20 octobre 2012

450 élèves fréquentent la nouvelle école de musique

On a fait la fête à l'occasion de l'inauguration de l'école de musique Duruflé. (photo JCH)
Les 450 élèves de l'école de musique de Louviers attendaient avec impatience la mise en service des nouveaux locaux du cloître des Pénitents. La municipalité s'est fixée deux objectifs : restaurer un patrimoine historique exceptionnel et rénover une école de musique devenue obsolète. Depuis le début septembre, l'école a ouvert ses portes après trois années de travaux, des hauts et des bas, des surprises bonnes et mauvaises, un surcoût non négligeable qui aboutit à un  total de près de 7 millions d'euros. Faut-il s'en plaindre ? Je ne le crois pas. Même si j'émets une réserve : la future maintenance et le futur entretien des nombreux locaux. On sait que l'équipe municipale actuelle privilégie le tout neuf au durable et c'est parfois contradictoire faute de suivi…
Hier soir, à l'occasion de l'inauguration officielle, il y avait la foule des grands jours. La Région, le Département, le député, les élus locaux, les Lovériens et les habitants de la CASE étaient présents pour baptiser la nouvelle école Maurice Duruflé, du nom du grand organiste lovérien, aussi célèbre que son Requiem. Les organisateurs avaient invité musiciens, danseurs, artistes de rue qui, malgré la pluie battante, ont donné une belle idée de ce qu'est la fête à Louviers.
Les discours — certains plus longs que d'autres — ont permis aux orateurs d'insister sur la qualité de l'architecture et celle des travaux ainsi que sur les capacités d'évolution d'un investissement bien dimensionné. Si les 450 élèves des classes de solfège, d'instruments (avec 22 professeurs qualifiés) ajoutés aux choristes et aux groupes musicaux forment l'ossature de l'école, on imagine un développement plus large avec, qui sait, un regroupement à l'échelle de la CASE. La culture n'est pas une compétence intercommunale. mais le sport ne l'était pas non plus et le nouveau centre aquatique est financé par l'agglomération Seine-Eure. Viendra le jour où tous les équipements structurants — l'école de musique en est un — seront de la compétence de la CASE élargie.
Éric Boyer, la directeur de l'école de musique, dispose maintenant d'un outil adapté aux besoins. Plusieurs de ses élèves fréquentent le conservatoire régional de Rouen. L'harmonie municipale donne plusieurs concerts par an. La gare aux musiques joue aussi pleinement son rôle. A Louviers, la musique compte autant que la chanson.

19 octobre 2012

Gouverner c'est choisir et c'est toujours vrai

Eric Roussel, président de l'Institut Mendès France
Conférence samedi 20 Octobre à 16 heures
Louviers n'est pas la seule ville à se souvenir de Pierre Mendès France. Pierre Aidenbaum, maire du 3e arrondissement de Paris, accueille une exposition décrivant avec textes et photographies, les liens de l'ancien président du Conseil avec certains arrondissements de la capitale. Autant le dire clairement, les objectifs des organisateurs n'ont rien à voir avec les ambitions affichées à Louviers où la direction du musée et Claude Cornu, le commissaire de l'exposition ont réussi un impeccable travail. Avec la collaboration de l'Institut Pierre Mendès France, de l'Alliance israélite universelle et du service des archives municipal de notre ville, le résultat est à la hauteur du dessein et nous ne saurions trop recommander aux curieux de l'histoire petite et grande d'aller passer deux heures dans le musée.
Avant la conférence de Claude Cornu, demain à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France de l'hôtel de ville, d'illustres compagnons et amis de notre célèbre maire ont évoqué l'action, les engagements et le caractère de Pierre Mendès France. Évidemment, les mots de vérité, probité, intelligence, charme, intransigeance aussi sont revenus comme des leitmotivs. A écouter Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, Georges Kiejman, avocat, ancien ministre de la justice ou Jean-Louis Crémieux-Brilhac, on comprend mieux le rayonnement et la modernité de la pensée de PMF. Il revenait à Tristan Mendès France, petit-fils de «grandpierre », de nous faire pénétrer dans l'intimité familiale des Mendès France, à Paris et dans la maison des Monts où Michel Mendès France, l'un des deux fils de PMF vient toujours passer quelques jours. François Loncle a rappelé comment PMF lui avait suggéré de partir à la reconquête de la circonscription de Louviers…
En cette période de crise et d'inquiétude, les citations extraites des articles et textes de Pierre Mendès France restent d'actualité : la rigueur et la production de richesses avant la redistribution, la vérité comme méthode de gouvernement et le citoyen comme individu majeur, éduqué, responsable avant d'être acteur.
 D'où cette évidence : l'éducation et la formation sont des impératifs catégoriques. Le politique, malgré les vents contraires, ne doit rien dissimuler des difficultés ou des obstacles. Il doit expliquer, expliquer encore, se redire encore et toujours pour être compris à défaut d'être aimé. Et pourtant, nombre de collaborateurs (trices) de PMF l'ont aimé sincèrement comme homme politique capable d'anticiper (décolonisation, recherche scientifique, économie et finance) et d'assumer ses choix puisque gouverner c'est choisir. Battu par le suffrage populaire en 1958 en plein vague gaulliste, n'a-t-il pas décidé de démissionner de tous ses mandats locaux ?

