trierweiler est une journaliste professionnelle libre et qu'elle ne doit rien au piston et encore moins à ses liens professionnels avec les politiques. Mme Trierweiler connaît François Hollande depuis vingt ans et il n'est devenu son compagnon qu'en 2006. Elle sait se placer à à la bonne distance sans trouver François Hollande « merveilleux » ou « extraordinaire » comme sa Carla d'épouse, ridicule dans l'ostentation lors du meeting de Marseille. Évidemment, la classe de Mme Trierweiler écrase la popularité surfaite de Mme Bruni. Comme on dit dans les magazines qu'affectionne l'ancien mannequin, « y a pas photo ».

26 février 2012

Des alternatives à l’austérité existent !


François Hollande en visite sur le site M-Real à Alizay (photo DR)

La Confédération européenne des syndicats (CES) a décidé d’organiser une journée d’action européenne, le 29 février à la veille du Conseil européen des 1er et 2 mars prochains. « Il s’agit d’envoyer un message fort aux décideurs européens : trop c’est trop ! Des alternatives à l’austérité existent. Il faut mettre l’emploi et la justice sociale au cœur des priorités ».
Il faut cesser de saigner la Grèce
La CES poursuit fort justement : « La réponse à la crise, qui remporte l’unanimité politique en Europe aujourd’hui, est celle de l’austérité et de la discipline budgétaire. Couper dans les salaires, dans la protection sociale, attaquer les mécanismes de négociation, hyper flexibiliser les contrats de travail, voilà ce que les idéologues néo-libéraux proposent comme seul horizon ! » Des centaines de milliers de travailleurs grecs ont manifesté avec force contre l’adoption de nouvelles mesures d’austérité qui entraînent nombre d’entre eux dans la misère. Ces mesures étranglent la Grèce et ne règlent pas sur le long terme la situation de ce pays qui plonge dans la récession.
Dans une déclaration intitulée : « Il faut cesser de saigner la Grèce », Catherine Trautman, au nom de la délégation socialiste française au Parlement européen, écrit « Ce à quoi nous assistons en Grèce nous interpelle : ce que Merkozy fait au peuple grec, Merkozy le prépare pour le reste de l’Europe ». Et en Espagne, plus d’un million de personnes ont manifesté, à l’appel des CCOO et de l’UGT, contre un nouveau code du travail marqué du sceau du recul social qui, selon les deux grands syndicats espagnols, va « accélérer la destruction de l’emploi ».