21 janvier 2013

Les cantons devraient être divisés par deux et les candidats se présenter en binômes « homme-femme »

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Leslie Cléret, conseillère générale de Louviers-nord
Parmi les projets de réforme territoriale figure le nouveau mode d’élection des membres de l’Assemblée départementale ainsi qu’une modification des compétences des conseils généraux. Jusqu’à maintenant — et après la loi de Sarkozy visant à supprimer les conseillers généraux et régionaux pour en faire des conseillers territoriaux, loi abolie par la gauche — les conseillers généraux étaient élus au scrutin uninominal à deux tours (scrutin majoritaire donc) dans des cantons définis depuis des décennies. L’avantage du scrutin uninominal est qu’il permet aux citoyens de connaître leurs élus et de pouvoir s’adresser directement à eux. Il dégage également des majorités nettes dans les assemblées départementales. Jusqu’ici les élus étaient renouvelés par moitié tous les trois ans. L’inconvénient majeur de ce scrutin est que les partis politiques — sauf les Verts et des petits partis —  ne respectaient pas du tout la parité si bien que peu de femmes siègent comme conseillères générales et encore moins comme responsables des exécutifs départementaux.

Manuel Valls vient de présenter le projet de réforme gouvernementale au Sénat où il a été recalé suite à une majorité de circonstance rassemblant droite et front de gauche et suscitant l’abstention des radicaux de gauche. Il reviendra donc à l’Assemblée nationale d’examiner le projet gouvernemental (et de l’approuver ?) dont l’essentiel tient en deux points : limitation des compétences du conseil général (essentiellement cantonnées au social) élection de binômes homme-femme avec division par deux des cantons redécoupés.

L’Eure compte actuellement 43 cantons très inégalement peuplés. La volonté du gouvernement est de redistribuer les cantons futurs — 22 donc — en faisant qu’aucun d’entre eux ne s’écarte de plus de 20 % d’électeurs (en plus ou en moins) de la moyenne départementale. Il nous faut souligner également que le projet du gouvernement vise à rééquilibrer la démographie cantonale, ce que le Conseil d'Etat avait demandé à plusieurs reprises sans obtenir satisfaction. Le canton d’Evreux nord compte plus de 20 000 habitants tandis que le canton de Lyons-la-Forêt par exemple n’en recense qu’un peu plus de 4000…Il y a là une disparité importante favorisant l’influence du vote rural sur le vote urbain ce que conteste la gauche depuis longtemps.

Quel sera le sort final réservé au projet défendu par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique ? Il est loisible d’imaginer que l’Assemblée nationale aura le dernier mot mais sait-on jamais ?

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