14 juillet 2012

La ligne LGV Paris-Rouen-Le Havre a du plomb dans l'aîle

Arrivée du premier train en gare de Val-de-Reuil. (photo JCH)
La ligne LGV Rouen-Paris a du plomb dans l'aîle. Les écologistes et quelques autres seront contents d'apprendre que le projet de ligne à grande vitesse entre Paris et Rouen et donc le Havre semble faire partie des projets abandonnés par le gouvernement pour des raisons évidentes liées à la situation financière de la France. Rien n'est encore officiel mais des informations habilement distillées laissent penser que des programmes d'investissements jugés non absolument prioritaires vont être mis de côté pour alléger la facture de l'Etat. Et au passage celle des collectivités locales.
Cette information va donc rassurer tous ceux et celles qui ne voyaient dans le projet normand de ligne à grande vitesse que des dépenses inutiles non conformes aux exigences sociétales et écologiques. La lutte engagée contre le tracé AB sorti du chapeau de RFF illustrait bien la difficulté de dialoguer avec les organismes d'Etat chargés des infrastructures.
Cela ne veut pas dire que les projets sont tous être abandonnés. Il est évident que le doublement de la ligne entre Paris et Mantes continue de s'imposer et je ne connais pas de politiques conséquents pour le regretter. La nouvelle ligne…politique est d'améliorer les lignes existantes, d'augmenter la fréquence des trains et d'obtenir un cadencement cohérent capable d'inspirer la confiance aux usagers. Il est possible que la ligne LGV Paris Normandie soit reclassée en voie classique modernisée. Tout dépendra donc de ce que l'Etat met derrière le mot modernisée.

13 juillet 2012

Moscovici a raison : la droite ferait mieux de se taire

Il est extraordinaire d'entendre les représentants de l'UMP pérorer à longueur de colonnes ou sur les antennes des radios pour critiquer le gouvernement et lui administrer des leçons de bonne gestion. Ainsi, Gilles Carrez, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, déclare-t-il à qui veut l'entendre qu'il votera la règle d'or sans sourciller et que les socialistes seront contraints de se renier. Cette règle d'or soi-disant exigée par le traité sur le pacte de stabilité devrait être adoptée par le parlement réuni en congrès et inscrite dans la constitution…à moins que…
N'oublions pas que sous Sarkozy, la dette de la France s'est alourdie de 600 milliards d'euros et que l'héritage, que la gauche le veuille ou non, doit être assumé. N'oublions pas non plus que le commerce extérieur présente des déficits récurrents tout comme le déficit budgétaire, sans cesse creusé. Quant aux comptes sociaux, il y a bien longtemps que le budget de la Sécurité sociale n'est plus équilibré.
La gauche a donc devant elle un mur composé d'obstacles implantés par la droite laquelle peut invoquer sa bonne foi sans que les Français la croient un seul instant.
La croissance est faible, les suppressions d'emplois sont annoncées par dizaines de milliers — après avoir été cachées par les entreprises à la demande du gouvernement —et l'on voudrait nous faire croire qu'en deux mois, la gauche peut redresser la barre et empêcher le bateau France de couler à pic ! Le gouvernement Ayrault a peu de marges de manœuvres. Mais les marges — si faibles soient-elles — seront utilisées pour limiter l'impact négatif des licenciements.
Je signale au passage une étude réalisée par la Fondation Montaigne, peu suspecte de sympathie à l'égard de la gauche. Cette étude démontre que les salariés Français, hors secteur public, sont plus stressés que les autres salariés européens, que la hiérarchie leur fait moins confiance, que leurs mérites sont moins reconnus, que leurs conditions de travail sont moins bonnes. Il y a donc d'énormes progrès à faire dans les entreprises, grandes ou moyennes, pour offrir aux salariés de notre pays des conditions de vie dignes du 21e siècle et surtout dignes des égards qu'on doit à des gens plus attachés qu'ailleurs, plus fidèles qu'ailleurs, à leur outil de travail ou à leur emploi. L'exemple de PSA et l'annonce de ses 8000 suppressions d'emplois illustrent «magnifiquement» le mépris dans lequel on tient ceux et celles qui, souvent pendant des décennies, se sont dévoués à la cause de l'industrie automobile française aujourd'hui sinistrée. Et qu'on ne vienne pas nous bassiner avec les charges sociales trop lourdes qui ne sont jamais que des cotisations illustrant le pacte social français auquel nous tenons tous. Pierre Moscovici a raison : la droite ferait mieux de se taire ! « Elle qui n'a rien foutu ».

