31 décembre 2013

117 journalistes tués en 2013…au minimum. Pensons aux quatre Français kidnappés en Syrie.


Aux Etats Unis la liberté trouve vite ses limites. (photo JCH)
Selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF), 71 journalistes ont été tués en 2013 en exerçant leur métier, un chiffre en baisse par rapport à 2012, mais qui s'accompagne d'une augmentation "importante" des enlèvements. 
L’institut international de la presse, qui a son siège à Vienne, a comptabilisé quant à lui "au minimum" 117 journalistes tués en 2013. 
Le bilan fait également état d’un nombre important de journalistes enlevés, agressés, blessés sur tous les fronts de la liberté de la presse dans le monde. Évidemment, dans ce palmarès morbide, l’Irak, La Syrie, la Libye, l’Egypte, des pays africains…occupent les sommets des violences. Mais d’autres états dictatoriaux (ou démocratiques) portent atteinte tous les jours aux libertés fondamentales garanties (ou non) par les constitutions.
Est-il nécessaire de souligner combien le métier et le rôle des journalistes sont essentiels au bon fonctionnement des états civilisés et encore plus dans les états qui devraient l’être. Alors qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent d’élargir la palette des informations, le (ou la) journaliste demeure un rouage essentiel pour narrer les faits, les commenter, les crédibiliser. Il existe tellement de possibilités de raconter le monde en truquant une image, en rédigeant une légende fausse, en rapportant des propos tronqués ou déformés. Seul le journaliste passionné, curieux, peut permettre au citoyen exigeant de se faire sa propre opinion sur les faits et sur le sens qu’on peut leur donner.
Pourquoi tant de journalistes tués, kidnappés, blessés ? Les pouvoirs ne supportent pas que leur parole soit contestée, disséquée. Les pouvoirs supportent mal les oppositions, les mises au jour de leurs turpitudes et de leurs malhonnêtetés. Dans les états de droit, il existe heureusement et de plus en plus souvent, des lois de protection des sources, de liberté d’informer, de publier ou de diffuser.
Mais rien, dans ce domaine-là également, n’est jamais acquis. Sans Edward Snowden, on ne saurait rien des atteintes permanentes portées contre la vie privée ou les libertés individuelles ou les secrets industriels et on ne le saurait pas non plus si l’ancien agent de la NSA n’avait trouvé des supports écrits et des médias mondiaux pour relayer les pratiques scandaleuses de ce service d'espionnage des États-Unis.
En France même, aujourd’hui même, les contrôles fiscaux conduits chez Médiapart et au Monde ont-ils un usage autre que celui de créer une pression économique et financière sur des supports indépendants absolument vitaux pour notre vie démocratique ?
Pensons, encore, aux quatre journalistes français enlevés l’été dernier en Syrie et dont on ignore tout : l’identité de leurs ravisseurs, les raisons de leur enlèvement, leurs conditions de détention. Pensons à eux et à leurs familles, leurs peurs, leur attente.

30 décembre 2013

« tu vois les chambres à gaz…dommage » : Dieudonné fait l'objet d'une enquête pour incitation à la haine raciale !


Commentaire de Theodoric posté le 30 décembre à 13h48 sur le site du Monde. « Relire calmement cette phrase : « tu vois les chambres à gaz…dommage », laisser infuser, imaginer ce que cela a été, une minute, des humains comme nous, comme vous, dans le noir, le gaz, la lutte pour la survie, l’entassement des corps, les cris, l’étouffement. Puis la disparition : crémation, « luftmenschen », usine de mort pour la première fois dans l’histoire - C’est ça qui serait « dommage… ». Avoir prononcé cette phrase fait de ce type un salaud. Sans recours. L’horreur de l’esclavage ne justifie rien. »
Ce commentaire fait suite à un article du monde indiquant qu’une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour « incitation à la haine raciale » sur les propos antisémites de Dieudonné visant le journaliste de France Inter, Patrick Cohen. En décembre, un reportage de « Complément d'enquête » sur France 2 montrait Dieudonné s'en prenant au journaliste lors d'un spectacle à Paris, et lançant : « Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage. » Anelka, lui aussi, peut aller se rhabiller quand il dit qu’il n’est pas antisémite !

29 décembre 2013

La quenelle d'Anelka ressuscite le fantôme de Knysna et de la grève des footballeurs en Afrique du sud


Nicolas Anelka : la classe personnifiée !
On a sans doute oublié trop vite la fronde honteuse des joueurs de l’équipe de France lors de la coupe du monde en Afrique du sud. La qualification pour la prochaine coupe au Brésil ne doit pas nous faire oublier qu’en ce temps là des joueurs surpayés ont porté atteinte aux valeurs du sport : la loyauté, l’esprit d’équipe, le respect des règles, l’honneur de porter le maillot tricolore et aussi la considération pour des centaines de milliers de Français supporteurs d’une équipe minable.
Parmi les conjurés — appelons les comme cela — sont apparues des vedettes surmédiatisées autrement dit les meneurs. Ce n’est pas le lieu de dresser la liste des joueurs rebelles ni de rappeler les raisons de la révolte contre le coach et l’appareil fédéral. Tout de même, parmi les plus véhéments, les plus violents verbalement en tout cas, Nicolas Anelka sut se distinguer de la masse plus qu’il ne le fit jamais sur aucun terrain de football du monde entier. Sa grossièreté n’eut d’égale que son superbe mépris à l’égard des médias et, finalement, de ses coéquipiers dont certains poussèrent tout de même à la « grève » par solidarité à son égard.
Depuis cet épisode fâcheux, les liens entre l’équipe de France et les supporteurs ou tout simplement les amateurs de football ne sont plus les mêmes. Ces derniers ont compris que l’objectif principal de ces grincheux n’était pas de pratiquer un beau football et de se transcender pour un maillot. Leur objectif essentiel était de gagner plus d’argent ce qui continue d’être leur but actuel.
Anelka n’est plus ce qu’il était mais il continue de véhiculer le poison de « La haine » cette haine que ressentent certains Français nés en France mais non acceptés ou reconnus comme tels. La « quenelle » d’Anelka, hier sur une pelouse anglaise lors d’un match officiel de la première ligue après qu’il a marqué un but pour son équipe, a été faite, a déclaré son entraîneur, « par solidarité avec Dieudonné », « son ami ». Valérie Fourneyron, ministre des sports du gouvernement Ayrault, a jugé ce geste « choquant et écœurant. »
Dieudonné aurait donc besoin de solidarité ? Pour quelles raisons ? Parce qu’il passe son temps à pratiquer l’art de l’allusion raciste avec ses blagues lourdingues et antisémites et qu’une prise de conscience nationale tend à le pousser hors du jeu ? Mais Dieudonné n’est pas fou. Il a trouvé le bon filon. Il est tout de même remarquable que cet homme-là, comme Anelka d’ailleurs, puissent se dire antisystème alors qu’ils en bénéficient bien plus que d’autres. Ils se gavent de salaires indécents — pour Anelka — de produits dérivés et de cachets élevés — pour Dieudonné — que paient les supporteurs ou les spectateurs abusés et dupés. « Ecœurant » dit la ministre. Il arrive même que cela fasse vomir.

