7 mars 2013

La mort de Philippe Méoule, Celle d'Hugo Chavez, les parachutes dorés suisses, le rédécoupage cantonal, 10 ans de Sarkozy, ça suffit !

D’abord une information très triste. Philippe Méoule, l’un des responsables de la communication à la mairie de Val-de-Reuil, ancien collaborateur du maire de Louviers, adjoint au maire de Gisors connu pour sa gentillesse, son dévouement et son attention aux autres était devenu un blogueur réputé. Son site connaissait une belle fréquentation et il ne ratait pas une occasion pour critiquer, contester, s’indigner des excès et des frasques de la droite au pouvoir sans avoir partie liée avec la gauche pour laquelle son cœur battait. Philippe, âgé de 58 ans, luttait contre une maladie implacable depuis plus de neuf mois.
Ses amis blogueurs de l’Eure n’oublient pas qu’il avait été à la manœuvre pour rassembler une communauté de gens a priori individualistes et finalement très heureux de partager leur vision du monde. Avec Denis Szalkowski, il était en train de rédiger un code de bonne conduite s’inspirant d’un humanisme classique et d’un respect absolu de la vie privée. C’est peu dire que Philippe Méoule va nous manquer comme il manque déjà à son épouse et à ses enfants que nous saluons amicalement.

La mort d’Hugo Chavez suscite pléthore de commentaires contradictoires. Pour les uns il est un révolutionnaire authentique, très proche de son peuple, dont l’action a fait diminuer le taux de pauvreté, augmenter le degré de soins médicaux et accru l’éducation des enfants. Pour d’autres, il était l’ennemi des États-Unis, l’ami des tyrans bachar El Assad, Kadhafi et autre président iranien.
Il est paradoxal de constater combien les président de nombre d’états d’Amérique latine pleurent sincèrement Chavez. Nombre de commentateurs occidentaux voient dans le Venezuela un état corrompu, où la violence est partout, où la richesse pétrolière n’a pas servi à créer un pays industrialisé dépendant de ses importations alimentaires à 95 %. Jean-Luc Mélenchon fustige les politiques et les journalistes français. Il considère que leurs opinions sur Chavez sont lamentables et basses. François Hollande reconnaît les progrès accomplis mais n’oublie pas le visage noir d’un despote d’une démocratie, certes, mais d’une démocratie autoritaire où la liberté de la presse était loin d’être absolue.

Je déteste le principe du référendum. On connaît trop le caractère plébiscitaire de l’outil pour en apprécier l'exception. En Suisse, la votation populaire fait partie de la culture du pays avec des propositions et des résultats bigarrés. Dimanche dernier, les Suisses ont, à 60 %, indiqué que l’état fédéral devrait voter une loi limitant les parachutes dorés et les salaires exorbitants des grands patrons. Le PDG de Novartis, admis à partir en retraite, s’était fait voter un bonus de 60 millions d’euros ! Rien que cela.
La Suisse donnant l’exemple en matière d’excès de revenus, on aura donc tout vu. Cela prouve, tout de même, que François Hollande devrait remettre au goût du jour sa « contribution exceptionnelle de solidarité. » Ce n’est pas parce que le Conseil constitutionnel a retoqué la taxe sur les 75 % qu’il faut baisser les bras. L’impôt est aussi symbolique ! Le symbole de justice sociale est important dans cette période où une grande partie des Français souffre des effets de la crise. Nicolas Sarkozy, au début de la crise, a augmenté les privilèges des plus fortunés avec la baisse de l’ISF, la gauche fait exactement l’inverse. Jean-Marc Ayrault a confirmé que le gouvernement devrait proposer une nouvelle loi qui maintienne le principe des 75 % de prélèvements au-dessus d’un million d’euros. Alors, à quand la nouvelle loi ?

Richard Jacquet lors d'un vote à l'agglomération Seine-Eure (photo JCH)
Les élections municipales n’auront lieu que dans un an mais la campagne est déjà ouverte. A Pont-de-l’Arche, l’ancien maire, Dominique Jachimiak, n’a pas du tout apprécié que je rappelle quel avait été son positionnement eu égard à l’intercommunalité et à l’avenir du territoire ? Combien il s’était fourvoyé en défendant une communauté de projets étriquée, rassemblant des « petites » communes pour une « petite communauté. » Les faits lui ont donné tort.
Qu’importe, il se considère comme un incontournable, un irremplaçable, un indispensable. Face à lui Richard Jacquet, on s’en doute, ne se laissera pas faire. Dominique Jachimiak jouera sur le rejet (éventuel) du PS au niveau national. Mais les municipales sont des élections locales dans lesquelles les bons maires bénéficient d’une cote d’amour évidente. Richard Jacquet est de ceux-là.

Peu de citoyens s’intéressent à la loi relative à l’élection et au redécoupage des conseils départementaux, nouveau nom donné aux conseils généraux. D’après l’explication gouvernementale, le département retrouve sa vocation d’origine : la gouvernance de proximité. Le maintien du scrutin cantonal à deux jours vise à renforcer le lien étroit entre les élus et la population. Evidemment, les cantons vont devoir être redécoupés pour tenir compte de deux éléments : la différence de population entre cantons d’un même département ne pourra être supérieure ou inférieure à 20 % de la moyenne départementale. Dans l’Eure on comptera 22 cantons.
Les candidats se présenteront en binôme homme-femme pour mettre fin à l’une des grandes anomalies de notre démocratie. Actuellement seulement 13,5% des élus sont des femmes. La parité devra également être respectée dans les commissions permanentes puisque l’élection se fera sur scrutin de liste paritaire et à la proportionnelle. Nul doute que le redécoupage dans l’Eure va être examiné à la loupe par tous les partis toujours méfiants quand il s’agit de manier les ciseaux des limites d’un canton ou d’une circonscription.

Je ne saurais clore le chapitre d’aujourd’hui sans évoquer « le sens du devoir » de Nicolas Sarkozy. Au cas où ni la gauche, ni la droite, ne seraient, selon lui, à la hauteur lors des prochaines présidentielles, il serait candidat pour sauver la France. Et pourtant, on a empêché sa femme de chanter pendant cinq ans ! C’est dire si son sacrifice serait élevé ! Lui qui gagne tant d’argent avec ses conférences à 100 ou 200 000 euros, on se demande bien ce qu’il reviendrait faire à l’Elysée. D’autant que d’ici là, les juges l’auront peut-être entendu dans différentes affaires : Karachi, Tapie, Bettencourt…
Franchement, j’ignore qui lui a conseillé de sortir cette bourde. De Nicolas Sarkozy, la France et les Français n’ont pas besoin. Ils sont en train de payer cher les fautes et les erreurs commises pendant son quinquennat. 10 ans de Sarkozy, ça suffit !


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