14 mai 2013

Trop de racisme et de saluts fascistes dans les stades de football !


Des casseurs — c’est leur nom — ont gâché « la fête » organisée à l’occasion de la célébration du titre de champion de France de la ligue 1 de football gagné par l’équipe du Paris-Saint-Germain. Quelques dizaines de supporteurs ultras, comme on dit dans le milieu, ont profité de l’occasion pour casser du flic, des abris bus et des vitrines de la Place du Trocadéro à l’avenue des Champs Elysées. Les joueurs n’ont disposé que de cinq minutes pour se montrer et dégager illico presto afin d’éviter les gnons et les bousculades. Bertrand Delanoë, maire de Paris, raccompagné à sa voiture par des gardes du corps n’a pas demandé son reste et des grenades assourdissantes ont eu pour effet de chasser les brutes à quelques rues du lieu de rendez-vous initial.
En un mot, la soirée a été complètement ratée. Le préfet de Paris a même annoncé que, dorénavant, quelle que soit la raison de fêter les victoires du PSG, il n’y aura plus de bus spécial dans les rues et encore moins de supporteurs pour les encourager. Le football, quand il est bien pratiqué, est un sport populaire. Quand il suscite les excès d’hier soir, il sent mauvais. Il faut dire que cette année, les titulaires de l’équipe qatari n’ont manqué ni d’argent ni de cartons rouges. Léonardo lui-même, manager général, a été surpris par les caméras de Canal-Plus en train de bousculer un arbitre, M. Castro, dans les vestiaires, ce qui pourrait lui coûter une longue suspension.
Le PSG n’est pas la seule équipe à susciter tant de passion haineuse et tant de gestes insolents. En Italie, combien  de joueurs ont été accusés de paroles racistes et de saluts fascistes ? Combien de matches truqués ? Combien de joueurs dopés ? (le football n’est pas le seul sport dans ce domaine). A Paris, en Angleterre, en Italie, en Espagne, combien de footeux surpayés. Quand, à vingt ans, on dispose d’une collection de six voitures de luxe à des prix insensés, il ne faut pas s’étonner que des garnements de banlieue au chômage ou dans l’oisiveté éprouvent quelque jalousie et font de la violence leur mode d’expression favori. « Puisque je ne vaux rien, puisque je ne suis rien, je n’ai rien à perdre. » Il est étrange, tout de même, que ces jeunes se reconnaissent dans les discours stigmatisants de l’extrême droite raciste et xénophobe. Dans les actes des skin-heads, ces fameux crânes rasés qu’on retrouve systématiquement dans les manifestations des groupes identitaires et nationalistes. Lors de la manif pour tous, ces crânes rasés ont été à l’origine des incidents sur les Champs Elysées. Ce sont les mêmes qui ont insulté les journalistes et les preneurs d’images, hier, au Trocadéro et ont jeté des pavés dans les vitrines. Eric Ciotti, le monsieur sécurité de l’UMP, a tort de mettre en cause le préfet de police et le ministre de l’Intérieur. Là où il a vu 50 policiers, il y en avait 800, chiffre confirmé aujourd’hui. Il devrait savoir que quand les têtes brûlées ont décidé de passer à l’action, seules des dizaines de compagnies de CRS ou de gardes mobiles peuvent en venir à bout. A quoi bon jeter de l’huile sur le feu quand on est un responsable cohérent et sérieux ?

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