22 décembre 2012

A Gérard Depardieu : fume c'est du belge !


Bernard Tapie, toujours lui, accuse le cabinet du ministre du redressement productif d’avoir tenté de l’empêcher de mettre la main sur le groupe Hersant Médias dans le sud de la France. Est-ce vrai ? Le ministre a rapidement démenti. Est-ce plausible ? Compte tenu du passé-passif de Tapie, il ne m’étonnerait pas qu’Arnaud Montebourg ait cherché à favoriser une reprise industrielle économiquement viable et éthiquement fiable.
On connaît Tapie. Il ne change pas et ne changera pas. Il a toujours su capitaliser les aspects rentables des rachats d’entreprises dans lesquels il est devenu expert et sacrifier sans aucun scrupule ce qu’il jugeait inutile à ses bonnes affaires. Les salariés au tapis se compte par milliers. Tapie est le symbole du tout fric. Son alliance avec Hersant est le produit d’un double calcul : tirer le maximum de profit de l’outil, avoir le moins d’emmerdements possibles avec les salariés.

Quand il débarque, il a toujours le même discours, tout miel, tout doucereux. Les mois passants, il revient sur ses promesses et ses engagements. D’ailleurs ni les journalistes, ni les ouvriers du livre ne se font d’illusions. Ils souhaitent simplement faire leur métier tout en sachant que tôt ou tard, le pire l’emportera.

Catherine Deneuve a trempé sa plume (elle ou son nègre) dans le vinaigre de la libre parole. Elle fustige — tout comme son copain Luccini — les propos de Philippe Torreton dans les colonnes de Libération sur le départ de Gérard Depardieu à Néchin (Belgique). Le postulat est simplissime : Depardieu est une star, un mythe intouchable, un grand acteur, doté d’une filmographie aussi large que le personnage. On n’attaque pas impunément un monument du cinéma français. « Couché Toretton, tu es qui pour t’adresser ainsi à notre gégé national ? » D’autant que Catherine Deneuve ne répugne pas à faire des ménages, ici ou là, dans un stade algérien par exemple bien payé par un grand patron.

Torreton est comme tout un chacun, sa parole est libre et son jugement autonome. Il a quand même le droit de déclarer qu’avant d’être tout, Depardieu n’était rien. Et qu’avant de devenir une star richissime, Gégé a bénéficié du système français, l’un des plus protecteurs pour le cinéma hexagonal et l’un des plus prolifiques pour la création. Non, Depardieu n’est pas intouchable. Il l’est encore moins depuis que le Tsar Poutine veut l’accueillir à bras et chéquiers ouverts en Russie. Une Russie libre, comme on sait, la Russie de Tchétchénie et de Géorgie, la Russie antisémite et impérialiste, beurrrk…

Le site d’informations Mediapart a publié, hier, le nom de son informateur. L’ancien maire (UMP) de Villeneuve-sur-Lot a donc reconnu être celui dont le répondeur téléphonique a enregistré l’aveu involontaire de Jérôme Cahuzac, titulaire d’un compte chez UBS en Suisse. Bien que le ministre du Budget ait essayé de nier les faits à diverses reprises et souvent maladroitement, il reste peu d’espace pour le doute. D’ailleurs, le site Mediapart ne lâche pas sa proie puisqu’il annonce qu’une direction des impôts de l’ile-de-France a ouvert une enquête fiscale, ces jours derniers, concernant M. Cahuzac et son ISF des trois dernières années. Dans ses déclarations, il aurait minoré le prix des propriétés qu’il possède à Paris, avenue de Breteuil, là où le prix moyen du m2 vaut plus de 13 000 euros. Il est bien évident que le gouvernement ne peut qu’être gêné aux entournures…par la tournure de l’affaire Cahuzac puisqu’il est difficile d’imaginer que le ministre donneur de leçons puisse échapper lui-même à la rigueur qu’il demande pour les autres.



La salle des délibérations du conseil
Le président Sarkozy a-t-il financé le candidat Sarkozy ? La commission des comptes de campagne composée de neuf magistrats indépendants de la cour de Cassation, du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes, a rejeté le compte de campagne présenté par le trésorier de Nicolas Sarkozy, candidat UMP lors de la dernière élection présidentielle. La commission a jugé, comme nous étions nombreux à le dire à l’époque, que certains déplacements et discours de Nicolas Sarkozy étaient des discours de campagne électorale (avant sa candidature officielle du 15 février 2012) et ainsi que les dépenses engagées devaient figurer dans son compte de campagne.

