11 octobre 2013

Ne nous faisons pas peur : le FN, c'est l'impuissance et l'absence de solutions aux problèmes


Le résultat de l’élection partielle et cantonale de Brignoles confirme l’élimination de la gauche pour cause de divisions locales et partisanes et le faible score de l’UMP, extrême-droitisée mais à laquelle les électeurs n’accordent pas leur confiance. Le vote ramasse-tout pour le FN dans une région fortement marquée à droite (l’Algérie française des rapatriés!) doit être relativisé par le niveau de l’abstention (67 %) et par le fait que le canton avait déjà été gagné par le Front national avant que l’élection ne soit invalidée et qu’un communiste, élu, le soit à son tour.
Mélenchon n’ y va pas par quatre chemins : le fautif, le galeux, le pelé, c’est Hollande et sa politique. Ce n’est pas tout à fait vrai mais ce n’est pas totalement faux. Les feuilles d’impôts reçues par les Français en ont choqué plus d’un. Et comme l’emploi ne décolle pas franchement et que les fins de mois s’annoncent difficiles, il faut trouver un responsable. Le gouvernement de gauche fait l’affaire. Autant dire que les municipales s’annoncent périlleuses pour la gauche en général et le PS en particulier d’où la nécessité d’adopter des stratégies opportunes afin de limiter la casse.
Revenons au FN. Toutes les recettes moralistes, les narrations historiques, les détails de l’histoire de Le Pen père n’y font rien. La fille d’icelui parvient à donner du crédit à un parti que la chère dame veut nous interdire de qualifier d’«extrême droite» quand toutes les racines de ce front se trouvent derrière les masques, ceux de Vichy et Pétain, ceux de l’OAS et des colons, ceux du Vlams blang, sans oublier ceux des fans de Jorg Haider, l’ancien jeune führer autrichien décédé dans un accident d’automobile. Il n’est qu’à voir le service d’ordre des lepénistes pour comprendre où nous mènerait leur aventure politique. On a le souvenir de Vitrolles et de Toulon, ce n’était pas beau à voir et encore moins à vivre. Ne nous faisons pas peur. Le FN au pouvoir, c’est rapidement l’impuissance et l’absence de solutions aux problèmes.
Avec 2600 et quelques voix pour le FN, la France est pourtant sens dessus dessous. La gauche, la droite, le centre, les médias, les Apathie et consorts commentent et re-commentent. Mais l’événement de ce dimanche dernier c’est la forte abstention de la gauche et de la droite. Les électeurs des partis de gouvernement font la grève des urnes. Une manière comme une autre d’exprimer un ras-le-bol. Sauf que, en démocratie, seule l’expression des suffrages a de l’importance et de l’intérêt. Même si le FN ne progresse pas en voix, il progresse en pourcentage et va gagner, à l’évidence, le second tour. Ne nous voilons pas la face : des électeurs de gauche vont apporter leur suffrage aux lepénistes. Surtout les jeunes qui ne connaissent pas l'Histoire du fascisme et encore moins celle de leur pays. Le département du Var aura donc un conseiller général frontiste de plus mais la terre ne s’arrêtera pas de tourner pour autant.

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