16 juillet 2014

Neuf mois ferme et cinq ans d'inéligibilité pour la candidate du FN (exclue depuis)


Christiane Taubira. (DR)
Neuf mois ferme et cinq d’inéligibilité. Le tribunal correctionnel de Cayenne, saisi par une association guyanaise, a condamné une candidate du Front national aux élections municipales récentes à cette peine infamante et particulièrement sévère. La jeune militante frontiste s’était présentée à Rethel (Ardennes) sur une liste municipale et avait trouvé judicieux de faire figurer sur sa page Facebook la photo d'un jeune singe avec à proximité le portrait de Christiane Taubira légendé ainsi : «18 mois » sous la photo du singe et « maintenant » sous la photo de la ministre de la Justice.
J’avais, à l’époque, exprimé dans ces colonnes tout le dégoût que m’inspirait cette initiative. Elle n’était d’ailleurs pas une action isolée puisque d’autres, notamment des membres de la « Manif pour tous », s’étaient déjà associés à cette infamie. Christiane Taubira, on s’en doute, avait regretté « qu’une belle et haute voix ne se soit pas élevée » rapidement pour dénoncer ces propos et ces images infects.
Tout au long de l’audience, comme le rapporte le journal Libération, les avocats de Walwari avaient stigmatisé la politique du Front national qui constitue, comme l’a souligné Joël Pied, secrétaire général de Walwari, «une menace et un danger pour la société cosmopolite». En conclusion, les avocats avaient demandé que la décision qui serait prise «fasse jurisprudence inscrite en lettres d’or».
En l’absence des prévenus, Anne-Sophie Leclère et le Front national (qui depuis l’a exclue du mouvement) le tribunal a souhaité marqué le coup et indiqué aux éventuels imitateurs actuels ou futurs ce qu’il en coûtera de fustiger un(e) citoyen(e) français(e) pour la couleur de sa peau ou ses origines.
On se doute que la dame Leclère et le Front national (condamné à 30 000 euros d’amende et 50 000 euros à l’association plaignante) vont interjeter appel. Il n’empêche que ce jugement (provisoire donc) va marquer les esprits et exprime bien le souci des magistrats d’appliquer avec sévérité les atteintes à la dignité des personnes qu’elles soient un ministre de la justice ou un quidam.

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