Michel Rocard n’a pas toujours été compréhensible. La raison ? La complexité de sa pensée et une certaine exigence intellectuelle. Hier soir
dans l’émission « 28 minutes » d’Elisabeth Quin sur Arte, l’ancien premier ministre
français a été d’une clarté implacable. Invité pour évoquer son dernier livre
écrit avec Pierre Larrouturou « La Gauche n’a plus le droit à l’erreur », il a
évidemment été interpellé sur la guerre au Mali. Michel Rocard fait remarquer que les états africains de l’ouest, engagés aux côtés de l’armée
malienne et des soldats français, sont des états où la religion musulmane
domine à 80 voire 90 % ! Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Nigéria (100
millions d’habitants) Algérie…Il s’agit bien de faire la guerre à des
Djihadistes fanatiques et non aux musulmans. Guerre de civilisation ? Oui,
si l’on considère que les états démocratiques peuvent être submergés par une
vague intégriste.
La droite fait le procès de François Hollande et de son
« improvisation » ! Là, Rocard se met en colère. Il fustige ces hommes « dont j’ai oublié le nom », « des imbéciles
ou des crétins ». Ils agissent uniquement en politiciens. Voilà des mois
que les responsables de l’armée française étudient la géographie, surveillent
le territoire, se préparent à intervenir au Mali. Des plans ont évidemment été suggérés
au président de la République. Pour empêcher la prise de Bamako et ses
conséquences dramatiques pour le Mali et les Maliens, pour les 6000 ressortissants français, pour tous les
occidentaux présents dans ce pays, Hollande a réagi comme il fallait aussi
rapidement qu’il le fallait. L’attaque aérienne était aussi indispensable que nécessaire.
Et Rocard de reprocher à Giscard-d'Estaing l’expression qu’il a utilisée « d’intervention post-coloniale » :
« Nous n’avons rien à gagner au Mali »
même si Noël Mamère, député du groupe Verts-Europe-Ecologie, affirme quelques minutes plus tard que des
sondages d’exploitation pétrolière et gazière ont été effectués dans le nord du
pays ( ?)
Interrogés sur le contenu de leur livre, les deux co-auteurs
confirment la nécessité de réduire le temps de travail en France. 32 heures ?
Pourquoi pas. « Avec 5 millions de chômeurs
à temps complet ou partiel, il ne faut pas prendre de demi-mesures. »
Pierre Larrouturou défend ce principe depuis des lustres. Avec Rocard, il
confirme que la croissance « c’est fini »
et qu’il faudra bien y venir « à cette
réduction du temps de travail » si l’on veut répartir l’emploi pour tous.
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