18 mai 2013

La loi sur le mariage pour tous a été promulguée : le triomphe de l'amour sur la haine


Le Conseil constitutionnel, n’en déplaise à Frigide Barjot, a jugé que la loi autorisant le mariage pour tous et l’adoption était conforme à la Constitution. L’amour a triomphé de la haine. Il s’agit d’une grande avancée pour l’égalité et pour la liberté. Evidemment, tout ce que la France compte de rétrogrades, de conservateurs, de réactionnaires et d’intégristes crie au scandale et affirme que la décision des sages est politique. C’est un grand classique. Quand le Conseil constitutionnel vous donne raison, c’est un point de vue juridique, quand il vous donne tort, c’est une décision politique. Drôle de France.
Evidemment, Christine Boutin a encore raté une occasion de se taire. En annonçant que les citoyens opposés à la loi « entraient en résistance », elle moque la Résistance avec un R majuscule qui fut un grand moment de notre honneur national et elle se ridiculise comme elle s’est ridiculisée lors du vote du PCAS, lorsqu’elle annonçait, déjà, qu’on changeait de civilisation ! Il est plus étrange que Jean-François Copé, président de l’UMP, se mêle à ces débats et prête le flanc à une critique justifiée de ceux qui, gaullistes et respectueux des institutions, considèrent que l’UMP se fourvoie en défilant dans les rues contre une loi promulguée. Il est vrai que Copé — il n’est pas à un mensonge près — affirme sans rire qu’en 2017, la droite reviendra sur cette loi et sur la filiation. Je vous donne mon billet, d’abord que l’UMP n’est pas certaine de gagner les élections et que si par malheur elle gagnait la présidentielle et les législatives, la nouvelle majorité de reviendrait pas sur une loi appliquée pendant quatre ans. Copé mouline dans l’opposition systématique au point de perdre toute crédibilité.
La loi de Christiane Taubira étant maintenant une loi de la République, le mariage pour tous va entrer dans les mœurs. Cela ne veut pas dire que tous les couples homos vont convoler. Les hétéros ne se marient pas tous. Mais ceux qui le souhaitent le pourront. C’est cela l’esprit de la loi : permettre le choix de s’unir et assurer l’avenir des veufs et des veuves et des orphelins. Au-delà de l’aspect affectif, primordial, pensons à tous ces couples aujourd’hui hantés par la disparition de l’un ou de l’autre, de l’une ou de l’autre, pensons à l’avenir des enfants et réfléchissons un instant à la sécurité matérielle que va leur apporter la possibilité d’un mariage reconnu juridiquement avec tous les droits et les devoirs attenants. Ce n’est pas le moindre avantage de cette loi. Elle représente un progrès sensible et le 26 mai, les ringards, les passéistes, les identitaires, les Barjots auront rendez-vous avec la haine mais surtout pas avec l’amour.

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