28 décembre 2013

JM Le Pen veut des droits d'auteur, Alliot-Marie joue la sécurité, L'abstention grandit à chaque vote…


Les habitants de Neuilly-sur-Seine ont échappé au pire. L’UMP, fort mécontente de la popularité du maire divers droite, M. Fromantin, voulait en effet tenter de récupérer la mairie en lançant un scud de première force. Ce Scud devait forcément être une personnalité de premier plan et à la notoriété capable de susciter l’élan des habitants de la ville la plus riche du département.
A qui l’appareil UMP a-t-il songé ? Je vous le donne en mille. A la célébrissime Michèle Alliot-Marie ! Non contente d’avoir joué le rôle (policier) qui fut le sien lors du printemps tunisien — et je ne parle pas de son voyage privilégié en avion pour se rendre dans le sud du pays — Michèle Alliot-Marie a payé cash toutes ses erreurs et maladresses lors des élections législatives en étant battue dans sa circonscription du pays basque.
Plus habituée aux ors parisiens et compte tenu des égards dont elle s’estime digne, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy se serait bien vue à la tête Neuilly. Finalement, sondage en poche, MAM a décidé de se retirer sur la pointe des pieds. Elle préfère le confort douillet d’une place éligible aux prochaines élections européennes. C’est là — on le sait —que les battus du suffrage universel national se recyclent pour demeurer vivants dans la vie politique.

« Touche pas au grisbi salope », voilà ce que Jean-Marie Le Pen a dû dire à sa fille Marine, paraphrasant Michel Audiard dans le cultissime film de Georges Lautner, les Tontons flingueurs. Le Grisbi ? C’est le nom du parti de l’extrême droite : le Front national. Papy a mis tant d’années à le faire connaître, il a connu tant de hauts et de bas sous l’oriflamme sponsorisée par Jeanne d’Arc qu’il ne peut accepter un seul instant que fi-fille songe à modifier le nom du parti comme elle en a manifesté l’intention. D’ailleurs Papy a poussé une grosse colère en apprenant la nature du caprice de sa progéniture : débile ! A-t-il résumé.
Marine Le Pen doit déjà porter un nom lourd de passif, si en plus elle doit encore se coltiner pendant des mois et des années un nom de parti raciste et xénophobe, jamais elle ne pourra accéder à certaines fonctions considérées (pour combien de temps encore) comme respectables. Je ne pense évidemment pas à la présidence de la République. Où alors il faudrait que les Français marchent sur la tête.

Lors des dépouillements, au soir des élections, les foules ne se pressent plus. (photo JCH)
Les responsables des partis politiques devraient lire avec attention une étude réalisée par Mélanie Gratacos, membre du Conseil économique et social et environnemental. Cette étude de la délégation à la prospective et à l’évaluation des politiques publiques, met le doigt sur une plaie vive. Une plaie qui risque bien de s’envenimer. Alors que la démocratie est considérée comme un acquis, la participation aux élections — excepté l’élection présidentielle — baisse sensiblement scrutin après scrutin.
Pour les élections européennes, par exemple, la participation était de 60 % en 1979, elle n’était plus que de 40 % en 2009. 54 % des Français considèrent que la démocratie ne fonctionne pas très bien ou pas bien du tout quand seulement 13 % d’entre eux font confiance aux partis politiques. Il est urgent qu’une réflexion large, pluraliste, aboutisse à des mesures réglementaires ou législatives pour redonner du sens à la décision des politiques, accroître la diversité des sexes, des âges, des professions des élu(e)s ce qui passe par la limitation du cumul des mandats (simultanés et successifs) l’amélioration su statut de l’élu (inégalité public-privé) et l’évaluation des lois et de leur application. 
étude à consulter sur www.lecese.fr

27 décembre 2013

La libération des Pussy Riots parasitée par l'agression d'une journaliste ukrainienne


Vive la liberté 
Les Pussy Riots ne lâchent rien
Réjouissons-nous. Réjouissons-nous après l’amnistie décrétée par Vladimir Poutine à l’égard des Pussy Riots et des militants de Green Peace. Sur les raisons qui ont poussé le « tsar » de Russie à décider ces libérations anticipées (tout comme celle de l’ancien oligarque Khodorkosvski) j’imagine que celles invoquées par la presse sont quelque peu crédibles. A quelques semaines des jeux olympiques d’hiver de Sotchi, le maître du Kremlin a tenté de se donner le beau rôle et de faire apparaître son pays comme une nation moderne…et un tout petit peu démocratique. Le pari n’est pas gagné.
Car on sait bien que tous ces gens se sont retrouvés en prison sur ordre du despote. Les Pussy riots ont été les victimes du grand chef de l’Eglise orthodoxe tandis que les militants de Green Peace se voyaient administrer une leçon valable pour l’avenir. Sur qu’ils y regarderont à deux fois avant de prendre d’assaut les navires russes quand bien même ces derniers navigueraient dans les eaux internationales.
Si je me souviens bien des propos d’Hubert Védrine à Val-de-Reuil il y a à peine un mois, la Russie n’est plus une super-puissance. Face aux Etats-Unis et à la Chine montante, Moscou est devenu un leader de moyenne importance. Certes, le gaz et le pétrole produits par la Russie ne sont pas négligeables mais l’influence politique des Russes se limite à quelques pays de l’Europe de l’Est (dont l’Ukraine évidemment) et au Moyen Orient où Poutine est parvenu à abattre une carte maîtresse dans le conflit syrien. Depuis, les morts se comptent par centaines, sous les yeux de la communauté internationale.
François Hollande et d’autres présidents ont annoncé qu’ils ne se rendraient pas à la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver. C’est bien le moins qu’ils pouvaient faire.