« Petroplus est le combat de tous les socialistes »

Arnaud Montebourg (photo JCH)
« Jusqu'au 5 novembre. Il reste jusqu’au 5 novembre pour trouver un repreneur crédible pour Petropus, la raffinerie de Petit-Couronne, la plus ancienne raffinerie de France, celle où se sont accumulés savoirs, expériences, existences, celle qui a tant profité à Total, celle qui s'est confondue avec l'économie et la vie d'une commune amie. La décision de liquidation prise hier est terrible. C’est un choc pour tous. Mais le délai de poursuite d’activité accordé, jusqu’au 15 décembre, offre encore une lueur d’espoir qu’il faut saisir. Une nouvelle offre, par l’un des deux candidats déboutés, Netoil, a été déposée il y a quelques heures. Il peut y en avoir d’autres. Il doit y en avoir d’autres. Il n'en va pas seulement de l'efficacité des pouvoirs publics comme disent ceux qui, il y a six mois, n’étaient responsables de rien et n'ont rien fait. Il en va de la loyauté, de la légitimité et de la crédibilité de notre industrie, de ceux qui la dirigent et l'incarnent. Leur responsabilité est en jeu.
La fédération de l’Eure sera présente aux prochaines étapes de la mobilisation pour l’emploi et l’avenir du site. Les socialistes eurois qui se battent dans leur département, avec et comme le dit Arnaud Montebourg, pour « stopper l’hémorragie », celle laissée par le Gouvernement Fillon – qui prétendait que « Petroplus, c’est réglé », sans que nous ayons obligatoirement compris que dans leur bouche « régler » voulait dire « Mittaliser » – expriment leur solidarité la plus totale envers les salariés, les camarades et les élus seinomarins, Guillaume Bachelay notamment, qui ont pris depuis des mois le dossier à bras-le-corps. Comme dans chaque situation de crise, l’investissement permanent des Députés, de la Région, des Départements, des communes concernées est un relais, un atout, une force. Un hommage tout particulier doit être rendu aux syndicalistes, emmenés par Yvon Scornet, dont le sérieux n’est pas sans rappeler ceux des représentants de M'Real, Cinram, Sealynx aux côtés desquels nous sommes.
La Seine-Maritime et l’Eure sont durement frappées par la crise industrielle. Le Ministère du redressement productif mène un travail de tous les instants. Dans chaque département de France il intervient, écoute, réunit, propose, négocie, insiste, débloque, travaille. Nous le voyons à Alizay. Nous l’avons vu pour l'Andelle. Nous le savons pour l’avenir des salariés de Louviers. Il ne lâchera pas sur Petroplus.
Le Gouvernement est en train d’appliquer un programme industriel. Le jour où le tribunal de commerce a rendu sa décision, était créée en Conseil des Ministres la banque publique d’investissements. Le Ministre agit, le gouvernement est soudé, le Président de la République est déterminé. Nous le sommes avec eux. Parce que c'est l'avenir industriel de la France et de la Haute-Normandie qui est en jeu. »
Marc-Antoine Jamet, 
Premier secrétaire de la fédération de l'Eure du Parti socialiste

