31 mars 2014

Marc-Antoine Jamet : « travailler, proposer, se rassembler après la défaite »

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Christian Renoncourt et Marc-Antoine Jamet, hier soir, au Moulin. (photo JCH)
Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS, communique :
« Le parti socialiste et ses alliés ont subi les 23 et 30 mars 2014 une lourde défaite dans l'Eure. La Gauche perd trois des quatre plus grandes villes du département et s'efface dans de nombreuses communes importantes. Elle se réduit désormais, principalement, au triangle Conches/Pont-Audemer/Val-de-Reuil construit il y a quinze ans. C'est un incontestable échec. Les victoires remportées à Verneuil-sur-Avre et à Quillebeuf-sur-Seine, les confirmations à Bourgtheroulde, à Serquigny ou dans la vallée de l’Andelle, les succès renforcés de Gaillon et de Pont-de-l'Arche, la bonne tenue de nos partenaires à Brionne et Alizay, entre autres, l'atténuent, mais ne suffisent pas à le compenser. Seule la résistance au Front National, à sa violence et à son intolérance, par son recul après un premier tour inquiétant, est à mettre au crédit de ce dimanche électoral. Je veux avant toute autre considération saluer tous nos candidats qui se sont battus avec sincérité et engagement, remercier tous nos électeurs qui ne se sont pas trompés.
Cependant il faut discerner avec lucidité les raisons qui expliquent ce résultat.
1) La démobilisation de l'électorat de Gauche est flagrante. Elle se mesure notamment à Evreux, Louviers et Vernon où les municipalités en place ont subi le contrecoup de l'abstention nationale. Les chiffres du chômage dramatiques pour toutes les familles euroises, le sentiment que la pression fiscale devient étouffante pour les classes moyennes et les petits entrepreneurs, un discours gouvernemental qui ne convainc pas, sont manifestement à l'origine de cette désaffection. Sans oublier la sanction traditionnelle du pouvoir en place que constituent les élections intermédiaires et la situation économique calamiteuse héritée de la période Sarkozy, qui aurait handicapé toute majorité, le Président de la République doit entendre la demande de justice sociale, d'efficacité gouvernementale et de clarté politique que les Français ont exprimée.
2) Toutefois, dans l'Eure comme sur bien des territoires de notre pays, la dispersion, la dissidence et la division de la Gauche, actuelles ou passées, ont joué un rôle central dans son recul municipal. L'indiscipline, l'oubli des étiquettes, les ambitions personnelles ont été source de confusion et de rejet. Il appartiendra aux militants d'en tirer toutes les conséquences pour préparer l'année prochaine, après les élections sénatoriales et européennes, les campagnes en vue du renouvellement du conseil général et du conseil régional.
3) La Droite a su, au profit direct des anciens ministres qui font fonction de leaders locaux, implanter de nouveaux candidats aux idées radicales et aux valeurs incertaines. Ils ont su attirer, à Gisors et aux Andelys par exemple, le vote extrême tout en captant les voix du centre. Cette ambiguïté ne leur portera pas chance. Il n'y a d'adhésion ni pour leur personnalité sans aspérité, ni pour leur équipe sans unité, ni pour leur programme sans originalité. C'est une alternance par le rejet et le vide qui s'organise. Cependant ce réseau conservateur, cette toile d'araignée, ont été mis en place au lendemain de la débâcle de MM. Le Maire et Morin aux dernières élections régionales et cantonales sous un double signe : celui de la coordination et du renouvellement. Cette tactique a été favorable à la droite. Elle a pu mettre en exergue l'usure ou les difficultés de certaines équipes.
En analysant sans complaisance et sans psychodrame le processus qui a conduit à cette situation, la Gauche et les socialistes dans l'Eure, dont on connait le bilan plus que positif au département, à la région, dans les communes, doivent repartir dès aujourd'hui à la conquête politique et électorale des Eurois. Il faut de nouveau proposer et rassembler. »



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