Les dirigeants de l’UMP crient au coup monté, à un mauvais tour des socialistes au lieu de balayer devant leur porte. Plus grave, l’UMP va faire appel de cette décision devant le Conseil constitutionnel présidé par Jean-Louis Debré, dont Nicolas Sarkozy est membre et qui comprend plusieurs autres membres désignés par lui-même ! Cette anomalie devra être réparée par une loi qui interdira aux anciens présidents de devenir membres à vie du conseil des sages de la République.



Revenons à nos moutons et à Louviers. Lors du vote du budget, lundi dernier, le maire a proposé un programme d’investissements surtout axé sur le renouvellement urbain de l’ancienne ZAC de la justice. Cela, on ne peut le lui reprocher. D’un autre côté, les 160 000 euros consacrés à la vidéosurveillance ne sont pas anecdotiques. Ils représentent deux points d’imposition alors que cette dépense est à la fois inutile et sans effet réel sur la délinquance. Comme chacun sait, le maire de Louviers sait humer l’air du temps et prendre les bons virages. Tant que la vidéosurveillance sera populaire — du moins c’est ce qu’il croit — il continuera de truffer les places et les rues de caméras soi-disant dissuasives. Electoralement, c’est payant. Comme disait La Rochefoucauld « il y a des gens qui, par une sorte d’instinct dont ils ignorent la cause prennent toujours le bon parti. »



Le NRA, le lobby américain des armes à feu a rendu public son diagnostic sur l’atroce faits divers avec 27 morts dont l’assassin lui-même, un jeune homme quelque peu dérangé : « donnez des armes aux bons, ils pourront tirer sur les méchants. » Le problème c’est que les bons peuvent devenir des méchants et réciproquement. Est-on bon pour la vie entière ? La psychologie nous enseigne que la maladie peut survenir n’importe quand chez n’importe qui et que le sadisme ou l’envie de tuer peut transformer les hommes et les femmes demeurés longtemps sur le fil du rasoir. Il est rare que les crimes collectifs soient l’œuvre de gens agissant par intérêt ou par sentiment. Mon père me disait : « n’aies jamais d’arme chez toi, ainsi tu n’auras pas l’intention de t’en servir. » je préfère ce diagnostic-là.




21 décembre 2012

Le ticket restaurant ne nourrira pas le personnel de la CASE en 2013

Les élus se sont montrés pingres hier soir à la CASE. (photo Jean-Charles Houel)
Pourquoi changerait-il ? Tout va bien pour lui. A Louviers, il fait voter des dizaines de milliers d'euros pour installer l'inutile vidéo-surveillance tandis que l'école Jules Ferry patiente dans les cartons sans un mot de sa majorité et surtout sans un mot pour les parents impatients. A Val-de-Reuil, le président de la CASE marche sur du velours. gauche, droite, tout le monde s'embrasse, se tape sur l'épaule, se congratule, droite et gauche complices pour adopter le taux de base du ticket restaurant mais seulement à partir de 2014 parce que la prime du personnel de 2012 est versée en 2013 (?) et que le budget ne permet pas de donner deux avantages la même année. Foutaises que tout cela. On ne fera croire à personne que les finances de la CASE ne permettent pas, dès le 1er janvier 2013, de faire que le personnel de Seine-Eure soit traité à parité avec le personnel de Seine-Bord titulaire dès le 1er janvier prochain au sein de « CASE 2-0 » comme dirait le président suite à la fusion des deux EPCI et bénéficiaire des-dits tickets. (1)
Il y a autre chose d'évidemment plus profond dans ce choix « petit bras. » On ne peut pas clamer partout que les fonctionnaires de la CASE travaillent jour et nuit — un travail dantesque dixit Franck Martin — pour préparer la nouvelle assemblée créée le 1er janvier 2013, les nouveaux contrats, les nouvelles conventions et leur accorder du bout des lèvres le taux de base minimum du ticket restaurant…en 2014. Le fait d'utiliser les services d'une SCOPE (Chèque restaurant) ne lave pas le caractère pingre, étriqué, de ce choix patronal.
C'est d'autant plus bizarre que Franck Martin, comme d'habitude, s'est autoglorifié, autofélicité, de « toutes les bonnes » nouvelles qui tombent comme à Gravelotte. Premiers dans l'Eure à avoir corrigé les votes sur la CFE ! En Haute-Normandie, en France pour le diplôme Citénergie ! Que dis-je en France, dans le monde entier…avec la modestie qui le caractérise et en fait une caricature d'élu suffisant autant qu'insuffisant. Un peu de largesse ne ferait de mal à personne surtout pas au personnel.
Ce dernier était venu en nombre, au fond de la salle hier soir, pour entendre les élus sur les choix proposés. Ils n'ont rien entendu puisque personne n'a demandé la parole pour saluer les vingt personnes présentes, d'abord, puis pour s'inquiéter, par exemple, de la gouvernance au sein des services de la CASE. Ce blog est témoin des plaintes et des inquiétudes exprimées par certains membres du personnel de la CASE eu égard à des comportements jugés par trop autoritaires. 
Rien n'a été dit sur le malaise réel que vit une partie de ce personnel, malaise nié par le président invoquant au contraire à chaque occasion comme de nombreux chefs d'entreprises le font tous les jours « une fragilité individuelle » et les « problèmes personnels des agents. » Il aura beau assurer son DGS de toute sa sympathie, rien ne changera, alors même que 106 délégués vont être conduits à siéger en 2013 et que 240 agents auront la responsabilité d'une tâche collective d'intérêt général. Pas de doute, il faudra être à la hauteur. L'autosatisfaction du maire-président de la CASE masque en réalité une difficulté relationnelle patente. Elle s'exprime ou par le mépris ou par la provocation. Dans un cas comme dans l'autre, il est permis de s'interroger sur la légitimité d'un tel comportement.
(1) Circulez, y a rien à voir ni à toucher, sauf l'écrêtement des indemnités du maire-président qui ne sort pas de la famille. Ah mais, touche pas au grisbi s…