17 octobre 2012

Pour la fin des contrôles d'identité illégitimes, un communiqué de la LDH

Dominique Baudis, Défenseur des droits (photo JCH)
« La Ligue des droits de l'Homme soutient les initiatives qui visent à provoquer un débat public pour réformer rapidement le cadre réglementaire des contrôles d’identité. Le travail en commun (Gisti, Graines de France, Human Rights Watch, Ligue des droits de l’Homme, Maison pour un développement solidaire, Open Society Justice Initiative, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature) a permis la publication, mardi 16 octobre, d'un communiqué de presse : « Le rapport du Défenseur des droits, paru aujourd’hui, reconnaît la nécessité de réformer le cadre des contrôles d’identité ».
Ce même jour, la LDH et le collectif « Stop le contrôle au faciès » ont initié une pétition afin de mettre un terme aux contrôles au faciès grâce à la mise en place de la politique du reçu de contrôle d’identité. De récents événements montrent que les relations entre la population et la police sont non seulement gravement affectées, mais aussi que la confiance ne pourrait se rétablir en l'absence d'une opération de vérité sur le fonctionnement de ce qui reste un service public. Dans ce contexte, la méthode et les tergiversations gouvernementales constituent une incompréhensible attitude de repli, alors même que les discussions sont en cours et n'ont pas encore connu leur terme. Une référence aux propositions de campagne montre un recul très net du gouvernement à ce sujet.
Au contraire, la LDH estime qu’il faut engager un travail de confrontation impliquant le gouvernement, les administrations, la police, les collectivités locales et la société civile pour aboutir au plus vite. Ce travail de concertation doit s’appuyer sur le rapport du Défenseur des droits qui vient de paraître et sur tous les travaux faits sur le sujet.
La LDH agit pour le respect de la légalité et de la déontologie en matière de sécurité. Il faut que le gouvernement comprenne enfin qu'il y a urgence à refonder la légitimité des services de police. Tout soupçon de forfaiture, de délit, d'exagération, de racisme ou de discrimination dans leurs pratiques et leurs rapports avec les populations, provoquent inévitablement rancœur, opposition et colère. Les contrôles au faciès en sont les actes les plus visibles. La fin des contrôles illégitimes dans des situations que rien ne justifie est une occasion de manifester publiquement que le gouvernement a décidé de changer de politique. Le récépissé, accompagné de formation et d’information, en est un des moyens. Il a fait ses preuves dans d’autres pays. Il doit être appliqué en France. La Ligue des droits de l'Homme appelle le gouvernement à montrer par des signes forts qu'il a pris la mesure d'un nécessaire retour aux principes républicains.

Lire le communiqué commun des huit organisations : « Le rapport du Défenseur des droits, paru aujourd’hui, reconnaît la nécessité de réformer le cadre des contrôles d’identité » Signez la pétition.
Pour en savoir plus :
le site de la LDH : http://www.ldh-france.org/-Politique-de-securite-.html ;
le site de « Stop le contrôle au faciès » : http://stoplecontroleaufacies.fr/slcaf/

Claude Champy à la galerie Complément d'objet


Exposition Claude Champy, céramique, du 20 octobre au 25 novembre 2012, vernissage le 20 octobre 2012 de 15 à 19 heures en présence de l'artiste.
Galerie Complément d'objet VERRE TERRE, les Fiefs 27340 MARTOT
ouvert de 14h30 à 19h du jeudi au dimanche
tel 02 35 87 18 25

