29 août 2013

Rien de bon ne sortirait d'une attaque occidentale en Syrie


Ma philosophie est faite. Les occidentaux auraient tort de bombarder la Syrie. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai été convaincu de cette nécessité en entendant Dominique de Villepin, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac exposer ses arguments. L’auteur du fameux discours devant le conseil de sécurité de l’ONU expliquant que la France ne s’associerait pas à l’intervention militaire en Irak considère que cette intervention — symbolique — ne saurait être d’aucune efficacité : ni militaire, ni politique.
Certes, Bachar Al Assad est un dictateur de la pire espèce. Les bombardements aériens et l’utilisation de gaz sarin en font sans doute un criminel de guerre ce qui pourrait le conduire devant le TPI, le tribunal pénal international. Mais la Syrie n’est pas le Mali qui n’est pas la Libye. En écoutant François Hollande devant la conférence des ambassadeurs, j’ai été choqué par le terme de « punition » utilisé par le président pour justifier une intervention armée. Punir un dictateur, ce n’est pas lancer quatre bombes et trois missiles tomahawcs. Ce n’est pas tuer plusieurs dizaines de soldats loyalistes ou détruire quelques repères du dirigeant alaouite. Punir vraiment un dictateur, c’est trouver une issue politique à une crise qui n’en finit pas, favorisée il est vrai par le soutien qu’apportent l’Iran, la Russie et la Chine à la Syrie, pôle d’influence ultime de Vladimir Poutine au Moyen-orient. Punir un dictateur, c'est établir la démocratie et organiser des élections libres.
Villepin a raison d’insister sur la sortie de crise et sur la nécessité de réunir à Genève l’ensemble des protagonistes. Va-t-on assister à une partition de la Syrie avec des régions kurde, alaouite, sunnite…dans la mesure où la religion semble jouer un rôle essentiel dans l’affaire syrienne, les Saoudiens ne se privant pas de soutenir les rebelles.
Aujourd’hui, barack Obama et David Cameron marquent le pas. Ils attendent le rapport circonstancié des émissaires-experts de l’ONU chargés d’expliquer qui a utilisé le sarin, comment il a été véhiculé et quels ont été les mobiles de son usage mortel sachant que 60 % des 1500 victimes estimées étaient des femmes et des enfants.
Malgré cette tragédie humanitaire et cet acte infâme, je demeure persuadé que la guerre ne résoudra rien, à plus forte raison si elle est alimentée par les occidentaux directement. Que l’on aide la rébellion (laquelle ?) pourquoi pas ? Equilibrer les forces peut être un projet viable dans la mesure où cela obligerait les belligérants à ouvrir le dialogue.

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