20 décembre 2012

Avec Tapie les journalistes du sud de la France ont du mouron à se faire

Les journalistes du sud de la France ont du mouron à se faire. Bernard Tapie avec la complicité de la famille de Philippe Hersant (encore un exilé fiscal) et l'aide d'un groupe de plusieurs banques vient de se porter acquéreur du groupe de presse Hersant Media pour 50 millions d'euros. On sait d'où vient l'argent. Tapie n'a-t-il pas bénéficié du scandaleux arbitrage lui attribuant plus de 300 millions d'euros (net) d'argent public dans l'affaire du Crédit Lyonnais ? Une affaire toujours pendante devant la justice et mettant en cause les décisions de Christine Lagarde, ancienne ministre des finances de Nicolas Sarkozy dont Tapie est un admirateur fervent.

Spécialiste des reprises de canards boiteux (1) l'expression ne s'applique pas précisément au rachat en cours dans la mesure où certains des journaux rachetés gagnent de l'argent et permettent à Tapie de devenir le propriétaire d'un solide foncier et d'outils industriels performants à Marseille et ailleurs en PACA. Tapie n'est ni philanthrope, ni naïf.
Plus intéressant est de chercher la raison qui a poussé « nanard la grande gueule » à devenir patron de presse. Qu'a-t-il derrière la tête, quel est son projet ? Connaissant l'animal, on ne peut pas imaginer que bien faire tourner une entreprise de presse soit le mobile principal de cet histrion théâtreux. Tapie est un homme d'affaires, affaires financières, affaires politiques, affaires tout court. S'il rachète un groupe de presse, c'est bien pour en user en groupe de pression, en groupe d'influence dans une région où il n'a pas laissé que de bons souvenirs. 
En souvenir du Phocéa
L'ancien patron de l'OM doit vivre avec les mois qu'il passa en taule pour avoir truqué un match contre Valenciennes. Il doit vivre avec ses velléités de devenir député des Bouches-du-Rhône, une aventure dans laquelle il échoua, il doit vivre aussi avec l'espoir de jouer un rôle lors des prochaines élections municipales.Car le virus politique le démange et il a une revanche à prendre contre tout le monde. A un an de l'ouverture de la campagne électorale, Bernard Tapie inquiète la droite et ne rassure pas la gauche. Marseille est une ville compliquée. Le système Gaudin le dispute au système Guérini. Cette capitale régionale fait envie. Sa démographie, sa géographie, son histoire, en font un symbole qui comptera dans le bilan des victoires et des échecs de mars 2014. Et comme le populisme a bonne presse, si j'ose dire, dans la France de 2103, on peut imaginer un Tapie vantant les idées de Patrick Buisson et jouant sur les peurs racistes et xénophobes. Il trouvera bien une formule « genre pain au chocolat interdit le jour du Ramadan » de son ami Copé pour attirer les voix des petits blancs très nombreux dans le sud.

