9 janvier 2013

Quel bilan tirer de la visite de François Hollande dans le département de l'Eure ?


François Hollande pendant la visite de l'exposition. (photo JCH)
Quel bilan tirer de la visite de François Hollande sur le territoire de la CASE et à Gaillon ? Le Président de la République ayant décidé d’aller à la rencontre des Français, après les épisodes européens et internationaux nombreux, il a donné plusieurs signes démontrant sa capacité d’être à l’écoute de ceux qui souffrent et s’inquiètent. Certes, il a reconnu qu’il faudrait du courage, que ce serait difficile, mais qu’il revenait au président et au gouvernement d’être en première ligne pour expliquer la politique choisie : inverser la courbe du chômage en un an, préparer l’avenir des jeunes générations et renforcer le savoir, les connaissances par l’éducation et la formation. Un programme en trois points.

A son arrivée, le président serre la main des salariés de Pétroplus. (photo JCH)
Les premiers citoyens qu’il a rencontrés furent les salariés de Pétroplus. Depuis des mois et des mois, ces professionnels du raffinage sont dans l’angoisse. Ils sont 450 à craindre pour la disparition de leur emploi et veulent obliger l’Etat à s’investir dans l’avenir du site. Cela tombe bien puisque François Hollande, accompagné par Arnaud Montebourg, a reçu une délégation de syndicalistes pour leur tenir un langage de vérité. L’Etat ne sera pas le repreneur — le raffinage du pétrole n’est pas sa spécialité — mais il fera tout pour qu’une solution industrielle soit adoptée. Qui dit solution industrielle dit repreneur. Un groupe iranien est sur les rangs. Cela pose des problèmes économiques et politiques puisque l’Europe applique un embargo à l’égard de l’Iran. Pas de pétrole iranien en France, pas d’accords commerciaux avec des Iraniens sur la liste noire. Reste à déterminer la situation de Tadbir, le groupe persan candidat à la reprise ?

Seconde rencontre : avec les habitants et les équipements de Val-de-Reuil. La ville que dirigent Marc-Antoine Jamet et son équipe présente un bilan élogieux, qu’il s’agisse d’implantations industrielles, d’équipements publics ou de rénovation urbaine. La présence de François Lamy, ministre délégué auprès de la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, chargé de la Ville, en disait long sur le symbole voulu par le gouvernement en matière de politique de la Ville. L’argent, il se fait rare, doit être bien utilisé et les programmes bien conduits. Tous doivent s’y mettre : Etat, Région, Département, élus locaux, bailleurs sociaux… Il est évident que de bonnes nouvelles pour Val-de-Reuil seront annoncées en temps utile. Le président, lors de sa prise de parole lovérienne a eu quelques mots pour « cette ancienne ville nouvelle qui a su se renouveler ».

A louviers, le président est entré dans l’histoire nationale et locale, sur les terres de Pierre Mendès France. Claude Cornu, commissaire de l’exposition consacrée à l’ancien maire de Louviers (M. Cornu a les honneurs du Canard enchaîné aujourd’hui) résume bien le dessein du président de la République : « il souhaite s’inscrire dans sa filiation : la volonté du progrès, la rigueur économique et la justice sociale. » A plusieurs reprises, le chef de l’Etat a cité PMF, s’est déclaré inspiré par son exemple : « ne rien promettre qu’on ne puisse tenir » et s’est souvenu de ce beau département (l’Eure) où ses parents possédaient une propriété près du Neubourg. On regrettera que la promenade sur le marché ait été supprimée du programme. Nul doute que le président y aurait trouvé beaucoup de sympathie.

A Gaillon, tout le monde était détendu. Bernard Ledilavrec, maire, affable, heureux, a reçu le président de la République avec tous les honneurs. La gerbe déposée au pied de la statue de Pierre Mendès France (en présence de Maurice Maire, ancien maire de Gaillon) par François Hollande et quelques jeunes Gaillonnais, fut l’ultime hommage à l’ancien député de l’Eure, de 1932 à 1958, avant que ce dernier ne devienne un chantre de la paix entre Israéliens et Palestiniens, ce qui n’échappas pas au président. PMF, homme de paix, de volonté, de vérité, voilà l'un des messages à retenir de cette visite exceptionnelle très suivie par les Eurois.

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