28 mai 2014

L'affaire des fausses factures de Bygmalion : la fable de Jérôme Lavrilleux racontée aux enfants

Pour Sarkozy, agir en France ! (photo JCH)
 Jérôme Lavrilleux, ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé et Yves Thréard, du Figaro, sur des antennes différentes et dans des rôles également différents ont tenu le même discours. Le premier mouillé jusqu’au cou dans l’affaire des fausses factures de Bygmalion (il était directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy) a reconnu sur BFM TV que « le train de la campagne roulait si vite qu’il n’a pas osé tirer sur le signal d’alarme. » Il faut comprendre que la campagne était si intense et Nicolas Sarkozy si préoccupé de battre les estrades que pas un de ses collaborateurs n’a osé l’ouvrir et n’a seulement pensé à alerter le candidat sur l’accumulation des dépenses et des factures. On connaît Sarkozy, il n’aurait pas supporté le moindre problème d’intendance et en ce sens il est totalement responsable de la situation créée. Mais la version Lavrilleux c’est le monde raconté aux petits enfants. Le croira qui a envie de le croire. Brice Hortefeux, par exemple. Quelle personne sensée peut raisonnablement admettre que ni Copé, ni Sarkozy n’ont entendu parler d’une somme de 11 millions d’euros (11 millions !) de dépassement du compte de campagne ? Qui peut imaginer que les principaux responsables du parti et de la campagne soient tenus à l’écart d’une affaire aussi lourde de conséquences possibles. Puisque Sarko aime bien le mot, je dirais que cela ressemble à une fable.
Le second point de la démonstration de Lavrilleux est plus spécieux, plus sournois. Il consiste à affirmer que si on étudiait avec soin les comptes de campagne de François Hollande, on trouverait des choses pas très nettes. « Il est impossible de faire campagne sans dépasser le plafond légal de 22 millions d’euros. » Non content de pleurer sur son sort devant la France entière, Lavrilleux cherche à décrédibiliser l’adversaire forcément coupable lui aussi. Cette défense de nature enfantine a pourtant été reprise par Yves Thréard, un habitué du plateau de C dans l’air. Ce dernier y a maintes fois prouvé sa détestation de la gauche et de François Hollande. Alors pourquoi ne pas suggérer que chez les socialistes « on a affaire aux mêmes expédients. » Il est gonflé le Thréard. Sans le début de commencement d’une preuve, il jette l’opprobre sur le PS, déjà à terre, et cherche à accréditer le fait que tous les partis, tous les politiques, pratiquent le même art de la dissimulation malgré les lois, les textes, les contrôles. Ce système de défense est pitoyable. Jamais on ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, jamais on ne doit tenter de s’exonérer de ses responsabilités en discréditant l’adversaire qui n’en peut mais.
J’ignore comment cette histoire de fausses factures va se terminer. Mais une chose me rassure. Des gens comme Copé et Lavrilleux sont mieux hors du système institutionnel que dedans. Car eux aussi nourrissent le vote FN.

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