5 juillet 2013

Parfois utiles, parfois jetables, les socialistes sont la variable d'ajustement de certains de ses alliés

Parfois utiles, parfois jetables. Tels sont les socialistes pour certains de leurs alliés. Les élections municipales se préparent et l’autre parti de gouvernement — Europe Écologie les Verts — construit des listes autonomes au premier tour dans un grand nombre de villes importantes. A Paris, Toulouse, Lyon etc. les écologistes feront cavalier seul. Comme le dit Pascal Durand, le responsable national, l’union se construit au second tour sur la base d’un programme. Lors des législatives, les Verts affirmaient le contraire. Ils exigeaient du PS qu’il ne présentât pas de candidat là où les Verts avaient quelque chance d’être élus. C’est ainsi qu’ils ont réussi à être élus en assez grand nombre pour disposer d’un groupe et des moyens matériels qui vont avec. Dans la foulée de la présidentielle, les socialistes étaient donc plus que fréquentables.
Aujourd’hui, le PS a du plomb dans l’aile. Mieux vaut partir sans lui au premier tour et se compter. Il sera toujours temps de composer une liste d’union plus tard. C’est le langage des Verts. Mais pas partout. A Montreuil, seule ville de plus de 100 000 habitants dirigée par les Verts, ces derniers prétendent interdire aux socialistes de présenter une liste autonome. Sans les voix des électeurs PS, Mme Voynet n’a en effet aucune chance de devancer M. Brard, ancien maire communiste toujours très présent dans une ville qu’il a dirigée pendant des années. Des listes autonomes partout sauf dans les villes qui nous intéressent. Ce ton des Verts n’est pas très agréable et surtout il a un côté immoral.
A Louviers, le rôle des Verts est tenu par le PRG et Franck Martin. Aux Européennes, sentant le vent mauvais pour le PS, Martin avait appelé à voter Verts. Aux régionales, désireux d’être élu, il ne pouvait faire l’impasse sur une liste d’union avec…le PS. Ces alliances épisodiques autant qu’épidermiques sont nuisibles à la crédibilité du message politique. On sait bien que la démocratie vit du flux et du reflux. Mais cela ne peut pas marcher à tous les coups. Question d’éthique et de comportement.

Jean-Louis Debré n'est, heureusement, pas Roland Dumas


Roland Dumas, ancien président du Conseil constitutionnel avait validé les comptes de campagne et d’Edouard Balladur alors que les rapporteurs conseillaient au contraire de les rejeter. Au nom de la « démocratie » l’ancien ministre de François Mitterrand avait décidé de les valider…sans explication. On sait, aujourd’hui, qu’il y eut débat au sein du conseil et que la voix de Roland Dumas fut prépondérante pour obtenir cette validation des comptes. La démocratie, c’est justement, le respect des règles, de la loi, du droit. Comment oser invoquer le vote majoritaire des électeurs s’il a été acquis dans des conditions illégales. Ce fut le cas pour Jacques Chirac en 1995 face à Lionel Jospin. Le dépassement du plafond autorisé impliquait évidemment des moyens supérieurs à ceux de ses adversaires et donc entachaient l’élection puisqu’il y avait rupture d’égalité.
Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel actuel s’est appuyé et une majorité de membres avec lui, sur les conclusions expertes de la Commission des comptes de campagne dont les membres sont indépendants. Leur rôle est simple : les candidats ont-ils respecté la loi ? Deux candidates du PS, élues des Français de l’étranger, viennent d’être invalidées et déclarées inéligibles pour avoir ouvert deux comptes lors de la campagne législative. Ont-elles invoqué, comme MM. Guaino et Hortefeux, l’injustice, l’acharnement ? Pas du tout, elles ont déploré que la loi soit si rigide et si complexe notamment pour des candidates représentant les Français de plusieurs pays aux monnaies différentes. M. Frédéric Lefebvre (le lecteur de Zadig et Voltaire) doit son siège de député à cette décision du Conseil constitutionnel. Je n’ai pas entendu les gens de l’UMP protester. Sarkozy est un candidat comme un autre. Il n’a droit ni à plus d’honneur ni à moins d’égard. Mais il doit respecter la loi et l’on sait, eu égard aux affaires en cours, qu’il n’en a pas fait une spécialité. Qu’aurait-on pensé de Jean-Louis Debré s’il avait validé des comptes irréguliers ? Eu égard au climat des affaires, à la nécessité d’une certaine transparence, d’une rigueur exigée d’un candidat aux cantonales, M. Sarkozy n’est pas un extra-terrestre.  Il devait respecter la loi. Point barre. Tout le reste n’est que comportement politicien.