12 juillet 2012

La vérité guidait ses pas, relire Pierre Mendès France

Pierre Mendès France aux Monts. (photo JCH)
Dans le film de Marcel Ophuls et André Harris « le chagrin et la pitié » diffusé sur Arte, lundi dernier, la présence de Pierre Mendès France est lumineuse. L'ancien président du Conseil, ancien député-maire de Louviers, narre avec humour, intelligence, clarté absolue, ses sentiments à la suite du procès que lui intenta Vichy pour « désertion ». On sait ce qu'il en fut. Jamais Pierre Mendès France ni aucun autre parlementaire présent sur le Massilia n'avaient déserté puisqu'ils gagnaient le Maghreb pour continuer le combat. Il faut entendre PMF évoquer le gouvernement de Vichy, la haine des spectateurs au premier rang dans le tribunal, l'hostilité farouche du procureur et ses jugements sur le haut commandement militaire trop heureux d'accuser le pouvoir politique plutôt que d'avouer ses erreurs stratégiques et son incompétence. L'armistice fut le résultat d'un compromis odieux entre Pétain et les généraux vaincus.
L'occasion m'est ainsi donnée d'annoncer que la Société d'études diverses et le musée de Louviers vont organiser du 12 octobre 2012 au 7 janvier 2013 une exposition consacrée à Pierre Mendès France à l'occasion du 30e anniversaire de sa disparition et le 80e anniversaire de son élection comme député de la circonscription de Louviers en 1932. La SED a décidé d'inscrire à son programme quetre conférences qui accompagneront cette importante exposition. Le samedi 20 octobre, Claude Cornu évoquera la présence et l'action de PMF dans l'Eure, le samedi 10 novembre, l'historienne Christiane Rimbaud parlera du procès inique qui lui a été intenté par Vichy en 1941, le samedi 1er décembre, Pierre Singaravélou, maître de conférences à l'université de Paris 1 parlera de « Mendès France et la colonisation dans l'entre deux guerres ». Le vendredi 14 décembre à 18 heures, Serge Berstein, professeur émérite à Sciences Po prononcera la dernière conférence sur « Mendès France et la Ve République. » Les Lovériens et tous ceux et celles qui s'intéressent à l'histoire et à la politique sont invités à retenir ces dates.
Je signale la parution d'un récent recueil d'importantes citations de Pierre Mendès France édité par la fondation Jean Jaurès et dû à l'initiative de François Loncle. Pour se le procurer s'adresser à la Fondation Jean Jaurès « la vérité guidait ses pas » relire Pierre Mendès France.
www.jean-jaures.org

11 juillet 2012

Accident de gare : La SNCF répond au maire de Val-de-Reuil

J'avais relaté sur ce blog l'incident qui a eu lieu en gare de Val-de-Reuil en mai dernier. Jean-Philippe Bellevin, témoin actif et secouriste d'un jour, avait écrit à la SNCF pour faire part de ses observations et remarques. Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, avait lui aussi interrogé le transporteur pour connaître ses intentions. la SNCF a écrit au maire qui me prie de faire paraître la lettre de la direction régionale de la SNCF :


