14 avril 2014

L'effondrement des colonies d'abeilles : cherchez l'erreur !


Apiculteur au Jardin d'acclimatation de Paris. (DR)
Faut-il que les industriels des produits phytosanitaires soient puissants pour qu’une étude européenne consacrée à l’effondrement des colonies d’abeilles ne comporte que des prélèvements concernant les parasites d’apis mellifera ou des témoignages de maladies connues depuis des lustres. Dans un article bien documenté paru dans le journal Le Monde, Jacques Fouquart explique que les scientifiques ont trouvé le moyen dans un rapport de plusieurs dizaines de pages de ne pas citer une seule fois les mots pesticide ou insecticide. Interpellés par les apiculteurs, les auteurs de l’étude ont expliqué que la recherche systématique de traces chimiques aurait largement dépassé leur budget et qu’ils ont dû se contenter de, si j’ose dire, chercher les petites bêtes.
Alors que depuis des années, les apiculteurs sont parvenus à démontrer la nocivité des néonicotinoïdes, voilà des responsables d’agences sanitaires et de protection des populations qui engagent des fonds importants pour cerner les causes des effondrements de colonies d’abeilles sans se soucier des raisons essentielles de ceux-ci. On sait, à 99 %, que certains produits comme le Gaucho, le Régent, le Cruiser sont plus que suspectés d’être à l’origine de gros problèmes d’orientation des abeilles incapables de retrouver leur ruche. C’est comme si, précise le journaliste scientifique, un cancérologue cherchait les causes d’un cancer du poumon sans interroger le patient sur son accoutumance au tabac.
S’il n’est pas inintéressant sur le plan purement scientifique de bien connaître les effets et les méfaits des parasites ou des prédateurs de l’abeille tels que le Varroa ou le frelon asiatique, il est évidemment indispensable de rechercher l’ensemble des causes nuisibles à la conservation des colonies et à leur extension. Alors que la France produisait 30 000 tonnes de miel il y a vingt ans, la production a été divisée par deux ces dernières années. Heureusement, il semble bien qu’un nombre toujours plus important de jeunes et de moins jeunes des deux sexes désirent se lancer dans l’apiculture, le miel étant un produit noble et la passion des abeilles plus qu’un passe-temps. Les ruchers écoles de Guichainville et de Beaumesnil refusent des élèves à chaque démarrage de l’année apicole ce qui prouve l’engouement des Eurois pour une activité et un loisir des plus enrichissant.

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