Journaliste agressée
On apprend, aujourd’hui, qu’une journaliste ukrainienne s’est faite agressée et tabassée par des voyous qui l’ont laissée pour morte. Cette courageuse journaliste pistait depuis des mois les principaux responsables du Gouvernement et ne se lassait pas de dénoncer le système Ianoukovitch. Un système avec prébendes et corruption à tous les étages, grandes affaires pour grands affairistes. Une fois encore, on a cherché à faire taire l’opposition et à museler la presse qui est tout sauf libre dans certaines des anciennes républiques de l’URSS.
L’accord récent passé entre Vladimir Poutine et le président ukrainien permet au pays de faire face à ses dépenses courantes comme le paiement des salaires des fonctionnaires. Mais à terme, l’accord gazier avec remise exceptionnelle, tiendra-t-il la route ? Les protestataires de la place Maidan à Kiev, vont-ils retrouver de la voix et du geste pour fêter la nouvelle année ? Comme disait Rousseau « le despote n’est le maître qu’aussi longtemps qu’il est le plus fort ». Et comme tout a une fin…


Tapie…teusement…
Une fois de plus le site Médiapart nous livre un scoop dont il a le secret et qui fait le succès de la presse d’investigation. Laurent Mauduit, son spécialiste des affaires économiques, a publié un long article, hier, apportant la preuve — dont tout le monde se doutait mais que personne n’avait sous les yeux — que Bernard Tapie, son ancien bras droit et ses avocats, connaissaient très bien les conditions du rachat d’Adidas mêlant le CDR (le consortium de réalisation) le Crédit Lyonnais, Robert-Louis Dreyfus acquéreur ultime de la grande marque de sport.
Laurent Mauduit écrit : « Bernard Tapie a toujours prétendu qu'il avait été floué par le Crédit lyonnais car ce dernier lui aurait caché des clauses secrètes lors de la vente d'Adidas, en 1993. Mediapart révèle un document confidentiel, signé par l'ex-patron du groupe de sports, Robert Louis-Dreyfus, qui ruine cette version et sur lequel la justice n'avait jamais mis la main. »
J’invite ceux et celles qui ne sont pas abonné(e)s à Médiapart et qui souhaitent une information libre et crédible à faire ce geste utile toutes affaires cessantes. Là encore, il y va de la liberté de la presse.

26 décembre 2013

Dieudonné M'Bala M'bala ne me fait pas rire. Priollaud et Mao non plus.


Il fallait bien qu’un jour ou l’autre la quenelle de Dieudonné soit une source de conflits et de bagarres. De la quenelle, je retiens qu’il s’agit, surtout, d’une farce de poisson ou de viande. Une farce donc. Dieudonné a beau être classé dans la catégorie des humoristes, il ne me fait pas rire, ni pleurer d’ailleurs, car ses textes sont d’une grande pauvreté et sans les grimaces qui les accompagnent, le pourfendeur de la LICRA et de la Shoah, ne serait qu’un histrion tout à fait banal. Je trouve à la fois inconvenant et dramatique que ses salles se remplissent — du moins là où il n’est pas interdit —M. M’bala M’bala faisant la preuve soir après soir de la vacuité absolue de son discours.
Sa recette, autrement dit la clé de ses recettes sonnantes et trébuchantes, c’est de se payer les juifs comme au bon vieux temps de l’entre guerre quand MM. Céline et Brasillach écrivaient des romans criminels et des textes puants. Le Dieudonné de service attaque aujourd’hui la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme suite aux propos qu’a tenus son président dénonçant en Dieudonné un fieffé voyou. Dieudonné ne manque ni de culot ni d’air. Lui, qui a été condamné à de nombreuses reprises pour ses déclarations négationnistes, ses théories du complot…forcément juif, ses agressions verbales, espère obtenir une réparation symbolique devant la justice de notre pays. On peut espérer que la justice ne tombera pas dans le piège tendu par Dieudonné. Les propos du président de la LICRA étaient frappés au coin du bon sens.

L'école maternelle de la ZAC de la Justice. C'était hier. (photo JCH)
François Xavier Priollaud sera donc la tête de liste UMP-UDI à Louviers. Un produit de remplacement puisque le leader devait être l’une des personnalités UMP connues à Louviers. Ni M. Aubert, d’abord, pour les raisons que l’on sait, ni M. Veyrat, ensuite, pour cause de maladie n’ont pu aller jusqu’au bout des accords départementaux passés entre les deux partis de la droite euroise. C’est donc FX Priollaud qui s’y colle. Qui connaît M. Priollaud ? Les Lovériens ont un souvenir vague du candidat UDI aux législatives de 2012. Il s’est fait remarquer pour un tract sur la sécurité qui fleurait bon le FN et l’extrême droite. Même si on ne le connaît pas bien, on sait donc qu’il est capable de beaucoup de démagogie. Sera-ce suffisant pour emporter la mairie de Louviers ? Celle-ci ne se donne pas au premier venu et encore moins quand l’impétrant se fait chaperonner par Bruno Le Maire, le chef des droites dans notre département. On peut comprendre FXP, il a besoin de la notoriété de BLM…
J’ai beaucoup ri en lisant dans La Dépêche que M. Priollaud voulait faire en sorte que Louviers retrouve son âme. Que sait-il de l’âme de Louviers ? Il ne sait même pas où se trouve la ruelle des cailloux !

En Chine, certains (pas tous) fêtent le 120e anniversaire de la naissance de Mao. Le grand Timonier a réussi l’exploit d’être populaire (comme la Chine) en France dans les années 68. Maoïstes, Mao spontex, marxistes léninistes, des jeunes Français et des jeunes françaises bien naïfs ont brandi le Petit livre rouge comme un étendard de liberté et d’émancipation.
On ne savait pas tout des crimes de Mao. On ignorait les épurations sanguinaires et la justice expéditive des masses. 
Plus le temps passe, plus le bilan du maoïsme est controversé en Chine même. Ses rapports aux femmes (jeunes surtout) son style de commandement, les purges toutes plus massives les unes que les autres, la révolution culturelle qui fut surtout l’occasion d’éliminer nombre de dirigeants ambitieux… Mao fut pour beaucoup la vérité révélée. Jamais il ne partagea le pouvoir. J’en connais qui ont le portrait de mao dans leur salle à Manger. Bon appétit.

