1 décembre 2012

Jean-Luc Mélenchon ira loin : « il croit ce qu'il dit »

Jean-Luc Mélenchon compare François Hollande à Louis XVI. (photo RH)
Jean-Luc Mélenchon n'aime pas les journalistes. Il les méprise et n'hésite pas à les insulter au passage ou à leur promettre la boite à gifles. Jean-Luc Mélenchon n'aime pas les socialistes, il les déteste tous d'autant plus qu'il a été l'un des leurs pendant trente ans. Jean-Luc Mélenchon n'aime pas François Hollande. Tantôt capitaine de pédalo, tantôt Louis XVI, sa dernière trouvaille. Je me suis interrogé sur le choix de la comparaison avec ce personnage historique, un roi de France guillotiné parce que monarque tout puissant et surtout obstacle aux acteurs de la Révolution.
JLM est un homme intelligent, cultivé, un tribun redoutable aux formules assassines et il connaît bien l'histoire de notre pays. Si JLM a choisi Louis XVI c'est pour qu'on puisse le comparer, lui, à un personnage qu'il admire et dont il revendique la filiation : Maximilien Robespierre, l'un des plus fervents partisans de la mort du roi et artisan de la Terreur. Sans assurer que JLM en a tous les traits de caractère, bien des ressemblances émergent. Mélenchon a un ego et un amour-propre démesurés. Il ne supporte pas les critiques ou les remarques. D'où son aversion pour les hommes et les femmes de presse. Il se voit pur et dur. Comme disait Mirabeau de Robespierre : « il ira loin, il croit ce qu'il dit. » Mélenchon croit en effet ce qu'il dit avec toutes les limites de cette disposition d'esprit. Comme Robespierre il invente le monde pour élaborer ses stratégies, ses théories et cherche à faire coller le réel à ce qu'il a imaginé. Parfois cela marche. Il est incorruptible, ne fait pas de concession, ignore le compromis. Le peuple a toujours raison quelles que soient les motivations de sa révolte, de ses actions ou de ses crimes. Ne cherchons pas ailleurs son regard amical sur les régimes cubain et vénézuelien.
Robespierre avait ses fans aux Jacobins, Mélenchon a les siens au Parti de Gauche. La vanité ne se nourrit-elle pas de l'admiration ? Mais en associant François Hollande à Louis XVI, JLM commet plusieurs erreurs. François Hollande a été élu au suffrage universel national lors d'un scrutin qui a donné 10,7% à Mélenchon, un score plus qu'honorable. François Hollande avait été désigné à l'occasion d'élections primaires ouvertes à tous les citoyens dits de gauche. François Hollande n'est ni un monarque ni un tyran.
Mélenchon vient de l'OCI (organisation communiste internationaliste) et de son courant lambertiste. A cette époque le PCF les traitait d' « Hitléro-Trotskystes », c'est dire combien les camarades communistes d'aujourd'hui appréciaient, alors, les Mélenchon et autres internationalistes. Jean-Luc Mélenchon en a gardé les principaux travers : avoir raison tout le temps contre tous, posséder la vérité, toute la vérité, vouer une haine incommensurable à tout ce qui dérange, perturbe, ou ridiculise ses manières. Tout n'est pas à jeter chez Mélenchon. Il a été un bon ministre de la formation professionnelle. Il a été un bon candidat de la gauche de la gauche. Il mène un beau combat contre le Front national et Marine Le Pen au point d'y laisser des plumes comme à Hénin-Beaumont.
Louis XVI et Robespierre ont un point commun : ils sont tous les deux montés à l'échafaud. Souhaitons à François Hollande d'y échapper et à Jean-Luc Mélenchon de ne pas se voir un jour raccourci comme on s'amusait à le clamer en 1792.

30 novembre 2012

Nicolas Sarkozy peut-il rester membre du Conseil constitutionnel ?

