6 février 2013

Les salariés de Pétroplus aperçoivent le bout du tunnel

Les salariés de Pétroplus à Val-de-Reuil lors de la visite de François Hollande. (photo JCH)
 Cinq offres ! Dont deux sérieuses ! Le tribunal de commerce de Rouen a trois semaines devant lui pour choisir le repreneur de la raffinerie Pétroplus de Grand-Couronne près de Rouen. Parmi ces offres, deux inattendues : celle d’une entreprise égyptienne et une seconde d’une entreprise suisse. Arnaud Montebourg avait donc bien préparé son coup car on ne peut pas imaginer que le ministre du Redressement productif n’ait pas été mis dans la confidence de ces offres et n’en ait pas discuté le contenu.
On comprend mieux, aujourd’hui, pourquoi François Hollande avait déclaré à Val-de-Reuil à l’occasion de sa rencontre avec les représentants syndicaux de Pétroplus « que l’Etat ferait son devoir. » Il le fait en annonçant dès maintenant que la banque d’investissement créée par ce gouvernement prendra une participation minoritaire dans le capital afin d’assurer la crédibilité des propositions industrielles et surtout la pérennité des emplois. 
Il faut tout de même insister sur cet aspect des choses. La création d’emplois et le maintien de ceux existants sont les deux priorités de ce gouvernement. Quand l’Etat apporte sa part de l’effort de financement au sein d’une entreprise industrielle privée jugée essentielle à l’économie, il accomplit un acte fort qui vaut plus que toutes les paroles des observateurs et de ceux qui ont défilé aux portes de l’usine sans rien proposer. Je n’évoque pas les élus socialistes et écologistes, ceux qui se battent au sein des collectivités locales avec les moyens de la loi et des compétences de chacune d’entre elles. Je pense à MM. Morin et Le Maire, députés de l’Eure, ce dernier osant même se prévaloir de la solution adoptée chez M-Real. Grâce au conseil général de l'Eure et à la société Double A, l’embauche des 200 premiers salariés est en cours mais les députés de droite n’y auront été pour rien. Même quand ils étaient ministres, aucune solution n'est apparue !
Le tribunal de commerce de Rouen dispose donc de temps pour examiner les cinq dossiers de reprise de la raffinerie. On dit que deux d’entre eux sont viables. Les 470 salariés de Pétroplus qui avaient le moral dans les chaussettes encore hier peuvent espérer voir le bout du tunnel. Ils ont administré la preuve, comme à Alizay d'ailleurs, qu'une mobilisation constante, sérieuse, démocratique, peut aboutir positivement. A condition aussi que les élus s'emparent des dossiers et décident de les porter haut d'où l'importance des élections et du vote des Français.

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