10 juillet 2012

«Voies navigables de France» protège les abeilles


(photo VNF)
Voies navigables de France (VNF), établissement public du ministère, devient partenaire du programme "Abeille, sentinelle de l’environnement", lancé par l’Union nationale de l’apiculture français. Quelques centaines de milliers d’abeilles dans leurs ruches ont pris place à bord de la vedette "Le Rhône", vendredi 6 juillet, depuis le cœur de Lyon jusqu’à l’écluse de Rochetaillé-sur-Saône, leur nouvel habitat.
En devenant partenaire du programme "Abeille, sentinelle de l’environnement", VNF met à disposition des quelques centaines de milliers d’abeilles le milieu naturel dont il a la charge. Les bords du fleuve avec ses berges végétalisées et ses prairies fleuries constituent un écrin tout naturel pour accueillir des ruchers.
Un premier rucher de six ruches a ainsi pris place sur le Domaine Public Fluvial en Rhône-Alpes le long de la Saône à l’écluse de Rochetaillée-sur-Saône. Un deuxième rucher sera installé, d’ici la fin de l’été, sur le site de Lupstein en Alsace.
Chaque ruche devrait accueillir entre 40 et 60.000 abeilles selon la saison, soit environ 240.000 à 440.000 abeilles pour un rucher. L’entretien des ruches ainsi que la récolte de miel seront réalisés par un apiculteur partenaire de l’Union nationale de l’apiculture française.
En installant ces ruchers sur deux sites du domaine public fluvial, et en adhérant à la Charte "Abeille, sentinelle de l’environnement", VNF témoigne une nouvelle fois de son engagement en faveur de la biodiversité.

Mais qui était Maxime Marchand, assassiné par l'OAS à El Biar en 1962 ?

A l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, il me parait utile voire indispensable de rappeler que des Français de qualité ont tout fait pour que les relations entre la France et l'Algérie ne soit ni détériorée ni détruite à l'occasion du choix légitime du peuple algérien de sortir de l'état de colonisé. Maxime Marchand, inspecteur d'Académie dans l'Education nationale, était de ceux-là. Ce Français amoureux de l'Algérie et des enfants algériens a été assassiné à El Biar trois jours avant la signature des accords d'Evian scellant l'avenir distinct des deux nations.
Un commando de l'OAS (organisation de l'Armée secrète) animé des pires intentions a criblé de balles 6 hommes (trois Français et trois Algériens) militants de la paix et de l'amitié entre nos pays liés par 130 ans d'occupation. Ces six hommes, tous de l'Education nationale étaient réunis au Château blanc, près d'El Biar et c'est là que les criminels les ont tués au cours d'un processus désespéré visant à empêcher tout lien entre la France et le nouvel état.
Maxime Marchand, originaire de Montaure, fut l'objet d'un hommage national et nombre d'établissements publics portent son nom tel l'ensemble sportif Maxime Marchand de Louviers. j'ai fait quelques recherches sur Internet et je vous livre deux textes dus à la sagacité de quelques confrères blogueurs à qui j'ai emprunté ce travail.



Mais qui était Maxime Marchand ?