24 décembre 2013

Le journal L'Equipe confond la fête de Noël et le 1er avril


Edwy Plenel, Médiapart. (photo JCH)
Les ventes des journaux quotidiens, hebdomadaires-magazines, d’information générale sont en chute libre. L’année 2013 a été une année noire pour « Le Monde », « Libération » surtout, « Aujourd’hui » et d’autres titres tout aussi importants les uns que les autres pour le pluralisme des idées et des opinions. On connaît l’une des raisons de cette baisse inexorable du lectorat. Lire un journal est un acte d’intérêt général à la fois pour ceux qui lisent et pour ceux qui sont lus. Le problème vient du fait que les jeunes générations sont moins éprises du journal papier, moins attentives à l’analyse et aux commentaires des faits qu’aux faits eux-mêmes. Un lectorat qui ne se renouvelle pas est un lectorat vieillissant et en perte de vitesse. les jeunes préfèrent Iphones, tablettes et réseaux sociaux.
Les journaux numériques, pourtant, connaissent un évident succès. L’exemple type est celui de Médiapart qui compte 75 000 abonnés payants. Sans publicité, sans aide capitalistique externe, sans appartenir à un quelconque groupe de pression, le site dirigé par Edwy Plenel dégage une marge bénéficiaire. Cette dernière est la garantie de l’indépendance des journalistes, la plupart d’entre eux sont même devenus des spécialistes de l’investigation. Combien d’affaires sorties par Médiapart : Bettencourt, Tapie, Cahuzac, Sarkozy…Je soutiens avec empressement la pétition mise en ligne par Médiapart (1) pour que les journaux numériques bénéficient des mêmes avantages fiscaux que la presse papier. Il n’y a aucune raison pour que l’Etat applique une TVA à 19,6 %  à la presse numérique au lieu des 2,1 % de la presse papier. Le taux élevé mettrait évidemment en danger la presse numérique et donc un secteur en plein développement.
Il est d’autres raisons de la désaffection des Français à l’égard des journaux. Les journalistes appartiennent à une profession décrédibilisée. On ne fait plus confiance à une corporation accusée de connivence avec les politiques ou les milieux financiers. Il faut dire que nombre de groupes de presse sont la propriété de gens très intimement mêlés à la vie politique : Dassault, Lagardère, Tapie…comment attendre une information large et complète de la part de journalistes qui ne peuvent pas mordre la main qui les nourrit.
Les lecteurs de « L’Equipe » de cette veille de fête auront d’autres raisons de ne plus acheter leur quotidien sportif. Les 6,16 mètres de Renaud Lavilenie qu’il aurait passés à Pékin avec un record du monde du saut à la perche à la clé voilà bien un titre sensationnel ! Il faut pourtant mettre des lunettes pour comprendre que la légende, en petits caractères, annonce qu’il s’agit d’un conte de Noël ! Pour un éditeur, confondre la fête de Noël avec le 1er avril est une façon de se moquer des lecteurs et une manière de sombrer dans une information galvaudée. Et après on s’étonne que l’image des journaux se dégrade ! Que les dirigeants de L’Equipe continuent à crier au loup et ils verront leurs piles de journaux se réduire jour après jour. 
L’information est sans doute quelque chose de trop sérieux pour la laisser aux mains des seuls informateurs professionnels. Les animateurs de blogs, notamment, savent depuis longtemps que la communication a pris le pas sur l’info. Pour le meilleur souvent mais pour le pire parfois. 
(1) blogs.mediapart.fr/blog/la-redaction-de-mediapart/211213/plus-de-6000-personnes-ont-deja-signe-notre-appel-pour-legalite-fiscale

23 décembre 2013

L'humour de Nicolas Sarkozy : « s'il continue comme ça, Copé va finir comme Harlem Désir »


Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Et si je comprends les mots de regrets exprimés par François Hollande après la réaction des autorités algériennes, il n’en est pas moins léger d’avoir cédé à son penchant naturel. Pour autant, peut-on accepter sans ciller le tweet de Jean-François Copé, président comme-on-sait de l’UMP, bien accroché à son siège. Il considère que l’expression de François Hollande ne s’accorde pas avec sa fonction. Le président de l’UMP est dans son rôle d’opposant qui saute sur tout ce qui bouge. Je n’ai pas souvenir, pourtant, qu’il ait jugé inadéquate les diverses interventions de Nicolas Sarkozy quand il jeta au visage d’un homme refusant de lui serrer la main un « casse toi pôv con » dont la presse unanime fit ses choux gras.
Certes, ses mots ne mettaient pas en cause nos relations avec un pays étranger et ami. Certes, Nicolas Sarkozy manie l’humour, quand il le manie, comme un homme qui voudrait repasser sa chemise lui-même sans rien connaître du maniement de l’engin. Tout de même. Il existe un florilège des meilleures expressions de l’ancien président de la République, notamment à l’égard de ses amis. Dire de Copé, par exemple, qu’il finira comme Harlem Désir, premier secrétaire du PS, n’est aimable ni pour Copé, ni pour Désir. Disons que le mot touche son but en faisant coup double. Il discrédite l’un et l’autre.

Olivier Aubert est sorti de la Maison d’arrêt d’Evreux le 28 novembre dernier. Il y a passé près de cent jours après sa mise en examen pour viol et agression sexuelle ce qu'il nie. Une affaire sur laquelle je n’ai aucun commentaire à faire. La justice suit son cours…Olivier Aubert m’a intrigué puisqu’il a donné pouvoir, lors de la dernière réunion du conseil municipal de Louviers, à Pascal Labbé, membre de la majorité Martin, alors qu’Olivier Aubert avait été la tête de la liste UMP en 2008 et était ainsi devenu le chef de l’opposition de droite ?
Renseignement pris à bonne source (Olivier Aubert lui-même) cette étonnante décision est justifiée par le fait que plusieurs élus de gauche lui ont témoigné une certaine sympathie après son interpellation et son incarcération. Ce ne fut pas, semble-t-il, le cas de ceux qu’il croyait ses amis notamment au sein de l’UMP. Rappelons que le concept de présomption d’innocence joue pour Olivier Aubert comme pour tous ceux que la justice n’a pas définitivement condamnés.

L'ilôt Renault va bien changer. (photo JCH)
Le mois de janvier est le mois des vœux. A Louviers, il sera aussi le mois des inaugurations. Le maire président délégué de la CASE a prévu d’organiser les vœux des élus de l’agglomération dans les nouveaux locaux situés sur la place Thorel de notre ville. Le déménagement est prévu dans les semaines qui viennent. J’en connais qui feront là leur première et dernière visite es-qualité eu égard aux nouveaux textes régissant le mode d’élection et le nombre d’élus au sein du CA de la CASE.
En février, pendant les vacances scolaires, la piscine « Caseo-Bernard-Lefebvre » — un nom facile à retenir — essentiellement financée par l’agglomération sera ouverte au public. Les entreprises donnent le dernier coup de collier avant…les municipales. Il serait quand même dommage voire préjudiciable pour les élus sortants de ne pas pouvoir revendiquer ces équipements dans leur bilan.

22 décembre 2013

Quand l'humour de François Hollande froisse la presse algérienne


François Hollande est connu pour la qualité de son humour. Quand il était premier secrétaire du PS, nombre de ses adversaires et plusieurs de ses amis sont passés à la moulinette de ses formules redoutables et redoutées. Depuis qu’il a été élu président de la République, François Hollande est contraint de se retenir, d’être sur ses gardes, de mesurer ses propos. On sent bien qu’il doit faire des efforts.
Mais si vous chassez le naturel, il revient au galop et, hier, devant le CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, François Hollande, faisant allusion à Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et à son voyage récent en Algérie en compagnie du Premier ministre n’a pas pu se retenir : « il nous est revenu sain et sauf et c’est bien là l’essentiel » a déclaré le président.
Ce qui n’était que de l’humour est devenu un scandale dont la presse algérienne fait des gorges chaudes. Elle attaque Hollande en exigeant des excuses publiques et en regrettant des propos pour le moins maladroits. L’humour, il est vrai, n’est jamais innocent. Qu’il procède par association d’idées, par hasard, par désir de plaire ou de flatter, par la volonté de se montrer brillant et drôle, l’humour exprime une vision de la vie, de l’histoire et du présent surtout quand on est président de la République.
Au fond, que voulait signifier François Hollande en déclarant que Manuel Valls était revenu sain et sauf ? Tout simplement qu’il fut un temps où l’Algérie n’avait rien d’une société sécurisée mais que les temps ont changé. C’est une hypothèse. Il a peut être voulu dire, aussi, que l’avion de Manuel Valls ne s’était pas crashé. Mais comme il s’adressait à un public particulier, composé de nos compatriotes juifs, j’ai tendance à penser qu’il faisait allusion à ce grand pays — notre ancienne colonie — dont les liens avec la France sont à la fois affectifs et exigeants. Dans ces conditions on pardonne moins aux amis leurs écarts et leurs…bouteflikades.