Pensons un instant aux professionnels des journaux du sud et des Antilles. Avoir comme patron Bernard Tapie ne va pas être simple. Celui-ci ne s'embarrassera ni de réunions ni de négociations. Il gérera comme il a toujours géré : avec le verbe haut et la formule assassine. Oui, décidément, les journalistes du sud de la France ont du mouron à se faire.
(1) Sur les conseils de son ami avocat Jean-Louis Borloo, Tapie a connu la période faste des rachats d'entreprises en souffrance qui ne duraient que ce que durent les « coups », l'espace d'un licenciement collectif comme chez Wonder à Louviers.

Les Pétroplus attendent des décisions favorables à l'emploi


Les Pétroplus à la fédé de l'Eure du PS dont Dominique Sentis (à gauche). (photo Jean-Charles Houel)
Les « Pétroplus » à la fédération socialiste de l’Eure. A l’initiative de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral, Richard Jacquet, secrétaire fédéral aux entreprises, des salariés de la raffinerie Pétroplus (située près de Rouen) dont Dominique Sentis, l'auteur du livre "Debout ! Au coeur de la lutte des Pétroplus" et Yvon Scornet, représentant de l'intersyndicale, ont raconté, lundi dernier à Evreux, leur combat mené depuis plus d’un an contre la fermeture de la raffinerie. Ils ont également exprimé leur espoir d’aboutir à une solution pérenne pour l’activité et l’emploi des salariés de cet outil industriel performant.
Marc-Antoine Jamet confirme : « Après M-Real, il faut se battre pour que les salariés de Petroplus obtiennent rapidement des décisions favorables, en particulier de la part du tribunal sur le dossier Net'Oil. La mobilisation ne doit pas cesser et doit encore grandir. Tous solidaires dans la lutte. La raffinerie de Petit-Couronne doit vivre ! »
A l’évidence, rien n’est acquis. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, Laurent Fabius et Guillaume Bachelay, élus régionaux se battent au quotidien pour sauver ce qui peut encore l’être. Les quelques socialistes venus écouter les messages des travailleurs en lutte devront le relayer et porter leur parole partout où la gauche doit modifier le cours des choses et refuser la résignation.

19 décembre 2012

Les dirigeants de la CASE ont enfin entendu le cri d'alerte du personnel


Les dirigeants de la CASE ont enfin entendu le message que leur a adressé le personnel en utilisant la voix de ce blog. Alors que divers commentaires mettent en cause la surdité de l’encadrement face à une détresse réelle mais non reconnue officiellement, je découvre une offre d’emploi « actualisée le 18-12-12 » parue sur le site de Pôle emploi sous la référence 001BKDD visant au recrutement d’un intervenant « prévention des risques professionnels. »
La description de l’offre permet de mesurer le chemin parcouru en quelques jours par l’exécutif de la CASE : « sous l’autorité du RH, vous analysez les risques professionnels, proposez des solutions pour l’amélioration des conditions de travail, animez des formations et réunions de sensibilisation sur l’hygiène et la sécurité. Vous participez aux réunions de reclassement professionnel. »
Les spécificités demandées sont nombreuses et précises. Elles concernent, notamment, l’aménagement des postes et des conditions de travail, la démarche d’amélioration continue, la participation à l’élaboration d’une stratégie de communication interne et externe et l’accompagnement de sa mise en œuvre, la définition de la politique de développement durable, d’un plan d’action qualité… etc. etc.
Le contrat proposé est un CDI basé à Val-de-Reuil et le niveau de formation exigé correspond à un poste de technicien dont le salaire indicatif est de 1453 euros mensuels sur 12 mois. Il n’est pas précisé si c’est du brut ou du net. Pour 35 heures hebdomadaires, j’attendais un salaire sensiblement plus élevé compte tenu de l’importance de la tâche mais celle-ci n’est sans doute pas évaluée à sa juste valeur par ceux qui proposent ce recrutement…comme quoi !
Pour le personnel inquiet, cette proposition de recrutement est évidemment une première victoire. Elle démontre que la situation actuelle n’était plus tenable et que l’encadrement s’est montré débordé. J’ignore si Franck Martin évoquera ces problèmes de gestion humaine, jeudi soir lors de la réunion plénière de la CASE, mais il m’étonnerait que le personnel ne soit pas dans l’attente d’un geste fort et de propos apaisants après les appels lancés ces derniers jours.