François Bayrou est l'un des rares hommes politiques à avoir remarqué et donc signalé au public que la fonction de membre du Conseil constitutionnel interdit la politique active et que, donc, Nicolas Sarkozy sort de son rôle quand il conseille à tel ou tel de se rencontrer, de discuter, de revoter. Sarkozy n'est plus président de l'UMP ni président de la République. Jusqu'à ce que la loi change (si elle change) sur proposition de la commission Jospin, les membres du Conseil constitutionnel sont tenus à un strict droit de réserve et à une neutralité effective. On se souvient que Simone Veil — ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux — s'était mise en congé de Conseil constitutionnel pour soutenir la campagne de Sarkozy en 2007. Pendant quelques mois, elle n'est pas apparue au Palais Royal où elle avait su préserver l'ambiguïté qui sied aux engagements partisans alors que la magistrature exige une loyauté sans faille aux principes et au droit.
En mettant les mains dans le cambouis, Sarkozy se salit et par là-même salit la politique. En se mêlant de la présidence de l'UMP qu'il avait conquise à la hussarde, l'ancien président s'adonne au mélange des genres. Certes, il n'a pas publié de communiqué pour faire savoir qu'il était excédé. Certes, il n'a pas pris la parole sur une chaîne de télévision ou de radio pour faire entendre sa voix. Mais son entourage a distillé ses soi-disant confidences démontrant son entrisme dans les méthodes et les choix des adhérents UMP. Une fois n'est pas coutume, Sarkozy se mêle de ce qui ne le regarde pas ou plus. Son choix est pourtant simple : ou il fait de la politique active et il démissionne du Conseil constitutionnel où il rêve de revenir dans l'arène et alors il agite sa muleta. Il ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Et les deux oreilles du taureau.

29 novembre 2012

Un avocat demande la récusation d'un juge sur la base supposée de son appartenance religieuse

Alexis Dubruel est un drôle d'avocat. Il a réussi à nous faire froid dans le dos. Savez-vous qu'Alexis Dubruel inscrit au barreau de Lyon a demandé la récusation d'un juge d'un tribunal français sous prétexte qu'il s'appelait Lévy et que le prénom du père d'une prévenue contre laquelle il plaidait s'appeler Moïse. En d'autres termes et pour parler clairement, l'avocat Dubruel craignait que le juge Lévy soit influencé par la religion supposée du père de la prévenue…la religion juive. Fort heureusement, le président du tribunal a jeté aux orties (j'utilise à dessein une expression triviale) cette demande de récusation parfaitement antisémite.
Imaginons un instant que le président du tribunal se soit posée cette question : après tout, le juge Lévy — il est peut-être juif ou parent de juifs — va-t-il tenir compte de la supposée appartenance au judaïsme d'un parent de prévenue pour prendre sa décision ! S'il s'était posé cette question, c'en était fini de l'impartialité des juges, de leur intégrité, de leur liberté d'appréciation. Car alors, n'importe quel juge aurait pu être recherché pour sa religion, sa couleur, ses préférences sexuelles, son appartenance au club de philatélie ou à la franc-maçonnerie ? Justement, sous Pétain, les juges ne pouvaient être ni juifs, ni franc-maçons, ni communistes, ni, ni…Et on a vu comment fonctionnait cette justice et ses sections spéciales.
Nous devons tous être effarés par la demande de ce juge qui a pensé, qu'en 2012, une récusation d'un magistrat pouvait être rendue possible sur la base présupposée d'une croyance religieuse. La LICRA, le MRAP, l'ordre des avocats aussi, ont crié au scandale. Me Dubruel est même l'objet d'une menace de sanction de la part de l'ordre des avocats lyonnais. Une question se pose, enfin, à la suite de cette demande. Un avocat a-t-il le droit d'utiliser tous les moyens pour arriver à ses fins ? En l'occurrence, Me Dubruel a réussi à faire parler de lui. Peut-être était-ce le but recherché.

