27 juillet 2014

La finance a un nom, un visage…les Américains viennent de sanctionner sévèrement BNP Paribas


A droite de la photo, la tour d'une banque française dans le quartier de la Défense à Paris. (photo JCH)
Michel Sapin, et il a raison, se réjouit de constater que près de 30 000 Français imposables ont déclaré des sommes déposées sur des comptes à l’étranger pour les faire revenir sur le sol national. Au passage l’Etat impose des pénalités (réduites selon la bonne foi et l’activité du compte) et réclame les impôts dus. On en serait à 1,5 milliard d’euros et l’année 2014 n’est pas terminée.
Il faut se réjouir de ce que des Français, travaillant sur le sol national ou y résidant, acceptent (de force je vous l’accorde) de rapatrier des fonds dormants sur des comptes suisses numérotés ou Luxembourgeois ou déposés à Jersey. Il est certes plus facile pour le fisc d’obtenir gain de cause avec les pays engagés dans une réciprocité d’informations même s’il est plus rare d’entendre que des Suisses ont dissimulé leur patrimoine financier en France !
Cette évasion fiscale plus que symbolique devrait inciter Michel Sapin à lorgner du côté des banques. Une émission récente sur l’évasion fiscale faisait apparaître le rôle important joué par une la première banque française, BNP Paribas, dans l’ouverture de comptes off-shore et dans le déni le plus total du PDG qui, interrogé par les parlementaires, s’est plu à ne pas pouvoir définir le terme évasion fiscale « notion floue » et à nier les rôles joués par ses agents dans les interventions auprès des imposés français pour les inciter à «planquer» leur argent dans ce qu’on appelle les paradis fiscaux.
La BNP me semble très mal placée pour jouer les vierges effarouchées. Après des années de discussion avec les autorités américaines BNP Paribas a été condamnée à un amende de près de neuf milliards de dollars pour ne pas avoir respecté l’interdiction de commercer (en dollars) avec des pays sous embargo financier américain comme l’Iran, le Soudan…le tout avec des succursales situées à l’étranger.
Une « petite amende » de 80 millions de dollars vient d’être à nouveau imposée à BNP à la suite d’une nouvelle entorse aux lois américaines. On constate que Michel Sapin, s’il a raison de chasser les auteurs d’actes antinationaux de la part d’entreprises ou de particuliers, gagnerait beaucoup plus d’argent en cherchant à réglementer certains circuits bancaires bien connus et aboutissant aux îles Caïmans, aux îles vierges, à Monaco, à Singapour ou ailleurs.
François Hollande affirmait que la finance n’avait pas de visage. Les Etats-Unis sont parvenus à en mettre un sur les auteurs des fraudes, tous licenciés de BNP à la demande du gouvernement américain…c’est possible !

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