19 avril 2014

De la démission d'Aquilino Morelle à la libération des quatre otages détenus en Syrie…

Rama Yade, dans une intervention radiodiffusée, évoque l’affaire Morelle. Plus que le conflit d’intérêts qui semble avéré, elle considère que le symbole du cireur de chaussures installé au pied d’un puissant est une charge terrible pour l’image de la gauche et dévastateur pour les contradictions éthiques qu’elle génère. Je ne suis pas toujours d’accord avec Rama Yade mais je la crois sincère sur bien des points et capable de bon sens. Elle ne fait, là, que constater l’hyperbole de pouvoir exprimé par des forts en thèmes, sans doute puisqu’énarques le plus souvent, mais bien faibles en nature humaine et en simplicité. Car c’est là-dessus qu’on juge les grands, les hommes d’état, les femmes d’exception : ils et elles font preuve d’une forme d’humilité et d’abandon du moi, la qualité de leurs convictions s’accordant avec la pratique de leurs actes. On peut dire, qu’à ce titre, des Mendès France à gauche et des De Gaulle à droite, correspondent bien à cette définition.

La libération des quatre journalistes otages en Syrie démontre que Laurent Fabius, quand il est à la manœuvre, sait persévérer et obtenir de gain de cause. C’est évidemment long, lent, trop long trop lent, pour les familles, les amis des victimes et pour le pouvoir en place qui doit négocier, discuter, palabrer et parfois payer. J’ignore les conditions précises qui ont abouti à la libération des quatre hommes détenus en Syrie, dans un pays en guerre, par un groupe djihadiste particulièrement intégriste. Si j’ai bien lui les Dépêches, les quatre journalistes français n’ont pas beaucoup vu la lumière ni été particulièrement bien traités. Mais aujourd’hui, ils sont libres et vont retrouver le sol national dans la journée. François Hollande les accueillera selon un rite éprouvé. Souhaitons qu’une certaine discrétion entoure le premier pas des prisonniers et si l’un d’entre eux porte un vêtement traditionnel arabe, j’espère que Marine Le Pen saura tenir sa langue. Quant à François Hollande, les bonnes nouvelles n’étant pas si nombreuses, je gage qu’il sera lui aussi à la hauteur de l’événement.

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