Le combat des femmes espagnoles pour le droit à l'interruption de grossesse redevient notre combat


Une interruption volontaire de grossesse doit se faire dans un cadre hospitalier sécurisé et accueillant. (photo JCH)
Rien n’est jamais acquis à l’homme…surtout à la femme. Le gouvernement espagnol et sa majorité parlementaire de droite — majorité absolue aux Cortès — sont sur le point de modifier la loi adoptée sous le gouvernement Zapatero et accordant aux femmes espagnoles le droit d’interrompre leur grossesse selon leur propre volonté et en vertu des textes encadrant l'IVG. Ne subsisteront dorénavant que des possibilités exceptionnelles en cas de viol ou de mise en danger de la santé des femmes. (1)

Recul fantastique
Il s’agit là d’un recul fantastique. Les Espagnoles croyaient à l’irréductibilité d’un progrès devenu un droit. Elles constatent que ce qu’une majorité a fait un jour, une autre peut le détruire. Et pourtant s’il est un domaine où le combat des femmes espagnoles a rejoint celui de centaines de milliers femmes de toute l’Europe (et ailleurs sur la planète) c’est bien celui de conquérir ce droit absolu : celui de maîtriser leur corps.
Ce recul est rendu possible par une majorité idéologique machiste et religieuse. L’Eglise d’Espagne, réactionnaire et rétive à tout progrès, demeure figée sur des principes et des visions du monde totalement dépassés. Face à la liberté de l’avortement, le mot essentiel est le mot liberté : le droit de disposer de son corps et de choisir d’avoir ou non un enfant.
Il ne s’agit pas de la liberté morale ou intellectuelle, il s’agit d’une liberté bien réelle, bien concrète car chacun sait qu’un avortement n’est pas un acte simple. Quiconque a approché ou approche des femmes désirant interrompre leur grossesse connaît leur détresse, leur culpabilité, leur angoisse. Si en plus, la société s’ingénie à les empêcher de dépasser ce geste salvateur, cette société va faire le malheur de plusieurs êtres : la femme, l’enfant et qui sait, le géniteur. C’est bien pourquoi la loi Veil en France a été accueillie comme une loi de progrès et comme une loi enfin favorable aux femmes. Elles auraient le droit et les moyens juridiques, médicaux, de choisir librement. Une société civilisée ne réduit pas le champ des libertés, elle l'accroît.

Désir et envie
Car vouloir et attendre un enfant ne peut être que le produit d’une alchimie mystérieuse faite de désir et d’envie. En 2013, il existe bien des façons d’éviter ce qu’on appelait pudiquement un accident : contraception, pilule du lendemain, préservatif…mais si les aléas de la vie en décident autrement, une société évoluée doit répondre à la détresse des femmes, une détresse maîtrisée, accompagnée, positivée.
Le choix des élus espagnols va entraîner de graves conséquences. Les femmes désirant avorter iront jusqu’au bout de leur volonté. Ou elles feront appel à des avorteurs clandestins avec toutes les fâcheuses conséquences sanitaires, soit elles iront à l’étranger comme on le faisait en France avant la loi Veil. Combien, avant la loi, de traversées vers Brighton et l’Angleterre ? Combien, dans le pire des cas, d’avortements clandestins aux conséquences dramatiques pour la santé des femmes.
Ce qui se passe sous nos yeux en Espagne et aussi aux Etats-Unis où des médecins tombent sous les balles des fanatiques anti-avortement pourrait très bien se reproduire un jour en France si une majorité extrémiste venait au pouvoir. Certains promettent déjà d’abolir le mariage pour tous, pourquoi les mêmes ne proposeraient-ils pas d’interdire l’interruption volontaire de grossesse, l’homosexualité…Il s’agit de la même famille de pensée. Des Boutin et consorts…toujours à l’affut, toujours actifs, toujours prêts à sévir, à imposer leurs normes et leurs préjugés.
Le combat des femmes espagnoles redevient notre combat. Ne fermons pas les yeux sur cette régression coupable de la droite ibère. 

(1) Il s'est trouvé un conservateur américain, candidat au Congrès, pour affirmer qu'une femme violée pouvait ne pas tomber enceinte si elle ne le voulait pas. « Elle a les moyens d'empêcher une grossesse dès la conception. » Il a été heureusement battu par les électeurs et je le souhaite par les électrices.

21 décembre 2013

Edouard Martin, candidat du PS aux européennes, poursuit son combat mené au sein du mouvement ouvrier

Edouard Martin, tête de la liste PS aux Européennes dans l’Est de la France ! Traître, vendu…les noms d’oiseaux ne manquent pas pour dénoncer l’engagement politique du leader de la CFDT des hauts fourneaux de Florange. Évidemment, en acceptant la tête de liste, Bernard Martin a démissionné de ses fonctions syndicales.
Je dois le dire, ces critiques me choquent. Pourquoi ? Alors que de nombreuses voix s’élèvent pour reprocher au Parlement d’accueillir trop de fonctionnaires et de membres des professions libérales, voilà qu’on vilipende la candidature d’un authentique prolétaire. Ce choix symbolique et concerté du PS et d’Edouard Martin devrait au contraire réjouir les citoyens. Ils sont à peu près certains qu’un ouvrier — un mot noble s’il en est — va vraiment occuper son siège au Parlement européen. Avec Edouard Martin, on a l’assurance d’un taux de présence et de participation élevé. L’absentéisme est tel, surtout chez les députés européens français, qu’il est rassurant de constater que des candidats vont prendre leur rôle au sérieux et devenir des experts d’un parlement de plus en plus important pour le fonctionnement démocratique de l’Europe. On peut être sûr également que sa parole ne dépendra que de ses convictions et qu’il ne votera pas des textes en contradiction avec ses idées.
Alors que l’UMP recrute à tour de bras d’anciens flics défroqués pour cause de Sarkozysme immodéré, il n’est pas idiot qu’un parti de gauche fasse de la place à des individus engagés dans l’entreprise que ce soit dans l’encadrement ou les tâches d’exécution. Edouard Martin, interrogé, a été très clair. Il ne change pas un mot de ses déclarations faites dans le passé sur François Hollande, le gouvernement (sauf Montebourg) et Mital. Il constate que sur les centaines d’emplois supprimés, 90 % des salariés ont retrouvé un job grâce à l’opiniâtreté des syndicats, CFDT, FO, CGT, CGC réunis. Devenu député européen, Edouard Martin continuera son combat dans un autre lieu, sous une autre forme mais on ne pourra pas lui reprocher de parler sans savoir, de proposer sans connaître.
Le fait d’être un ouvrier ne garantit pas, je vous l’accorde, compétence et succès. Mais c’est vrai pour tous les hommes et toutes le femmes engagé(e)s en politique. Et je ne vois pas pourquoi un ouvrier serait moins disposé à servir l’intérêt général, ce qu’on demande d’abord à un élu. De ce que j’en sais et de ce que j’en vois, Edouard Martin possède les qualités humaines nécessaires au poste qu’il convoite. Le reste viendra tout seul.