Les comptes de Sarkozy retoqués par le Conseil constitutionnel


Reprenons le récit des aventures de Nicolas 1er Sarkozy. On l’avait quelque peu délaissé après sa défaite aux présidentielles, défaite dont il ne se remet pas. Il est des candidats dont le seul objectif est d’être élu. Peu importe les moyens, peu importe les programmes et finalement peu importe les électeurs. Ce qu’on attend d’eux, c’est qu’ils prennent le « bon » bulletin et basta.
Quand je dis peu importe les moyens je fais évidemment allusion aux turpitudes financières de Sarkozy. Le Conseil constitutionnel, ayant à examiner en appel les comptes de campagne du candidat UMP a estimé que le plafond légal avait été atteint et même dépassé ce qui entraine ipso facto son rejet. C’est d’autant moins surprenant que la commission spécialisée avait rendu le même verdict.
Je sais bien que les Hortefeux, les Copé, et autres Pelletier vont défiler sur les plateaux de télé pour dénoncer l’acharnement anti-sarkozy et se plaindre d’une injustice politique. En réalité, ils connaissaient les risques d’invalidation des comptes depuis le départ. Depuis le jour où Sarkozy a décidé de mélanger les rôles de président et de candidat pensant dominer de la tête et des épaules celui qu’il a surnommé « le petit gros ridicule. » Franchement, quand on regarde Sarkozy de près et même de loin, est-il le mieux placé pour moquer la silhouette de François Hollande. Que Carla compare ce dernier à un pingouin, passe encore, c’est une artiste ( !!!) mais que son mari imagine faire un bon mot en l’imitant, il s’abaisse et se ridiculise.
Plus intéressantes vont être les décisions judiciaires dans les affaires Tapie, Bettencourt, l’affaire du financement de la campagne de Balladur, l’affaire des sondages de l’Elysée, etc. etc. n’en jetez plus la cour est pleine. Et cela ne sent pas bon.

3 juillet 2013

Les élus UMP qui s'allient avec le FN ne savent pas ce qu'ils font


A Vernon, dans l’Oise, un peu partout en France, des élus UMP proposent l’union à des candidats FN à l’occasion des futures élections municipales. Ils ne savent pas ce qu’ils font. La présence du FN à la tête d’une commune ne serait pas une première. Heureusement, on a vu des maires FN au boulot à Toulon, Vitrolles, Orange etc. et on sait donc de quoi ils sont capables quand ils appliquent le programme bleu marine.
Ce sont tout d’abord de piètres gestionnaires. Les finances locales partent à vau l’eau et les impôts tombent dru. Au sein du personnel municipal, c’est la chasse aux sorcières. Les bibliothèques se voient imposer des actes de censure. Les abonnements aux journaux mal pensants sont supprimés. Certains auteurs disparaissent des collections. La préférence nationale entraînent des exclusions : dans les crèches, dans les centres de loisirs. Il arrive même que des responsables FN confondent argent public et argent privé. Il est vrai que ce n’est pas une exclusivité !
Leur gestion a été si peu appréciée des électeurs que, sauf à Orange, les municipalités FN ont toutes été battues aux élections municipales suivantes. Ce sont ces gens-là que des membres de l’UMP s’apprêtent à faire rentrer dans les conseils municipaux. Inutile de préciser qu’ils n’entravent que couic aux subtilités de l’intercommunalité et du partage des projets. En général, quand ils sont minoritaires, ils sont contre tout. Et quand ils dirigent c’est le vide sidéral. Leur idéologie simpliste ne s’accorde pas avec les nécessités de la gestion. Le compromis n’est pas leur tasse de thé. Leurs propositions sont soit irréalistes soit frappées d’un protectionnisme municipal de mauvais aloi.
Il ne s’agit pas d’agiter les épouvantails racistes ou xénophobes pour inviter les électeurs à ignorer le FN. Il suffit de s’appuyer sur leur bilan. Catastrophique.

2 juillet 2013

L'association pour le retour en régie publique s'exprime sur le blog de José Alcala

Des représentants de l'association. (photo JCH)
Je ne suis pas toujours d'accord avec les points de vue de José Alcala. Mais, une fois n'est pas coutume, le travail journalistique qu'il a réalisé lors du débat sur la gestion de l'eau et de l'assainissement à la CASE me semble à la fois complet et contradictoire ce que n'accepte justement pas le président délégué de l'agglomération, l'ancien président Martin.
Dans une vidéo postée sur son blog, José Alcala présente les arguments des uns et des autres et me permet d'exprimer les positions de l'association que je préside. Je lui adresse des remerciements pour son ouverture d'esprit et l'approche qu'il a eue de ce dossier complexe qui n'a pas fini de faire couler…l'encre et d'animer le débat local.
http://www.cameradiagonale.com/blog/2013/07/agglo-seine-eure-la-gestion-de-leau-en-d%C3%A9bat.html

30 juin 2013

La réserve parlementaire sort…de sa réserve


L’opiniâtreté et l’acharnement judiciaire d’un citoyen ordinaire sont venus à bout des secrets les mieux gardés. La fameuse réserve parlementaire — celle qui permet à un député de subventionner qui il veut comme il veut — brillait surtout par son côté obscur. En fonction de l’appartenance politique et de la majorité en place, les sommes attribuées aux députés n’avaient rien à voir avec les besoins locaux ou une quelconque justice comptable.
Ainsi, on apprend, grâce à ce citoyen zélé que sous l’ère Sarkozy, le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) se taillait la part du lion. Il était suivi à distance respectable par les présidents des commissions des finances du parlement et surtout par les présidents de groupes UMP de l’Assemblée nationale et du Sénat. Alors que ces messieurs veulent nous donner des leçons de transparence (quoique…) les réserves parlementaires des responsables de l’UMP se chiffraient en millions d’euros  et surtout, elles permettaient à ces députés-maires de gonfler les recettes de leurs budgets municipaux. L’exemple le plus caractéristique concerne M. Jacob, qui a financé la vidéosurveillance de sa commune avec cette fameuse réserve parlementaire. Charité bien ordonnée…on connaît la suite.
Claude Bartolone, l’actuel président de l’Assemblée nationale a souhaité mettre un terme à ces excès et ces privilèges. Il a choisi d’attribuer une somme équivalente aux députés même si le président conserve un avantage sensible. Cette réserve parlementaire n’est rien d’autre, en fait, qu’une ligne de crédit disponible pour aider des associations, des clubs sportifs, des sociétés diverses…elle n’est pas faite pour soulager les budgets communaux.