28 novembre 2012

Nanard Tapie veut faire le vieux beau sur le port de Marseille

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Qu'est ce que j'apprends ? Que Bernard Tapie (et ses 285 millions d'euros de l'affaire du Crédit Lyonnais) veut s'unir au Groupe Hersant Médias pour racheter le pôle sud…du groupe Hersant en piteux état. Nanard est un spécialiste des canards boiteux, si cette expression est bien appropriée à la situation. Il a passé sa vie à racheter des entreprises ou des sociétés moribondes à vil prix pour les revendre très cher. Nanard Tapie est un malin, un homme d'affaires et de théâtre dans toute sa splendeur surtout quand les scènes se passent à Marseille ou en région PACA. Depuis une certaine finale de coupe d'Europe et un certain match VA-OM, l'histrion Tapie est connu comme le loup blanc mais de là à devenir un chevalier blanc…
Philippe Hersant, PDG du groupe Hersant Média, on le connaît bien à Louviers et dans l'Eure. En 1994, quand il a racheté la Dépêche, il a promis monts et merveilles et même la lune. En très peu de temps, il a réussi à faire d'une entreprise familiale digne et respectée, une feuille parmi les feuilles quand c'est toujours l'automne. Depuis, Ouest-France a mis la main sur tous les hebdomadaires de la région et Paris-Normandie a même été mis en vente au plus offrant par le tribunal de commerce du Havre pour devenir la moitié de ce qu'il était. Grandeur et décadence.
Comme hommes de presse les Hersant, père et fils étaient des papivores. Ils achetaient tout ce qui se vendait. Payant, gratuit, quotidien, hebdo…jamais rassasiés, toujours boulimiques. Mais face au développement d'Internet, des réseaux sociaux, des chaînes de télé d'information en continu, les lecteurs se sont fait plus rares tout comme les annonceurs. Et la presse écrite — notamment les quotidiens régionaux — subissent la crise de plein fouet. Pourquoi tapie s'intéresse-t-il à un groupe de presse mourant ? Pourquoi Tapie s'apprête-t-il à entrer dans la danse pour devenir patron de presse ? Réfléchissons un instant. Pour gagner de l’argent ? « La Provence » n’est pas le Crédit Lyonnais. Par philanthropie pour aider un ami dans le besoin parti vivre à Genève et y couler des jours fiscaux paisibles ? Philippe Hersant a pris ses précautions. Alors quoi ? Les élections municipales sont inscrites à l’agenda 2014 et Nanard, malgré ses démentis, malgré ses reniements, malgré ses turpitudes, veut faire le beau. On est à Marseille, non ?

27 novembre 2012

François Fillon n'est pourtant pas un perdreau de l'année

Puisque l'UMP aime voter je propose à ses dirigeants d'organiser un référendum pour savoir s'il faut organiser un autre référendum pour savoir s'il faut revoter pour désigner le président de ce parti décidément aussi surprenant que fantasque. Si tout va bien, on connaîtra le nom du président légitime de l'UMP après les municipales de 2014 ! Quant à Jean-François Copé, il a tout manigancé (comme l'indique le Nouvel Observateur de cette semaine) pour aboutir à ce Titanic politique comme on en a rarement connu, même au Parti socialiste avec ses congrès de Reims et de Rennes.
Si j'étais François Fillon, je serais sur mes gardes. L'organisation du référendum sur Internet est la porte ouverte à toutes les manipulations. Il n'est qu'à voir comment les internautes ont envahi le site créé par Nathalie Kociusko-Morizet avec jeveuxrevoter.com. N'importe qui y a accès, on peut emprunter des noms, créer des diversions, en un mot, s'amuser.
Si j'étais François Fillon, je me méfierais, d'une manière globale, de toutes les propositions de sorties de crise de Jean-François Copé. Celui-ci tient la présidence, il ne la lâchera plus. Il sait qu'en cas de nouveau vote, les 30 000 procurations à son nom ne seront plus possibles, que les files d'attente dans les bureaux de vote seront évidemment évitées, que l'organisation même du vote devra être impartiale. Que la Cocoe et la Conare seront jetées à la poubelle. Et que dans cette situation, François Fillon gagnera.
Pouvons-nous imaginer que Copé accepterait les résultats de ce futur vote ? Non, il ne cèdera pas. Quels que soient les dommages directs ou collatéraux, quelles que soient les atteintes à son image, Copé ne reculera pas. Il est fait comme ça, il n'y peut rien, il a été formé à l'école Sarkozy. Quand on a eu la chance inouïe de gagner un scrutin perdu d'avance, on ne s'y risque pas une seconde fois. Je prends donc les paris qu'il n'y aura pas de nouveau scrutin à l'UMP et que Fillon a d'ores et déjà perdu toute chance de devenir (avant 2017) président de l'UMP ancienne formule.
Il lui fallait s'organiser avant, empêcher Copé de demeurer secrétaire général du parti, de disposer de l'argent, du personnel, des fichiers, des avantages. C'était à lui de se montrer prudent, méfiant, averti. Évidemment, quand on est élu député dans une circonscription parisienne « réservée », on n'est pas habitué à la dure vie de la politique et à ses mauvais coups. Fillon n'est pourtant pas un perdreau de l'année même s'il bat quand même de l'aile. A méditer en cas de crise internationale…

