10 décembre 2013

Hubert Védrine défend « l'autonomie de la politique étrangère de la France »


Hubert Védrine avec des lycéen(ne)s de Marc Bloch. (photo JCH)
Dans le cadre des conférences du cercle Marc Bloch, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et Jean-Pierre Cantrelle, proviseur du lycée, ont invité Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand et avec Lionel Jospin, à venir plancher devant les élèves de l’atelier « Sciences po » et de terminales et premières intéressés par l’histoire contemporaine. Quelques habitants de la région étaient également présents au théâtre des Chalands pour écouter l’expert des questions internationales.
Avec Hubert Védrine, tout semble simple. Le discours, extrêmement pédagogique, trace les grandes lignes de forces des puissances mondiales, qu’elles soient anciennes ou émergentes. Si les Etats-Unis demeurent la nation la plus influente sur les plans économique, militaire, idéologique, l’Europe occupe encore une place privilégiée car composée de pays où la démocratie n’est pas née d’hier. Et comme la démocratisation, c’est lent et long…
Le monde évolue à grande vitesse. La Chine, l’Inde, le Brésil, le Japon…deviennent des nations de premier plan ou le redeviennent dans le cas de l’empire du milieu. Le Moyen-Orient exerce une influence importante grâce à ses richesses naturelles (le pétrole) ou à des guerres de religion. Les sunnites et les chiites de l’Islam ne sont-ils pas les catholiques et les protestants de la chrétienté ?
Hubert Védrine explique bien les enjeux des négociations et des sommets qui les accompagnent. L’Iran, l’Irak, la Centre-Afrique, le Mali…l’Afrique du sud avec Nelson Mandela (1) l’Egypte, Israël, la Palestine…autant de terres et de territoires disputés sans que les nations dites unies ou la communauté internationale (qui n’a rien d’une communauté selon l’orateur) puissent intervenir utilement sur le chemin de la paix ou du développement.
Marc-Antoine Jamet interpelle son ami Védrine : quelle est la politique étrangère de la France ? La réponse tient en un mot : autonomie. Que l’on puisse encore, dans vingt ans, défendre les intérêts des Français ou des amis de la France de manière totalement indépendante, voilà qui peut définir une politique étrangère bien défendue, au demeurant par Laurent Fabius. Ce dernier, membre de la délégation présente en Afrique du sud ce jour n’a-t-il pas été en 1984 l’un de ceux qui ont le mieux plaidé contre le régime d’Apartheid et pour des sanctions plus sévères à l’égard du régime raciste ?
L'atelier Marc Bloch recevra prochainement MM. Stoleru et Vieworka.
(1) En relatant sa rencontre avec Nelson Mandela en 1994, Hubert Védrine se souvient d'un homme au charisme exceptionnel. « Il semblait flotter dans l'ai en marchant et respirait la bonté. »

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