 
Maxime Marchand - né en février 1911 dans l'Eure, d'un père menuisier, assassiné à El Biar le 15 mars 1962. Il était alors Inspecteur d'Académie, chef du Service des centres sociaux d'Algérie (créés en 1955 par Germaine Tillion)]
Voici le dernier texte qu’il a publié sur le « comportement de la jeunesse » :
"Bah ! penserez-vous. Cela n'est pas si tragique. Les jeunes savent trouver des plaisirs qui leur font oublier les contraintes de cette âpre concurrence". Ne le croyez pas si vite. La vie moderne ne leur permet pas de satisfaire facilement leur besoin d'évasion. En effet, si nous examinons l'influence qu'exerce sur eux une civilisation chaque jour de plus en plus transformée sous l'effet des progrès matériels et mécaniques, ce ne sera guère rassurant, car cette civilisation a eu pour conséquence de multiplier à l'infini les besoins des jeunes sans pour autant leur donner les moyens de les satisfaire.
C'est le monde des autos ultra-rapides, des avions, de la télévision, des caméras... C'est un monde qui nous fait vivre à l'âge de la vitesse et des incessants voyages sur une planète maintenant rétrécie comme un petit village. C'est exaltant... mais combien décevant aussi lorsque, faute de moyens, les jeunes sont réduits au rôle de spectateurs à la longue figure.
Ils voient certains adultes riches ou certains jeunes privilégiés s'offrir ces merveilleux engins qui donnent l'impression de supprimer l'espace. Ils les jalousent, ou bien, comportement plus grave encore, ils sont prêts à tout pour jouir au maximum de la civilisation matérielle et de ses merveilles. C'est à ce déséquilibre entre les besoins et les moyens que j'attribue la progression constante de la délinquance juvénile. La presse relate chaque jour les pitoyables exploits de certains de nos Blousons noirs. Encore passe-t-elle sous silence les innombrables petits larcins, semblables à celui d'un de ces héros des Tricheurs qui resquillait des disques par plaisir, ou à celui de l'héroïne, prête à tout, pour se mettre au volant d'une Jaguar.
Partout, dans le monde entier, trop de jeunes pris d'une frénésie de jouissances matérielles partent à l'assaut de ce qu'ils ne possèdent pas et qui leur permettra de goûter aux plaisirs de la civilisation matérielle. Ainsi naissent les associations de jeunes gangsters. Toutes les nations du monde portent en leur flanc cette horrible lèpre. Aux U.S.A., de 1952 à 1957, à New York, 115 200 individus de moins de vingt ans ont été arrêtés pour vol et assassinat, Christiane Fournier nous l'a signalé dans une enquête de Carrefour intitulée : "Nos enfants sont-ils des monstres ?". Les Teddy-boys d'Angleterre en pantalons tuyaux de poêle, les "houligans" de Tchécoslovaquie, les bandes d'enfants de Russie, les amateurs de surboums de certains quartiers de Paris, tous rêvent de voitures, de randonnées ou de vie luxueuse acquises à bon compte. C'est sans doute notre époque qui veut cela. Les jeunes d'autrefois apparaissaient plus vertueux ou moins remuants. Mais c'était souvent une vertu sans mérite, une vertu forcée. Les jeunes d'autrefois vivaient sous le signe de la carriole à cheval ou de la bicyclette, sous le signe de la fête au village ou de la promenade au bois. C'étaient des besoins très modestes qu'on pouvait satisfaire facilement sans enfreindre trop profondément ni les conventions sociales, ni les règles morales.
Je me sens glisser vers des conclusions très sombres et très pessimistes. Si le monde continue à se développer à son rythme actuel, en augmentant géométriquement le nombre des jeunes tout en élargissant le champ des activités et des besoins de chacun de ces jeunes, les prochaines générations iront de difficultés en difficultés vers d'inévitables catastrophes, à échéance plus ou moins lointaine.
Il faut être optimiste malgré tout et proposer des solutions qui permettront à l'espèce humaine de se sauver. Bien sûr, notre action est très limitée.
Il n'est pas question de modifier la psychologie de l'adolescent qui est un fait, et dont la modification ne paraît d'ailleurs pas souhaitable en raison des lumières que nous y avons décelées.
Nous ne pouvons agir que sur l'aspect sociologique de cette jeunesse en changeant le milieu qui détermine son comportement. A nous de créer un milieu plus habitable, plus harmonieux, plus noble, plus exaltant et pourquoi ne pas le dire, un milieu un peu moins encombré. A nous aussi de faire admettre à nos jeunes une nouvelle hiérarchie des plaisirs. Ceux que leur donnent aujourd'hui la vitesse, l'image, le bruit, la publicité tapageuse, l'agitation trépidante et désordonnée ne sont pas forcément les meilleurs et les plus durables. Cela n'est pas nouveau. Platon, qui apparaîtrait probablement à de nombreux jeunes comme un "Son et Lumière" bien poussiéreux, l'avait déjà dit au jeune Alcibiade. Que tous les Alcibiade d'aujourd'hui veuillent bien se souvenir du conseil et y trouver des raisons de devenir plus heureux !
[© Maxime Marchand, in l'Éducation nationale, n° 12, 22 mars 1962, pp. 16-18].