La contribution foncière économique sera revue en 2013

La protestation légitime des commerçants, artisans et chefs d'entreprises porte ses fruits. Le gouvernement vient d'annoncer, par la voix de Najat Valaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, que la LFR (loi de finance rectificative) soumise au vote du parlement en décembre prochain permettra aux agglomérations, notamment, de revenir sur les bases de la contribution foncière économique de façon à éviter la surtaxation enregistrée en 2012.
Si le gouvernement a pris conscience du mécontentement des professionnels, le président de la CASE lui aussi a tenu à mettre les points sur les i. Dans une lettre adressée aux personnes fiscalisées au titre de la CFE, Franck Martin rappelle comment la CASE a été conduite à voter les bases de la CFE, dans la précipitation et sans simulations valables. « Nous avons dû voter, écrit-il, à l'aveuglette, une mesure illisible. » Illisible, pas pour tout le monde, puisque les services fiscaux ont adressé leur note aux contribuables tout en reconnaissant que le montant demandé était parfois deux, trois voire quatre fois plus important que le montant de l'ancienne taxe professionnelle !
Je diverge sur un point avec Franck Martin. Le vote des bases devait intervenir avant le 30 septembre 2011 et la réunion des délégués de la CASE a eu lieu le 22 septembre, soit une semaine avant la date limite. Le président de la CASE écrit : « La réponse des services fiscaux est arrivée le 22 septembre quelques heures avant l'assemblée plénière bien trop tard pour que les élus puissent modifier la position élaborée collectivement bien avant cette date. » Franck Martin reconnaît donc que le 22 septembre, il a eu en mains les éléments objectifs avant le vote du soir. Certes, il est toujours pénible de remettre en cause une position collective mais le jeu n'en valait-il pas la chandelle ? Dans sa lettre, le maire de Louviers, ou le président de la CASE — on ne sait pas trop bien qui écrit — reconnaît que « le risque de dérapage était grand…nous nous étions unanimement engagés à corriger le tir au cas où les feuilles d'imposition révélaient (NDLR : je ne suis pas certain de la concordance des temps) une erreur d'appréciation. » C'est exactement ce qui s'est produit et c'est aussi cela que 25 délégués ont exprimé en votant contre les bases proposées.

Un correspondant, Philippe Kuntz, m'écrit : 
« Je partage tout à fait la critique du caractère illisible, inefficace et injuste de cette réforme... et c'est encore plus vrai pour les entreprises du Grand Évreux Agglomération pour lesquelles les bases minimum sont respectivement de 2000 et de 6000 !
La réforme de la TPE échappe encore moins que d'autres à la brutalité des réformes « Sarkozy »... taillées à la hache et affinées à l'emporte-pièce !
Deux aberrations fiscales sont caractéristiques des injustices liées à la nouvelle CFE :
1 – l'instauration d'une base minimum en matière de taxe foncière a pour conséquence obligatoire une discrimination à l'encontre des petites structures. Et pour une TPE installée en commune rurale - 10 m2 de bureaux, 100 000 € de CA - la base minimum de 6000 peut représenter... jusqu'à 40 fois la base foncière réelle !
2 – le maintien de critères d'exonération liés à la nature de l'activité alors que l'on a adopté une logique fiscale basée sur le foncier conduit à des effets d'aubaine qui se reportent le plus durement... sur les petites structures surimposées !
La meilleure façon de trouver sérénité et justice fiscale au regard de la situation des petites structures (commerçants, artisans et TPE) en matière de CFE serait de pondérer la base foncière réelle en fonction de la fréquentation du lieu par ses clients et fournisseurs, sans introduire de base minimum et en supprimant toute exonération de droit : on éviterait ainsi que les activités intensives (beaucoup d'activité sur peu de foncier) soient sous taxées et que les activités extensives (peu d'activité sur beaucoup de foncier) soient surtaxées.
C'est certainement plus compliqué que de surtaxer les uns et d'exonérer les autres, mais cela relève d'une logique qui donne toute satisfaction en matière de foncier agricole : au regard de beaucoup de critères sociaux et fiscaux, un hectare de grande culture n'a pas le même poids qu'un hectare de maraîchage ou qu'un hectare de verger  ! »