Le rapport de Didier Sicard : pour que la mort soit dans la vie


Le professeur Didier Sicard (DR)
Le rapport de Didier Sicard sur la fin de vie est publié au moment même où je suis personnellement touché par le décès d’une personne plus que proche puisqu’il s’agit de ma mère partie ces jours derniers. Sans entrer dans le détail de mon histoire privée, et conformément à l’idée que je me fais de ce blog — outil d’information générale — je souhaite apporter un éclairage sur le rapport Sicard que le président Hollande a décidé de transmettre dès aujourd’hui au comité national d’éthique afin d’en envisager l’application en totalité ou partiellement.
Que retenir de ce rapport sur la fin de vie ? Que la personne appelée à mourir est la personne la plus faible du monde. Qu’elle souhaite passer « de l’autre côté » entourée de ses proches, de ses amis, sans souffrance et avec un maximum de dignité, de liberté et d’humanité.
Dans son rapport, le professeur Sicard récuse l’euthanasie active (le «don» de la mort brutale qui existe dans certains pays européens) il propose une sédation progressive pour les personnes en phase terminale pour raisons de maladie ou de vieillesse. Sédation progressive c’est-à-dire endormissement comateux définitif sans souffrances physiques. Ce que la loi Léonetti (qui était déjà un gros progrès) induisait sans le dire, le rapport Sicard le dit. C’est toute la différence.
Ces constats impliquent une réflexion approfondie de la part des médecins et du personnel infirmier en première ligne, mais pas seulement. Accompagner une personne jusqu’à la mort implique, en établissement hospitalier ou en maison de retraite, des conduites collectives responsabilisant les oncologues, les ergothérapeutes, les psychologues, les médecins généralistes, les infirmier(e)s, les aides soignant(e)s, le personnel d’entretien, de restauration, d’animation et évidemment de direction. Tout un collectif travaillant au service d’une même cause : le bien être et le respect de la personne. La famille étant associée et consultée, elle se trouve face à ses choix philosophiques, religieux, éthiques. Conformément aux préconisations de la commission Sicard, la famille doit se situer en amont du «commencement de la fin» et intégrée au processus aboutissant à l’inéluctable. Le professeur Sicard a raison d’insister pour que la mort soit dans la vie.
Je dois l’avouer, j’ai été impressionné par l’attention, le dévouement, l’engagement des différentes équipes de soins ou d’accompagnement. Voir mourir est une chose auquel chacun est un jour confronté, « aider » à mourir en est une autre. Qu’on me comprenne bien, aider ne veut pas dire donner la mort. Aider veut dire entrer dans la complexité des personnalités, des choix, les argumenter et les appliquer. C’est cela le concept d’« humanitude ».
Est-ce sans douleur ? Sans souffrance ? Certes non. On ne quitte pas la vie sans regrets. On n’abandonne pas ses personnes chères sans remords. Comme l’immortalité n’est pas de ce monde, maîtriser sa propre fin apparaît comme l’ultime acte libre de chacun d’entre nous. A la loi de nous le permettre même si c’est difficile, surtout si c’est difficile. Certains adoptent la voie suicidaire, d’autres laissent des consignes, d’autres encore, choisissent de ne pas choisir. Qui blâmera qui ? L’important est que cette nouvelle loi prenne bien en compte avec harmonie le désir des appelés au trépas et la compassion de ceux qui restent.