Le 15 Mars 1962, un commando delta de l’O.A.S. a méthodiquement assassiné
Marcel BASSET, Robert EYMARD, Mouloud FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND, Salah OULD AOUDIA.
Ils étaient six, Algériens et Français mêlés. Tous inspecteurs de l'éducation nationale, réunis le 15 mars 1962, trois jours avant la signature des accords d'Evian, à Château-Royal dans le quartier d'El Biar, près d'Alger. Parmi eux, Max Marchand, leur responsable, un Normand passionné d'Algérie, et Mouloud Feraoun, l'écrivain kabyle. Ils dirigent des centres sociaux lancés en 1955 par Germaine Tillion, où l'on crut jusqu'au bout à l'alphabétisation et à la formation professionnelle des jeunes et des adultes pour apprendre, enfin, à vivre ensemble un peu moins mal. Un commando Delta de tueurs de l'OAS, commandé semble-t-il par l'ex-lieutenant Degueldre, les déchiqueta à l'arme automatique, ce jour-là, comme des chiens, dos au mur, pour qu'un dernier espoir s'éteigne. [Jean-Pierre Rioux]
Au cours de la nuit qui suivit cet assassinat, Germaine Tillion a écrit le texte suivant qui est paru dans Le Monde du 18 mars1962.

La bêtise qui froidement assassine

"Mouloud Feraoun était un écrivain de grande race, un homme fier et modeste à la fois, mais quand je pense à lui, le premier mot qui me vient aux lèvres c'est le mot: bonté...
C'était un vieil ami qui ne passait jamais à Paris sans venir me voir. J'aimais sa conversation passionnante, pleine d'humour, d'images, toujours au plus près du réel - mais à l'intérieur de chaque événement décrit il y avait toujours comme une petite lampe qui brillait tout doucement: son amour de la vie, des êtres, son refus de croire à la totale méchanceté des hommes et du destin.
Certes, il souffrait plus que quiconque de cette guerre fratricide, certes, il était inquiet pour ses six enfants - mais, dans les jours les plus noirs, il continuait à espérer que le bon sens serait finalement plus fort que la bêtise...
Et la bêtise, la féroce bêtise l'a tué. Non pas tué : assassiné. Froidement, délibérément ! ...
Cet honnête homme, cet homme bon, cet homme qui n'avait jamais fait de tort à quiconque, qui avait dévoué sa vie au bien public, qui était l'un des plus grands écrivains de l'Algérie, a été assassiné... Non pas par hasard, non pas par erreur, mais appelé par son nom, tué par préférence, et cet homme qui croyait à l'humanité a gémi et agonisé quatre heures - non pas par la faute d'un microbe, d'un frein qui casse, d'un des mille accidents qui guettent nos vies, mais parce que cela entrait dans les calculs imbéciles des singes sanglants qui font la loi à Alger...
Entre l'écrivain Mouloud Feraoun, né en Grande-Kabylie ; Max Marchand, Oranais d'adoption et docteur ès lettres; Marcel Basset, qui venait du Pas-de-Calais ; Robert Aimard, originaire de la Drôme ; le catholique pratiquant Salah Ould Aoudia et le musulman Ali Hammoutène, il y avait une passion commune : le sauvetage de l'enfance algérienne - car c'était cela leur objectif, l'objectif des Centres Sociaux : permettre à un pays dans son ensemble, et grâce à sa jeunesse, de rattraper les retards techniques qu'on appelle "sous-développement". Dans un langage plus simple cela veut dire : vivre.
Apprendre à lire et à écrire à des enfants, donner un métier à des adultes, soigner des malades - ce sont des choses si utiles qu'elles en paraissent banales : on fait cela partout, ou, à tout le moins, on a envie de le faire. [...]
Et c'était de quoi s'entretenaient ces six hommes, à 10 heures du matin, le 15 mars 1962 ..."

Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Aoudia, a publié, une enquête sur l'assassinat de Château-Royal (éditions Tiresias). Jean-Philippe Ould Aoudia enquête minutieusement, recoupe les documents, vomit les clauses des amnisties successives qui rendent le crime innommable et font taire les proches des victimes. Il n'a qu'un but : traquer les assassins de son père à El Biar, relire cette tuerie planifiée, établir les complicités en hauts lieux, pointer du doigt les inconscients et les aveugles, reconstituer l'atmosphère d'affolement à Alger au printemps de 1962, qui laissait proliférer l'exécution à la raflette entre deux anisettes et l'attentat méthodique des commandos surentraînés. [d'après Jean-Pierre Rioux, Le Monde du 20 mars 1992]

Une association pour ne pas oublier :

l'Association des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons
48, rue la Bruyère 75440 PARIS Cedex 09

9 juillet 2012

Où en est-on de la proposition de loi dite loi M-Real ?