Samedi avec la SED, PMF et la colonisation


La prochaine conférence de la société d’études diverses de Louviers aura lieu le samedi 1er décembre à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France à l'Hôtel de Ville de Louviers. L'invité sera Pierre Singaravélou, maître de conférences à Paris I, qui abordera le sujet suivant : « Pierre Mendès France et la colonisation, dans l'entre-deux-guerres. »
Spécialiste de l'histoire coloniale, il évoquera ce que furent en ce domaine les positions du jeune député radical élu à Louviers dès 1932 et comment il fut amené ensuite, à la lumière des événements, à modifier son approche du problème, avant de mener en 1954 l'action que l'on sait en Indochine et en Tunisie notamment.

26 novembre 2012

Unanimité à la fédération de l'Eure du Parti socialiste

Marc-Antoine Jamet (au centre) l'ex-nouveau premier secrétaire du PS.
« Pour notre département, le Congrès de Toulouse du Parti socialiste s’est achevé, samedi, par un dernier vote dans les locaux de la fédération, rue Joséphine à Evreux. Comme elles l’ont été au niveau national voici une semaine, toutes les instances fédérales, ainsi que les secrétariats de nos 24 sections, sont dorénavant renouvelés. Une ultime liste, celle du « secrétariat fédéral », devait pour ce faire être soumise au Conseil fédéral, « parlement » de notre fédération.
En présence de nos députés, François Loncle et Jean Louis Destans, avec le soutien de Mélanie Mammeri et la confiance d’Elodie Desrues, l’ensemble des représentants fédéraux, toutes motions confondues, ont donc adopté, à l’unanimité, condition première du rassemblement, la proposition d’exécutif fédéral faite le Premier fédéral Marc-Antoine Jamet.
Rajeuni, paritaire, diversifié, géographiquement équilibré, le secrétariat fédéral a été resserré autour de 14 membres (organisation, élections, coordination, trésorerie, formation…). Ils seront épaulés par une douzaine de délégués, chargés des actions thématiques, éducation, environnement, santé…). Une cellule riposte a été également créée pour soutenir le Gouvernement dans son action et épauler localement nos candidats. De même, un « think tank » socialiste et eurois, le « Lab’Eure », a été mis en place sous la présidence d’Yves Léonard, ancien Premier secrétaire fédéral autour de trois priorités : le débats d’idées à Gauche, la lutte contre l’extrême-droite et la préparation des « ateliers municipaux du changement.
Le travail a commencé et sera, comme c’est le cas depuis février, concret. Jeudi 6 décembre se réunira le nouveau Bureau fédéral. Samedi 8 décembre autour de Harlem Désir et d’Alain Fontanel, secrétaire national aux fédérations, l’ensemble des premiers secrétaires fédéraux se réuniront. Le prochain Conseil fédéral, autour de nos premières campagnes d’actions locales, se réunira à la rentrée 2013, reprenant le cycle des conseils décentralisés, à Verneuil-sur-Avre.
Unis et rassemblés, solides et solidaires, le travail d’équipe que le Congrès de Toulouse a conforté fait la force de la fédération de l’Eure mobilisée et déterminée, contre la droite et l’extrême-droite, à porter haut ses valeurs, ses idées et ses candidats.
Enfin, pour clore cette réunion essentiellement consacrée à la constitution de son secrétariat fédéral, la Fédération socialiste de l'Eure a adopté une résolution de soutien au gouvernement l'incitant à poursuivre son action au service du redressement productif, ainsi qu'aux salariés de M’REAL, Pétroplus et Florange, dont le texte a été envoyé à Juliette Méadel, secrétaire nationale à l’Industrie du parti. »
(Communiqué de la fédération de l'Eure du Parti socialiste)

