6 mars 2014

L'affaire Buisson ne profitera pas au Front national


« Des méthodes de Barbouze », affirme Marine Le Pen, trop heureuse de moquer Patrick Buisson l’ami de son père. Car Patrick Buisson, ancien journaliste de Minute (1) et de Valeurs actuelles est resté un intime de Jean-Marie Le Pen. Aussi ne suis-je pas d’accord avec tous ceux qui affirment que l’affaire Buisson est pain béni pour le Front national.
Patrick Buisson, devenu le pestiféré de service, était bien connu des Sarkozystes, ceux-là même qui aujourd’hui lui tournent le dos. Ils n’ignoraient rien des pratiques et des méthodes utilisées par Buisson. Or, chacun sait qu’à l’extrême-droite, on n’est pas étouffé par les scrupules. Dans cette famille politique pour obtenir gain de cause, pour faire gagner la cause,  tous les coups sont permis, surtout les coups tordus. Les officines, les milices, les escadrons de ceci ou de cela, à l’extrême droite, on connaît. Combien de groupes identitaires ? Combien de groupes fascisants, prêts à faire le coup de poing (américain) à ratonner, à chasser l’homo…Les électeurs(trices) français(e)s prêts à donner leur suffrage au FN doivent savoir qu’ils vont soutenir des hommes et des femmes semblables à Patrick Buisson, formé(e)s dans le même moule, nourri(e)s du même lait : la xénophobie, l’antiparlementarisme, la haine de l’autre, l'anti-musulman.
Finalement nous ne devrions pas être surpris d’apprendre qu’un homme d’extrême droite utilisait des moyens d’extrême droite. Sarkozy, trop heureux de bénéficier des précieux conseils de son barjot de service ne l’a-t-il pas décoré de la Légion d’honneur en rappelant tout ce qu’il lui devait ? Sa plainte d’aujourd’hui, n’en est que plus pitoyable. En réalité, elle n’a pas pour objet de chercher des poux sur la tête chauve de Buisson. Elle est un avertissement pour tous les journalistes et médias qui oseraient publier le contenu d’autres bandes, d’autres enregistrements. En attendant, la presse parisienne semble avoir une idée précise de la source du « Canard enchaîné ». Autour de lui, Buisson n’avait pas que des amis. Et au sein de sa propre famille non plus.
(1) En parlant de Minute, Pierre Desproges affirmait : « Il est plus économique de lire Minute que Sartre. pour le prix d'un journal on a à la fois la nausée et les mains sales. »

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