18 juillet 2014

L'acquittement de Silvio Berlusconi en appel nous enseigne la prudence eu égard aux affaires judiciaires


Berlusconi acquitté en appel !
L’acquittement de Silvio Berlusconi, par une cour d’appel italienne composée de trois juges n’a pas fini d’étonner les Italiens, d’abord, les magistrats de première instance ensuite, et les observateurs de ce beau et grand pays qu’est l’Italie. Berlusconi avait été condamné à des travaux d’intérêt général (après avoir frôlé l’emprisonnement) et surtout à une peine d’inéligibilité l’empêchant de conduire la campagne des Européennes comme candidat de son parti Forza Italia.
Les raisons — il en faut, non ? — qui ont conduit les juges à blanchir le champion du Bunga Bunga poursuivi pour détournement de mineur et consommation excessive de plaisirs lascifs sont simplissimes : pas de preuve. Accusé d’abus de pouvoir, les magistrats ont en effet estimé qu'«il n’y avait pas de délit faute de preuves», et sur la prostitution, ils ont souligné que «les faits reprochés ne constitu(ai)ent pas un délit».
Berlusconi, s’il est blanchi par une justice indépendante, n’est pas pour autant réhabilité politiquement. Maintenant âgé de 77 ans, Silvio n’en a d’ailleurs pas fini avec les magistrats puisque d’autres procès s’annoncent tout aussi périlleux en première instance mais dont les décisions seront évidemment susceptibles d’appel. Il n’est pas impossible que dans l’affaire du Ruby Gate, le parquet italien se pourvoie en Cassation. Il faudra évidemment des mois avant de connaître l’issue finale d’un éventuel procès. Alors qu’il sortait de la maison gériatrique où Berlusconi accomplit son travail d’intérêt général, il a été salué par des supporters enthousiastes très heureux du dénouement.
J’ai imaginé la situation en France avec, par exemple, une condamnation de Sarkozy en première instance (quel que soit le procès futur ?) et un acquittement en appel. Cette situation serait évidemment très différente du cas italien car Sarkozy n’a pas le même âge et il s’apprête à devenir très actif dans la préparation de son retour sur la scène politique. Il suffit d’un problème de forme ou de procédure, pour que la meilleure instruction du monde soit réduite à néant. Ou qu’un manque de preuves, aux yeux des juges, permette de sauver la face de l’ancien président. On n’en est pas encore là. L’affaire Bettencourt, l’affaire des sondages de l’Elysée, le financement de la campagne d’Edouard Balladur et l’affaire Karachi, l’affaire de l’arbitrage Tapie, le scandale Bygmalion, le financement de la campagne électorale de 2007, celui de 2012…que de petits cailloux et de grosses pierres sur le chemin de Nicolas Sarkozy…vers l’investiture suprême !

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