30 avril 2014

Les enseignants ne sont pas là pour se faire engueuler ou menacer physiquement


Protester, bien sûr.  Mais pratiquer la violence, quelle preuve de faiblesse. (photo de manif de lycéens en 1980)
50 % des directeurs et directrices d’écoles primaires se déclarent harcelés, insultés, menacés dont certain(e)s physiquement. Autrement dit, cette enquête (publiée récemment) montre que la violence n’est pas seulement dans la tête d’une minorité d’adolescents plus ou moins influencés par les jeux vidéo. Elle existe bel et bien chez des adultes et des parents, ceux qui n’acceptent pas les réprimandes, les punitions infligées à leur progéniture.
Ce pourcentage est évidemment très inquiétant. Car s’il est un lieu où la violence verbale et physique ne doit pas avoir droit de cité, c’est bien à l’école et dans tous les établissements éducatifs. N’est-ce pas à l’école qu’on apprend les civilités, les règles qui permettent de vivre ensemble, le nécessaire respect d’une forme d’autorité du maître sans lequel il n’est point de méthode, d’organisation, d’apprentissage du savoir. Je n’ai pas écrit autoritarisme ou comportement caractériel, ce qu’il m’est arrivé de rencontrer durant ma carrière scolaire mais pour être franc, il s’agissait d’une minorité de professeurs très faible ou très faibles au choix.
Au contraire et notamment pendant mon passage à l’école primaire, j’ai le souvenir ému des institutrices et instituteurs qui avaient la mission — c’en est toujours une — de nous enseigner une culture générale utile pour toute la vie. Je ne peux les citer tous et toutes mais il est évident que des gens comme Mme Prieux, Jean Fermanel, Serge Bove, André Frouin à Louviers etc. portaient haut les valeurs de l’école laïque et républicaine.
Si j’ai également souvenir de certaines bagarres entre élèves, je ne me rappelle pas des menaces ou des actes violents à l’égard des enseignants de la part des parents. Dans les années cinquante et soixante, les maîtres étaient respectés, adulés même compte tenu des connaissances qu’ils nous inculquaient. Même si nous ne comprenions pas toujours ce à quoi elles pourraient nous servir.
La violence d’aujourd’hui semble devenue une banalité, un mal avec lequel on doit vivre. Elle serait partout et pour rien. Elle serait devenue un mode de communication comme un autre. Ne s’agit-il pas plutôt d’une sorte de symptôme d’incommunicabilité. Rappelons que les enseignants ne sont pas là pour se faire engueuler mais pour ouvrir les esprits et parfois les cœurs.

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