François Hollande a rendu visite aux salariés de l'usine M-Real. (photo DR)
Le site Mediapart (payant) consacre, ce jour, un long article à la proposition de loi dite loi M-Real destinée à obliger les chefs d'entreprises désirant cesser une activité rentable à vendre l'outil de production à un repreneur intéressé. Cette proposition de loi a été déposée sous l'ancien gouvernement par le groupe socialiste dont quelques signataires ont pour noms : Hollande, Vidalies, Loncle, Fabius etc. Le texte étant de la main de Guillaume Bachelay, bientôt député de Seine-Maritime, puisque les suppléants prennent leurs fonctions un mois après le choix des ministres de demeurer au gouvernement. Et Laurent Fabius a fait le choix de demeurer ministre des Affaires étrangères.
La journaliste de Mediapart donne la parole à divers syndicalistes et hommes politiques et l'on découvre avec un certain étonnement que les ministres les plus concernés (Arnaud Montebourg et Michel Sapin) se repassent la patate chaude sans rendre public un quelconque calendrier et surtout sans préciser si le gouvernement actuel est toujours preneur de cette proposition de loi.
François Loncle, qui a suivi le dossier M-Real de très près, assure que la gauche tiendra ses engagements et que tôt ou tard cette proposition sera soumise au vote du Parlement. Il déplore le mépris de certains syndicalistes d'Arcelor Mittal qui voient en cette proposition « du baratin sans lendemain » mais reconnaît que certains aspects juridiques liés au droit de propriété peuvent poser des problèmes constitutionnels. « Heureusement, note-t-il, les responsables syndicaux de M-Real ne sont pas sur cette longueur d'onde. »
J'invite les lecteurs de ce blog à se rendre sur le site de Mediapart et à prendre connaissance d'un article documenté et fort intéressant. ce sera peut-être l'occasion pour eux de s'abonner à ce site d'informations créé par Edwy Plenel avec la collaboration de plusieurs journalistes spécialisés dans l'investigation. Ce n'est pas par harsard que l'affaire Bettencourt est sortie, d'abord, sur Mediapart.

8 juillet 2012

Aide médicale aux étrangers sans papiers : suppression prochaine de la franchise


« La Ligue des droits de l'Homme accueille avec une grande satisfaction les propos de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, concernant l'abrogation d’un droit de timbre d'un montant de trente euros pour bénéficier de l'aide médicale d'Etat (AME).
Depuis 1790, l'accès aux soins pour les étrangers sans papiers a traversé le temps et les siècles, sans que jamais sa remise en cause ne soit ainsi portée sur la table de l'iniquité.
Dès juin 2010, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot-Narquin évoquait déjà un droit d’entrée pour les usagers de l’AME. La loi de finance de 2011 lui donnera une consistance.
Cette mesure prise alors sous l'égide des parlementaires précédents ne reposait sur aucun intérêt d’ordre financier, et était contraire aux principes de santé publique, d’éthique et de dignité humaine la plus élémentaire. Elle avait pris appui à l'aune d'une argumentation douteuse, occultant d’une façon scandaleuse les rapports de l’Inspection générale des affaires sociales et de l’Inspection générale des finances. 
La Ligue des droits de l'Homme s'était alors engagée, au sein de l'Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), pour dénoncer ce dispositif. Elle et souhaite que son abrogation soit effective le plus rapidement possible. »
(communiqué de la LDH) 

Il était, en effet, scandaleux, de la part de l'ancienne majorité de droite d'avoir imposé cette franchise aux étrangers dans l'obligation, pour se soigner, de payer ces trente euros. Cette pénalité était d'autant plus malvenue qu'elle touchait des hommes et des femmes en situation précaire et souvent atteints de pathologies graves ou susceptibles de le devenir. Il est à l'honneur de la gauche de supprimer cette franchise et Marisol Touraine doit tout faire pour que les mesures financières en préparation actent cette suppression très prochainement.