18 décembre 2012

Et il ne s'agit pas belgophobie…

 Phlippe Kuntz écrit :
« Je réagis à cette chronique sur le triste (... vous avez dit minable ?) départ de Gérard Depardieu outre Quiévrain - comme disent les cyclistes - parce que... de Belgique il est question !
Je fais partie des militants PS de l'Eure qui ont été manifester dimanche 16 décembre à la Bastille pour cette belle et noble cause du "oui à l'égalité" pour le mariage, l'adoption et la procréation médicalement assistée.
J'y suis allé avec ma femme, ma fille et sa compagne et c'était pour nous quatre l'occasion d'exprimer combien notre société a besoin de repères qui soient les mêmes pour tous : que ce qui est bon pour les "hétéro" le soit aussi pour les "homo", sans distinction de taille, de poids ou de couleur de peau !
Mais la concomitance de cette manifestation réussie avec l'exil belge - et doré - de Depardieu m'amène à compléter le propos : dans quelques mois nous aurons tous oublié, sans lui pardonner, ses outrances en matière fiscale et sa complaisante domiciliation dans une commune tristounette et limitrophe de Lille où j'ai vécu mon enfance.
Et notre "cher" Gérard ne contribuera plus alors à faire le bonheur et le gagne pain de nos humoristes toujours en mal de nouvelles proies.
Mais pendant ce même temps et plus longtemps encore, qui pourra oublier, sur le plan de la procréation médicale assistée, que la Belgique aura été terre d'accueil, fertile, pour toutes celles qui, ne trouvant pas en France le cadre légal indispensable, auront cédé à cette... commodité européenne ?
Et que l'on ne m'accuse pas en tenant ces propos d'une quelconque "belgophobie" : beaucoup de mes aïeux, belges de naissances, sont enterrés près de Charleroi (province de Namur) et de Visé (province de Liège) : je sais de quoi je parle, tant sur le plan fiscal que sur le plan humain.
Et j'ai de plus en plus de mal à ne pas privilégier le plan humain. »

17 décembre 2012

Finir avec Nadine Morano pour avocate, quelle tristesse

(DR)
A priori, je ne souhaitais pas épiloguer sur le départ de Gérard Depardieu pour la Belgique. Tellement navrant. Comme il le déclare lui-même dans le journal du Dimanche, il a le droit d'être respecté, alors respectons le. Il n'empêchera pas que les premiers mots et sentiments qui viennent pour commenter cette « expatriation fiscale » ne sont pas forcément gentils. Gégé a donc raison de prendre ses précautions. 
Qu'a-t-il voulu exprimer en s'en prenant à Jean-Marc Ayrault et François Hollande l'un des deux l'ayant, au passage, traité de « minable » ? Il dit vouloir rendre son passeport français. Tant qu'il n'est pas citoyen belge (il a cherché sollicité cette nationalité aujourd'hui) Gérard Depardieu est français et comme tel, il a droit à sa nationalité. Certains se sont battus et sont morts pour demeurer Français ou pour le devenir. L'acte de patriotisme économique demandé par le gouvernement à tous les citoyens nationaux et notamment aux plus favorisés ne fait que répondre à l'article 13 de la déclaration des droits de l'homme : « Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.» Voilà qui est clair et net : chacun doit contribuer à l'effort commun en fonction de ses facultés et de ses moyens. N'est-ce pas M. Cahuzac…
Gérard Depardieu préfère perdre ses droits de Français et ne pas avoir à en remplir les devoirs. Quelle conception de l'intérêt général ! Quelle exemplarité ! On se devait d'attendre une autre attitude de la part d'un grand artiste (sans doute) alors qu'il nous donne le spectacle d'un homme aujourd'hui à la dérive. Son addiction à l'alcool n'est d'ailleurs pas pour rien dans ses conduites parfois agressives. Conduire en état d'ivresse risque d'entraîner du malheur et de la souffrance pour d'autres que lui. Quand il affirme qu'il bénéficie d'un traitement médiatique spécial, il a raison. Depardieu est lui-même spécial. La mise en vente de son hôtel particulier à Paris pour 50 millions d'euros en fait un très riche dont le seul objectif est de rester très riche et de l'être toujours plus.
Qu'il ne se plaigne pas. L'Europe fiscale lui permettra d'échapper aux rigueurs de la crise quand tant d'autres n'ont évidemment pour choix que de payer leur dû à l'Etat. Jouer sous la direction de Marguerite Duras et finir avec Nadine Morano pour plaider sa cause, quelle tristesse !