16 octobre 2012

Taxer les œuvres d'art : une ânerie

Ouf, la France l'a échappé belle. Après avoir diminué de quelques pour cent le budget de la culture — un comble pour un gouvernement de gauche — Christian Eckert, député socialiste, a proposé de taxer les œuvres d'art à l'ISF à partir de 50 000 euros. Effroi dans le Landerneau des commissaires-priseurs, des salles des ventes, des galeries, des lieux d'exposition, drame dans les familles modestes qui possèdent tel ou tel tableau hérité des grands-parents ou qui ont pris de la valeur…sans toutefois être bien sûrs du prix qu'on en leur en donnerait.
L'art c'est de la culture aussi, non ? Il faut être bien inculte pour taxer la création car, au fond, c'est à cela que reviendrait une taxe sur les sculptures, peintures, objets de design dont le prix est fixé, non pas par un quelconque prix de revient mais par l'offre et la demande. Je n'ignore pas qu'il existe des marchés de l'art spéculatifs. Je n'ignore pas non plus que la taxe sur les transactions financières est bien difficile à mettre en place. Faudra-t-il aller fouiller dans les dossiers des assureurs pour connaître le prix de tel tableau, de telle ou telle montre de collection, de telle ou telle commode Louis XV ? Le rapporteur socialiste de la commission des finances reconnaît que cette taxe rapportera très peu ! Et cela au moment même où des économistes (de gauche, si, si il y en a) proposent d'élargir l'assiette de la CSG pour baisser les cotisations pesant sur les entreprises et les salariés et réduire le coût du travail. Le gouvernement a mieux à faire : il doit revoir la fiscalité dans son ensemble. Il l'a promis. Il faut qu'il tienne ses promesses.

L'hypocrisie du débat sur l'usage du cannabis

Le débat sur la dépénalisation, la légalisation (c'est autre chose) de l'usage du cannabis est maintenant très ancien. Depuis que l'herbe est devenue un produit courant et pas seulement à la sortie des lycées, les politiques font montre d'une hypocrisie révoltante. Il en est plus lucides, des plus courageux que d'autres tels Daniel Vaillant ou Vincent Peillon, par exemple, pour oser évoquer des évidences lesquelles deviennent des sacrilèges sous l'influence de l'extrême droite et de la droite toujours promptes à entonner les couplets proprets mais totalement décalés de la réalité. C'est le propre des réactionnaires et des conservateurs de ne pas comprendre leur temps et ceux qui le vivent.
Alors que le tabac et l'alcool font des ravages dans notre société par un abus dû à des causes multifactorielles, que les soins des malades alcooliques ou des personnes victimes d'addictions engloutissent des millions d'euros, on voudrait que le cannabis soit rangé au rang des drogues dures alors qu'il suffirait d'un peu d'honnêteté et de courage politique pour avouer que si l'usage abusif de l'herbe, du sheet, demeure problématique en terme de santé publique, il vaudrait mieux que cet usage ne soit plus clandestin mais admis au grand jour afin de prendre le problème à bras le corps. On sait, depuis toujours, que l'interdiction n'est pas un mode de gouvernement quand il s'agit de prohiber (voire les Etats-Unis et les Incorruptibles) l'usage d'un produit dont les hommes et les femmes raffolent. A tort ou à raison, tel n'est pas mon propos puisqu'il s'agit d'un problème de santé publique et de société.
Dans un premier temps, il faut donc dépénaliser l'usage du cannabis. Dans un second, il faudra en légaliser la vente et l'organiser de manière à réduire à zéro les circuits parallèles et les dealers. Imaginons qu'un gouvernement, disons de gauche, se penche sur le problème, fasse travailler ensemble médecins, chercheurs, policiers, juges, et se fixe pour objectif de mettre un terme à un faux débat, ce serait une avancée aussi importante que le PACS…mais j'ai entendu Jean-Marc Ayrault et je ne crois pas qu'il soit dans cet état d'esprit. Dommage…