20 décembre 2013

Fêtons à notre manière le quarantième anniversaire de la création de la ville nouvelle du Vaudreuil


Le préfet Hayem, le député Delahaye, Jean-Paul Lacaze. (photo JCH)
La première pierre de la ville nouvelle du Vaudreuil — c’est ainsi qu’on l’appelait alors — a été posée en 1973. A quelques jours de la fin d’année 2013, je me rends compte que le 40e anniversaire de la ville n’a pas été fêté. Je me dépêche de rattraper ce manque en publiant des souvenirs photographiques de l’événement.
Sur l’une des photos on reconnaît le préfet Hayem, présent au nom de l’Etat, Jean-Paul Lacaze, directeur de l’Etablissement public de la ville nouvelle et un entrepreneur lovérien représentant le monde du BTP. La pose de cette première pierre d’un immeuble d’habitation situé dans la future rue Pierre première, ne se déroula pas dans la joie mais l’optimisme des bâtisseurs compensa la colère ambiante.
Près de la tente montée pour l’occasion, les manifestants et les opposants vinrent en nombre. Parmi eux des agriculteurs locaux et du département et des habitants des communes dont certains furent expropriés par l’Etat. En effet, la Zone d’aménagement différé (ZAD) du Vaudreuil de 4500 hectares destinée à éviter une spéculation foncière effrénée était composée de terrains agricoles situés sur les communes du Vaudreuil, de Léry, de Saint-Etienne-du-Vauvray, de Poses, Portejoie, Tournedos-sur-Seine, Incarville et certains maires furent sur le terrain aux côtés de leurs concitoyens. J’ai souvenir de la présence de M. Femel, maire de Léry et de Mlle Dugue-Mac-Carthy, maire de Saint-Etienne-du-Vauvray.
La vraie première pierre. (photo JCH
Les communes concernées se virent amputer de superficies importantes et leur territoire fut redessiné, un acte portant évidemment atteinte à leur développement individuel. La définition des nouvelles limites communales fut d’ailleurs l’objet de maints débats et de maintes délibérations dans les conseils municipaux concernés.
Le décès très récent de Jean-Paul Lacaze a permis de réveiller quelques mémoires endormies et de se souvenir des oppositions farouches de certains hommes politiques (très connus) à la création de cette ville nouvelle. Le plus déterminé contre ce projet de ville fut sans conteste René Tomasini, député-maire des Andelys, opposé par principe à cette équipe de post soixante-huitards, doux rêveurs symbolisant l’utopie des villes à la campagne. L’ancien président du RPR fut associé dans le déni à Jean Lecanuet, maire centriste de Rouen, lequel voyait dans ce projet de ville nouvelle un adversaire potentiel de taille régionale capable de damer le pion à la capitale de la Haute-Normandie. N’évoquait-on pas la présence de 140 000 habitants en l’an 2000 ?
Rappelons en quelques lignes ce que souhaitaient les pionniers de l’époque : Val-de-Reuil devait être le lieu privilégié d'une recherche innovante et d’un développement concerté. En 1969, La pensée ambiante des hommes de l'art raisonnait par réseaux et superpositions, continuités et complexités. Ce que les architectes souhaitaient, c'était éviter les effets de ghettos, les ségrégations pour aménager une ville équilibrée dans l'espace et dans les têtes. L’objectif était aussi d’anticiper le développement en équilibrant les zones urbaines, les zones d’emplois et les équipements collectifs : gymnases, médiathèque, terrains de sport, école de musique, théâtre, piscine etc. A l’évidence, la domination du logement social pesa et pèse encore dans un certain déséquilibre socio-économique petit à petit corrigé.
Si Jean-Paul Lacaze fut le premier directeur de l’EPV et donc le plus créatif, il serait injuste d’oublier Pierre Troude, le plus pragmatique, Michel Doucet, le plus politique. Le dernier, un quatrième dont tout le monde a oublié le nom, liquida en 1986 — sur ordre du pouvoir politique — les affaires, vendit les meubles, supprima l’EPV, et disparut dans un anonymat dont il n’aurait jamais dû sortir. Ils furent les quatre mousquetaires d'une aventure qui n'en finit pas.
Paysans et habitants des villages amputés. (JCH)
Comment évoquer le 40e anniversaire de la ville sans rappeler que la ville fut gérée au départ par un Ensemble urbain, entité administrative et politique unique en France ! L'Ensemble urbain aggloméra Incarville et Poses, Léry et Portejoie, Tournedos-sur-Seine et le Vaudreuil. Bernard Chédeville, alors maire du Vaudreuil, fut le premier très bon président de cet Ensemble urbain. Nous aurons l’occasion de poursuivre notre récit par d’autres étapes importantes de l’ex-ville nouvelle.




19 décembre 2013

Les minorités agissantes auront toujours besoin d'élus courageux pour assumer le pouvoir et ses contradictions