16 décembre 2012

Sergio Corbucci et le cinéma à Louviers

Suite à mon billet sur la situation du cinéma à Louviers, M. Sergio Corbucci m'écrit : 
« La programmation du cinéma de Louviers est à l'image de celle des autres cinémas de la région : très commerciale, peu tournée vers l'étranger avec ce qu'il y a de pire pour les cinéphiles, une absence de films projetés en version originale. La direction pourrait objecter que c'est ce qui marche, qu'il faut rentabiliser les installations et que c'est sans doute ce qu'attend une grande partie du public lovérien. Elle n'aurait pas tort.Néanmoins, le rôle d'un cinéma comme Louviers est d'attirer un public large, pas seulement adolescent, pas seulement lovérien, en innovant, en proposant des films qui passent peu en province, en variant les genres, en permettant aux plus jeunes comme aux plus âgés de revoir des films qui ont compté dans l'histoire du cinéma, en proposant des séances en version originale (les jeunes parleraient mieux anglais). Tout cela suppose de s'informer, de prendre des risques et de s'intéresser au cinéma, à son histoire et pas seulement au nombre d'entrées réalisées ce qui n'est d'ailleurs pas antagoniste, loin de là. Quant à la 3D si vantée, elle n'apporte pas grand chose de plus si ce n'est un bon mal de tête à la fin du film et quelques euros en moins dans la poche des spectateurs.»

Exigeons le droit de vote des étrangers aux élections locales dès 2014

Le suffrage universel a été une longue conquête dans l’histoire de la République. Si, en 1793, lors de la Révolution, la première République en adopta le principe, il fut réellement mis en œuvre par la IIe République, après la Révolution de 1848. Mais le suffrage resta limité aux hommes jusqu’en 1944, lorsque fut enfin instauré, à la Libération, le droit de vote pour les femmes. Trente ans plus tard, en 1974, l’âge du droit de vote fut abaissé de 21 à 18 ans. En 1998, les étranger(e)s citoyen(ne)s des pays de l’Union européenne résidant en France ont été admis(es) au vote et à l’éligibilité pour les élections municipales et au Parlement européen.
En mai 2000, l’Assemblée nationale vote une proposition de loi accordant le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales pour les étranger(e)s extracommunautaires, qui résident légalement sur le territoire depuis cinq ans au moins. Le Sénat, à son tour, le 8 décembre 2011, adopte cette même proposition. Il reste à mettre en œuvre la révision constitutionnelle nécessaire. De nombreux(ses) responsables politiques de gauche, et aussi du centre et de droite, se sont exprimé(e)s en faveur de ce droit.
En 2012, lors des élections présidentielles et législatives, la nouvelle majorité a inscrit cette réforme dans son programme. Conformément à ses engagements dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, en juillet puis en septembre, a promis qu’il y aurait un projet de loi en 2013. Près de deux millions et demi d’étranger(e)s extracommunautaires vivent et travaillent dans des communes où elles/ils participent à la vie locale et paient des impôts. Nombre d’entre elles/eux sont responsables d’associations, délégué(e)s de parents d’élèves, délégué(e)s syndicaux(cales)...
La vie locale est un lieu essentiel de la vie démocratique et il n’existe aucune raison  pour que toutes celles et tous ceux qui résident sur ces territoires n’y participent pas de façon égale. Il est temps de franchir une nouvelle étape pour l’élargissement du suffrage universel, la démocratie, la cohésion sociale et pour l’égalité des droits. Les promesses électorales faites depuis plus de trente ans, approuvées par les électeurs(trices) à au moins quatre reprises, depuis 1981, doivent maintenant être tenues. Nous appelons à la mobilisation citoyenne pour que cette réforme, essentielle pour une République ouverte et fraternelle, soit mise en œuvre dès les élections municipales de 2014. 
Monsieur le président de la République, nous vous demandons d'engager le processus de révision constitutionnelle permettant d'instaurer le droit de vote et d'éligibilité pour nos concitoyen(ne)s résident(e)s étranger(e)s aux élections locales, dès les municipales de 2014. Cet impératif d'égalité et de démocratie est urgent !

Premiers signataires :
Associations : Aseca – Lettre de la citoyenneté, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Marocains de France (AMF), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr), Association pour une citoyenneté européenne de résidence (Acer), Attac France, Banlieues actives, Cedetim, Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf), Collectif « Votation citoyenne », Conseil français de la citoyenneté de résidence (Cofracir), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), France terre d’asile (FTDA), Ipam, Les Indivisibles, Ligue de l’enseignement (LE), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Ruptures, Solidarité laïque, SOS Racisme, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (Utac).
Syndicats : Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Syndicat des enseignants (SE-Unsa), Syndicat de la magistrature (SM), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale Solidaires.
Partis politiques : Europe écologie les Verts (EELV), Front de gauche (Convergences et alternative (CetA), Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), Gauche anticapitaliste (GA), Gauche unitaire (GU), Les Alternatifs, Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti communiste français (PCF), Parti de gauche (PG), République et socialisme (RetS), Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti radical de gauche (PRG).