Quelques réflexions au débotté

Mon billet consacré à la fusion entre la CASE et Seine-Bord a suscité une remarque de la part de François Loncle. Il considère que mon titre n'est pas adapté à la situation objective et que le préfet, notamment, joue le jeu à fond. « La position qu'il défend, précise-t-il, tient compte des contraintes inhérentes à l'histoire des deux communautés et des deux territoires. Il conserve le cap à savoir fusion au 1er janvier 2013. C'est si vrai que M. Bourdin, sénateur, a parlé d'un coup de force du préfet dont la volonté s'imposerait aux élus locaux. D'ici le 1er janvier de l'an prochain, les maires et les délégués ont le temps de se préparer. » Dont acte.

La Revue parlementaire (fondée en 1905)n'est pas exempte de coquilles ni de fautes d'orthographe à mon avis au-dessus de ce qui est admissible pour un texte imprimé et donc relu. Le sujet que je souhaite évoquer est ailleurs. Dans son numéro de juin, on y lit un long article consacré au rapport parlementaire des députés MM. Plagnol (UMP) et Loncle (PS) sur la situation au Sahel. Notre ami député de l'Eure s'implique beaucoup dans cette région d'Afrique bouleversée après la guerre en Libye et les printemps arabes. Des armes lourdes circulent partout, des rébellions se font jour, AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) étend ses tentacules si bien que le ministère des Affaires étrangères a placé en zone rouge des milliers de km2 du Niger, du Mali, de la Mauritanie, privant ainsi ces pays d'activités touristiques souvent lucratives. Les Amis de Timia, par exemple, ne peuvent plus se rendre dans le village nigérien jumelé avec Louviers.
« Le ministère des affaires étrangères, souligne François Loncle, devrait plus se soucier de la situation économique de ces pays. Je ne sous estime pas le problème des otages mais il est marginal. Aujourd'hui, la tendance est d'ouvrir le parapluie même quand il ne pleut pas. »

La querelle « Martin-Jamet » rebondit au sein du conseil de la CASE. Le maire de Val-de-Reuil veut pouvoir conserver le contrôle sur l'avenir d'un terrain situé en centre-ville que la CASE veut acquérir. Les délégués ont passé une heure à écouter les arguments des uns et des autres et Norbert Ozeel, maire de Léry, désireux de jouer les médiateurs, s'est fait rabrouer sèchement par le président de la CASE trop occupé à interpeller Marc-Antoine Jamet sur son passé d'énarque.
Personne ne doit être honteux de son passé, ni M. Jamet, ni M. Martin. L'un a suivi des études longues, l'autre des études plus courtes. Le mérite des uns et des autres — surtout quand ils sont élus — se jauge à leur capacité à défendre l'intérêt général, à savoir écouter les oppositions, à savoir cultiver le compromis. Au-delà des choix partisans, seul prévaut la défense du bien commun. Utopie ?
Les habitants de la route de Pacy vont vivre, à partir de demain, quatre semaines de travaux. la ville de Louviers et le conseil général ont décidé de sécuriser cette voie de liaison fort empruntée entre Louviers et Pinterville. Mais les pilotes, toutes catégories confondues, abusent de la puissance de leur cylindrée et font courir des risques aux riverains et, surtout, aux enfants de l'école maternelle Jean Zay. Un plateau avec zone trente va être aménagé devant l'école et des chicanes implantées pour faciliter le stationnement tout en obligeant les conducteurs à rouler plus doucement. Question, que devient la proposition de Raymond Langlois d'interdire le tourne à gauche pour les usagers descendant la côte de Paris et désirant se rendre route de Pacy ?

Une remarque enfin. L'éditorial du maire paru dans la dernière livraison du bulletin municipal consacré une place importante aux actions de la CASE. La confusion des genres est inévitable. Quand des travaux sont réalisés, on ne sait plus très bien qui en est à l'origine : la ville ou la CASE ? Comme le maire est également président, il en vient à changer de casquette au gré des occasions. Je m'interroge tout de même : que vient faire la fusion entre Seine-Bord et Seine-Eure dans le journal municipal lovérien ? Quant au Pôle métropolitain créé entre la CASE et la CREA (communauté de Rouen) est-il l'outil de la future fusion de ces deux entités ?