1 juin 2013

La primaire de l'UMP à Paris : tout ce qu'il ne faut pas faire


Ne rions pas. Mais quand même. Quand le PS s’est lancé dans la très risquée primaire socialiste pour élire le candidat à l’élection présidentielle, l’UMP s’est moquée autant qu’elle le pouvait de cet exercice démocratique finalement très réussi. Des millions de Français ont apporté leur garantie à un processus appelé à faire école.
Mais l’UMP a du mal avec la démocratie et l’expression de la base militante. Elle préfère les chefs naturels, ceux qui jouent le mieux des coudes et connaissent à fond les codes du pouvoir pris à la hussarde. Le duel Copé-Fillon, encore dans toutes les mémoires, a été une parfaite illustration des méthodes contestables de l’un et de la naïveté de l’autre. Des milliers d’adhérents de l’UMP se demandent encore comment la présidence du parti de droite a pu échapper à Fillon si ce n’est par l’emploi de techniques éprouvées par le PS quelques années plus tôt. Procuration, confusion, omission, tout y est passé pour assurer la victoire de Copé, lequel ne sait d’ailleurs plus très bien quoi en faire.
Aussi, quand on assiste à la primaire UMP de Paris destinée à désigner la tête de liste municipale contre Anne Hidalgo (élue tête de liste sans problèmes par les socialistes) avec quelques milliers de participants, et surtout un grand nombre de contestations, de bugs, d’erreurs et de fraudes possibles, la comparaison vire au cauchemar pour la droite parisienne.
Il n’y a rien à faire. Un parti bonapartiste ne peut pas fonctionner avec les règles usuelles de l’élection à bulletins secrets. Le vote par Internet semble permettre toutes les magouilles et la CNIL(1) citée par les organisateurs du vote pour justifier le déroulement des opérations, s’est empressée d’assurer qu’elle n’avait à aucun moment agréer le procédé et encore moins à certifier les futurs résultats.
Un candidat a porté plainte devant la justice, hier. Une autre continue de battre la campagne pendant le vote. Un autre est visé par des propos diffamatoires. Des mails mensongers circulent. Autrement dit, que vaudra l’élection de celui ou celle qui aura été ainsi désigné (e) ?
Sarkozy se frotte les mains. Il se dit que malgré les déclarations des uns et des autres, il n’y aura pas de primaire en 2016 à l’UMP et qu’il demeure le candidat naturel de la droite extrême. Pendant que Copé et Fillon s’étriperont, lui battra la campagne. D’ailleurs, il l'a déjà commencée.
(1) Commission informatique et liberté

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