Une machine relancée chez M-Real devenu Double A. (photo JCH)
« L’avenir appartient à ceux qui luttent » Victor Hugo avait bien raison. L'usine de pâte à papier, fermée depuis 5 ans va redémarrer, et c'est la confirmation, tardive et inattendue, des positions martelées par le "Collectif pour le maintien et le développement de l'emploi chez M-Real" et de l'intersyndicale CGT-CGC, appuyée par une expertise indépendante. Le groupe M-Real avait à l'époque balayé ces conclusions d'un revers de main, car il n'avait d’autre objectif que de se débarrasser du site tranche par tranche. Il se trouve que cette logique a été enrayée par la détermination d'hommes et de femmes qui ne se sont pas laissé faire. En refusant tout licenciement, en se manifestant sur tous les terrains sans se préoccuper de savoir si c'était légal ou pas, elles et ils sont devenus incontournables. Avant les présidentielles, le détour par M-real était devenu un point de passage obligé, avec son lot de promesses qui ont fait pschitt...M-real a fini par fermer, mais deux choses essentielles avaient été arrachées: un PSE de très haut niveau, et l'engagement à céder le site si un repreneur se manifestait. Ce fut Double A. On sait bien que si ce groupe a investi à Alizay, c'est en fonction  d'objectifs de développement qui n'ont rien à voir avec la philanthropie. Mais Il faut être bien aveuglé pour ne pas voir dans la relance d'aujourd'hui l'empreinte de la formidable mobilisation qui a marqué la région. Et la lutte reprendra, pour de nouveaux acquis, soyons en sûrs ! »
Ce communiqué du NPA appelle de ma part plusieurs remarques. Au-delà du style habituel franc et direct, on peut comprendre que le NPA, eu égard à ce qu’il est, se contente, au fond, de mettre en avant la lutte, encore la lutte, toujours la lutte. La politique a besoin de la lutte mais pas tout le temps et pas partout. La lutte sert d’abord à établir des rapports de force et ensuite à rechercher des compromis (Oh, le gros mot) sans lesquels aucune solution durable ne peut faire l’objet d’un consensus. Quand des salariés sont menacés de licenciement pour cause de fermeture d’usine — c’était le cas chez M-Real puisque le propriétaire ne souhaitait pas vendre son outil de travail à un concurrent — la lutte des salariés a permis de faire connaître le problème, mais surtout d’associer des salariés et des élus dans une volonté commune de déboucher sur des solutions industrielles.
La lutte c’est bien mais il est encore mieux de bénéficier du relais et du vote, surtout, d’élus de gauche en situation de peser sur les décisions patronales et sur leurs modalités administratives et financières. Il faudrait être bien aveuglé pour ne pas voir dans la relance d’aujourd’hui  — comme dirait l’autre — le rôle essentiel joué par le conseil général et sa majorité et par l’Etat représenté par le préfet au nom du ministre dans le montage qui a permis cette solution industrielle et ce sauvetage de nombreux emplois.
Ce ne sont pas les élus du NPA qui facilitent ces solutions puisqu’ils n’en ont pas. Ni au département, ni à l’Assemblée nationale, ni au gouvernement. Il faut donc bien que la lutte soit relayée par quelqu’un, quelque part, et le NPA a beau jeu de railler ces vendus de socialistes soumis au capital et adeptes du libéralisme à tout crin. Bienheureux les salariés dont l’emploi n’a pas été supprimé. Bienheureuses les familles dont l’avenir n’est pas bouché, bienheureuses les minorités agissantes qui trouvent des hommes et des femmes responsables pour assumer des choix sans doute partiels mais fort utiles.
Je ne me lasserai pas de dénoncer les lanceurs de slogans et d’anathèmes tant qu’ils n’auront pas prouvé ce qu’ils savent faire au pouvoir. S’ils y parviennent un jour par les voies légales.

17 décembre 2013

Ça flingue à tout va aux USA, Benoit Veyrat démissionne du conseil à Louviers, n'oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorales


Effrayant ! 90 morts par balles et par jour, 300 millions d’armes collectionnées par un tiers des Américains, un amendement N° 2 de la Constitution intouchable, une association, la NRA (national riffle association) subventionnée par les marchands d’armes et des faits divers aussi répétés que sanglants. Barack Obama peut gesticuler, invoquer les risques énormes pris par tous les détenteurs de ces armes mises dans des mains parfois irresponsables et vouloir une loi réglementant la vente et la circulation des fusils d’assaut et autres armes de guerre, rien n’y fait, rien n’y fera.
« C’est notre culture et notre liberté », affirment les familles armées jusqu’aux dents. « Et si Obama s’aventure dans le coin, il risque d’être bien mal reçu. » Comprenez : une balle peut toujours se perdre. Effrayant cette mentalité américaine : « Ce ne sont pas les armes qui sont dangereuses mais ceux qui les utilisent » « Un méchant avec une arme pourra être maté par un gentil armé également »… Avec des raisonnements pareils, on n’est pas surpris du résultat : Les États-Unis sont le premier pays dit développés en terme de morts par balles. Et la peine de mort continue d’être appliquée dans un grand nombre d’états.
Heureusement, parmi tous ces tristes constate, surgit une lueur d’espoir sous la forme d’une association : « Sandy Hook promise », dont les animateurs veulent faire changer la loi. Elle compte dans ses rangs plusieurs parents des enfants assassinés par le tireur fou qui fit 26 morts l’an dernier dans cette école de Newton ! Pays développé ne veut pas toujours dire pays civilisé…

Dans la salle du conseil municipal de Louviers. (photo d'archives JCH)
Benoit Veyrat, conseiller municipal UMP de Louviers, chef de l’opposition de droite, a lu une lettre émouvante, hier soir, lors de la réunion de l’assemblée communale. Il a confirmé qu’il changeait de combat et que, dorénavant, il aurait plus à lutter contre la maladie que pour ses idées. D’où sa démission de son mandat de conseiller municipal. Chaleureusement applaudi par tous les élus, Benoit Veyrat n’a pas oublié d’avoir une pensée pour son ami Olivier Aubert, et a regretté certaines expressions du maire lors de joutes oratoires passées.
Ce dernier a exprimé toute sa compassion à l’égard de son adversaire politique tout en reconnaissant « que la politique est un art martial où les coups portés peuvent être violents…» Evoquant un code d’honneur, malheureusement écrit nulle part, le maire a tenu à faire part de l’estime voire de l’amitié éprouvée par de nombreux élus à l’égard de Benoit Veyrat. « Dans le combat qu’il mène contre la maladie, nous serons tous à ses côtés. »

Suite aux démissions de Jacky Bidault, Alain Lefeez, Evelyne Letellier, et la mienne, deux nouvelles élues avaient pris place dans l’assemblée communale en ce 16 décembre dont Catherine Dumoulin, élue sur la liste de Christian Renoncourt. Le public était venu en nombre. Dans les rangs du public on aperçut Jacky Bidault, Sophie Ozanne, Claudine Dutheuil, et des supporters de l’ensemble des camps en présence lors des prochaines municipales.
Les candidats du FN doivent tout savoir car on ne les a pas vus. Peut-être suivaient-ils les débats sur Internet. Si j’en juge par les déclarations publiques de la tête de liste FN, une formation accélérée ne lui fera pas de mal. A moins qu’il se contente de chanter « c’est nous les gars de la Marine »…

On va bientôt pouvoir acheter ses lunettes en ligne. Les députés ont approuvé, cette nuit, un texte autorisant les producteurs d’optiques à proposer montures et verres sur Internet. L’objectif des parlementaires et du gouvernement est identique : faire baisser les prix dans un secteur où les marges nettes sont excessivement élevées : 40, 50, 150, 200 %, qui dit mieux ?
D’ailleurs, le nombre de magasins de ventes a considérablement grandi au cours des années récentes. Et malgré une concurrence farouche, les prix demeurent exorbitants eu égard aux faibles montants des remboursements de la sécurité sociale. Les opticiens accusent même les mutuelles complémentaires de se servir des forfaits « lunettes » pour appâter leurs clients. Le hic est que tous les assurés sociaux n’ont pas tous adhéré à une mutuelle et que ceux appelés à porter des lunettes ne peuvent s’en exempter et doivent passer sous les fourches caudines des fabricants.