25 novembre 2012

Bétancourt ou Bettencourt, la poudre aux yeux de Me Thierry Herzog

Me Thierry Herzog : un avocat compétent mais…(DR)
Me Herzog est évidemment un avocat compétent et rompu aux affaires. Défenseur de Nicolas Sarkozy dans…l'affaire Bettencourt et ses multiples facettes, le conseil de l'ancien président de la République a réussi un coup de maître en détournant l'attention des journalistes et du public sur un détail du dossier totalement incongru. 
Alors que des rendez-vous pour le moins bizarres de Nicolas Sarkozy avec le procureur Courroye (1), à l'Elysée, en plein déroulement de l'affaire Bettencourt sont mis sur le compte de l'amitié existant entre l'un et l'autre (huit rendez-vous à des périodes très sensibles) que le juge cherche à connaître les détails précis sur les rencontres entre Patrice de Maistre (conseiller de Liliane Bettencourt) et Eric Woerth, trésorier de l'UMP, lesquels refutent tout échange d'argent liquide lié à la campagne présidentielle, Me Herzog embarque tous les observateurs sur une soi-disant erreur du juge Gentil.
Face aux caméras et aux micros, l'avocat affirme que le juge d'instruction a confondu Liliane Bettencourt et Ingrid Bétancourt (l'otage des FARC en Colombie) lors d'un rendez-vous inscrit à l'agenda de Nicolas Sarkozy en juin 2007. On le sait maintenant, grâce à un communiqué exceptionnel du parquet de Bordeaux rendu public hier, à aucun moment de la rencontre de 12 heures entre Sarkozy et le juge Gentil, ce rendez-vous n'a été abordé. Aucune question concernant Ingrid Bétancourt n'a été posée durant l'instruction, la conclusion étant que Me Herzog a magnifiquement joué de l'ambiguïté et entraîné la presse dans cette impasse. Mais ce coup médiatique a fait long feu.
Est-ce vraiment étonnant ? La réponse est non évidemment. Nicolas Sarkozy, durant son quinquennat a exprimé tout son mépris pour les juges et a tenté de les mettre sous tutelle voire de les supprimer comme son projet de disparition des juges d'instruction, juges qui, aujourd'hui, lui causent bien du tourment. Dans le même esprit, le jeune Geoffroy Didier, co-auteur de la motion « Droite forte » de l'UMP a sévèrement attaqué les journalistes, samedi sur un plateau télé. Il les accuse de ne pas respecter le secret de l'instruction alors même que la loi ne les y contraint pas. C'est grâce à la presse que les affaires politico-financières sortent. C'est grâce à la presse et les journalistes d'investigation que l'affaire Bettencourt a été connue du grand public. C'est aussi grâce à la presse qu'une démocratie digne de ce nom existe. Aux Etats-Unis, la constitution donne une place essentielle à la liberté de la presse. Imaginons M. Didier au pouvoir. La presse serait muselée, bâillonnée.
Sans la publication (même par extraits) du PV d'audition de Sarkozy, on n'aurait jamais vraiment su que l'argument de Me Herzog n'est qu'un prétexte à enfumer le public et à tente de sauver les apparences. Le fait est que Nicolas Sarkozy demeure un témoin assisté et donc un homme susceptible d'avoir, tôt ou tard, à répondre de ses actes en cas de faits nouveaux. Les juges y travaillent.
(1) Le procureur Courroye a longtemps conservé le dossier sous forme d'enquête préliminaire lui permettant de la mener à sa guise. C'est ce qui a conduit les différents dossiers devant le tribunal de Bordeaux où trois juges d'instruction sont chargés de l'ensemble des affaires.