12 février 2014

Jean-François Copé, champion du double langage


Champion du double langage. Pour ne pas dire champion du double jeu. Jean-François Copé, président de l’UMP, est sans doute l’un des pires dirigeants politiques sur la place de Paris. Il ne recule devant aucune provocation, aucun excès, aucune contre-vérité. Le dernier exemple en date exprime bien l’aspect retors de celui qui a battu Fillon comme on sait pour devenir le calife du principal parti de la droite. On ne sera pas étonné d'apprendre que les militants de l'UMP ne lui accordent qu'une confiance parcimonieuse eu égard au changement de pied et de position de leur leader contesté.
La gauche demeure pour lui un adversaire permanent et rien ne doit détourner son message de critique systématique. Ainsi, au sujet de la fameuse théorie du genre, il monte au créneau sur BFM TV et autre chaîne en continu pour s’en prendre aux politiques de gauche, aux enseignants, à l’Education nationale, même, coupables de vouloir briser les stéréotypes relatifs aux genres masculin et féminin. Et Copé d’en rajouter, d’en remettre encore et encore comme il vient de le faire au sujet du livre « tous à poil » dont l’auteur n’en revient pas du culot et de l’abus de langage d’un responsable politique important même s’il n’a aucun avenir.
Les journalistes du Monde ont consulté leurs archives. En 2011 — ce n’est pas vieux 2011 — une convention de l’UMP en charge du programme présidentiel de Sarkozy proposait mot pour mot ce que les enseignants d’aujourd’hui avancent pour lutter contre les clichés et les inégalités entre les hommes et les femmes. Mot pour mot ! Alors, quand on entend les dirigeants de l’UMP et leurs propos ineptes et surtout insincères, on s’interroge sur la qualité de la parole politique et surtout sur sa crédibilité. Les dirigeants de l’UMP feraient bien de réviser leurs textes et de prendre quelques précautions avant de monter à l’assaut d’une montagne qu’ils ont eux-mêmes érigée.
Tout simplement, si la gauche et la droite sont d’accord pour lutter contre le sexisme à l’école — sous une forme choisie par les enseignants et fonction de l’âge des enfants — il n’y a pas de quoi en faire un fromage. Mais il paraît que la 5e République a l’art de rendre les oppositions négligentes et parfois stupides.

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