Si vous êtes habitant dans la commune de votre nouveau domicile à Louviers ou ailleurs, il vous reste une quinzaine de jours pour vous inscrire sur les listes électorales. Les inscriptions seront prises dans les mairies jusqu’au 31 décembre. Après il vous faudra attendre le 1er octobre 2014 pour vous inscrire et vous ne pourrez pas voter dans votre nouvelle commune avant les scrutins de 2015. N’oubliez tout de même pas que l’année 2014 sera riche en événements puisqu’auront lieu les élections municipales (les 23 et 30 mars) et les élections européennes le 25 mai avec un seul tour puisqu’il s’agit d’une élection à la proportionnelle.
Évidemment, si vous ne modifiez pas votre lieu d’inscription et si le maire ne procède pas à votre radiation — il le peut au cas où vous ne rempliriez pas les conditions pour être électeur(trice) — vous pourrez continuer de vous exprimer dans la commune où vous étiez inscrit(e) auparavant.

16 décembre 2013

Le poujadisme a encore de belles heures devant lui. Les citoyens doivent apprendre à décoder les discours politiques. Pourquoi l'argent coûte-t-il si cher ?


Poujadisme
Sacrifié mais pas résigné ! Décidément, le poujadisme a encore de belles heures devant lui. Qu’est-ce que le poujadisme ? Il s’agit d’un mouvement d’artisans et de commerçants créé par Pierre Poujade dans les années cinquante, unis contre le parlementarisme et hostiles aux impôts et taxes de toutes sortes. Ce mouvement connut son heure de gloire à l’Assemblée nationale avec l’élection de plusieurs députés dont Jean-Marie Le Pen.
Il n’est pas étonnant qu’en 2013, des commerçants et des artisans fassent renaître ce mouvement d’opposition dont les vrais objectifs sont de porter préjudice au gouvernement actuel et non pas de défendre un « petit » commerce dont la santé n’est pas si mauvaise que cela. 
A Louviers, je revendique le fait de pouvoir acheter ma viande, mon pain et d’autres biens de consommation sans être agressé par des pétitions hostiles que des clients par ailleurs citoyens pourront soutenir dans l’isoloir si bon leur chante. Je sais bien que depuis toujours les commerçants et artisans sont des relais d’opinion puissants. Il serait pourtant dommage de réduire leur apport social uniquement à ce que contient leur tiroir caisse. Je n’ignore pas qu’ils créent de l’emploi, concourent à l’animation de la ville et offrent des biens et des services de qualité. Un commerce de centre ville est indispensable à la qualité de la vie. Raison de plus pour ne pas se montrer ingrat à l’égard d’une partie de la clientèle. Celle qui ne se retrouve pas dans ces mouvements de contestation corporatiste.

Récupération
Le Front national et la droite extrême ne manquent ni d’air ni de culot. Non seulement ils cherchent à récupérer pour eux tout seuls le drapeau tricolore, Jeanne d’Arc et le patriotisme mais en plus ils voudraient être les seuls à défendre la famille ! On les a vus défiler hier à Versailles (à Versailles comme par hasard !) et dans quelques villes françaises au nom de la « manif pour tous », ce mouvement politique et polémique contre le mariage pour tous. Faut-il rappeler que cette manif pour tous ne l’est que pour quelques-uns et qu’elle vise à combattre en permanence le progrès que représente le mariage pour tous et donc pour les couples de même sexe.
Brice Teinturier, le directeur de l’institut de sondage IPSOS, se déclarait surpris de l’effet boule de neige de ce mouvement d’opposition farouche à un nouveau droit alors qu’on n’enlève rien à qui que ce soit ! Nous ne devons pas accepter que ces notions de patriotisme, de famille…soient récupérées par les droites et opposées constamment aux valeurs de la Gauche. Certes, les allocations familiales doivent beaucoup aux patrons sociaux et à la CFTC mais avec le temps, la gauche s’est convertie à ces aides favorables à la natalité et au développement de la famille, l’une des cellules de base de la société. La famille n'appartient à personne sauf à ceux et celles qui la composent !

Décodage
Plusieurs journaux dont Le Monde et Libération mais aussi des émissions télévisées dont 28 minutes (sur la Sept) ont créé une rubrique bien utile que nous ferions bien de promouvoir. Cette rubrique consacrée au décodage de la parole des politiques met en avant leurs mensonges volontaires ou non, leurs erreurs aussi, et  démontre également leur absence de sérieux quant aux chiffres qu’ils avancent et assènent comme autant de vérités.
Les journalistes affectés à cette rubrique dénoncent évidemment les campagnes d’intoxication conduites par ces politiques mais j’ai une autre explication. J’ai l’impression que nombre de ces erreurs ou de ces mensonges proviennent d’un manque de travail de la part des élus. Ces derniers, de droite et de gauche d’ailleurs, emportés par le tourbillon médiatique et les excès de précipitation imposés par Tweeters oublient de lire, de s’informer, de recouper leurs sources…ils tombent dans le cliché, dans le mensonge répété qui devient une vérité, dans l’erreur qui devient une révélation. Ce manque de travail et de préparation, ce manque de sérieux en un mot de tous ces orateurs pressés, devraient conduire les citoyens à plus de circonspection et à plus de distance à l’égard de la parole publique. L’idéal serait de pouvoir tout vérifier pour tout comprendre. Surtout les manipulations.

TVA et taux d’intérêt
Lionel Stoleru. (photo JCH)
Lors de son intervention devant les élèves du lycée Marc Bloch, Lionel Stoleru n’a pas hésité à affirmer que le coût du travail était trop élevé en France et que l’augmentation de la TVA lui semblait préférable à celle des cotisations patronales ou salariales pour alimenter les budgets sociaux et réduire les déficits récurrents de la France. Il oublie sans doute que la TVA est payée par tous les consommateurs, riches ou pauvres, et que, pour un même achat, un pauvre verra son pouvoir…d’achat bien plus amputé que celui du riche.
Il a tout de même critiqué le rôle de la BCE (banque centrale européenne) dont les statuts lui interdisent de prêter directement aux états si bien que les banques européennes empruntent de l’argent à 0,25 % (taux d’intérêt de la BCE) pour le prêter à leur tour aux états en difficulté (Grèce, Espagne, Portugal) mais avec un taux d’intérêt bien plus élevé de 4 ou 5% voire plus. Et on s’étonne que les banques préfèrent prêter aux états plutôt qu’aux entreprises ! Souhaitons que le prochain parlement européen, la prochaine Commission européenne réussissent à convaincre le gouvernement allemand du bienfondé des propositions de François Hollande. le président français est favorable à une intervention directe de la BCE dans le soutien aux états en difficulté.