10 août 2014

La saison de foot commence « bien » à Bastia : 44 policiers et gendarmes blessés


Au temps où le FCR (Rouen football club) jouait en première division, mon père m’emmenait voir des matchs au stade des Bruyères. C’était l’époque bénie où l’argent roi ne dominait pas encore le football professionnel et où les pères (et les mères) pouvaient être accompagnés de leurs enfants au stade en toute sécurité. Dans les tribunes, on trouvait de vrais passionnés et de chauds partisans de leur équipe sans que jamais, ô grand jamais, les supporters en viennent aux mains. On notait la présence de quelques policiers, hors du stade, et uniquement pour canaliser le flot de voitures important avant et après le match.
C’était l’époque, également, où les joueurs noirs ou d’origine maghrébine, ne se faisaient pas insulter de manière raciste mais se voyaient affubler de surnoms plutôt sympathiques même si cette façon de faire revenait, en fin de compte, à stigmatiser ces joueurs d’origine non européenne.
Aujourd’hui, aller au stade avec ses enfants relève de l’irresponsabilité de la part des parents. Une simple confrontation opposant l’équipe de Marseille à Celle de Bastia, hier soir, commence et se termine sous le signe de la violence. 44 policiers et gendarmes blessés ou agressés ! Le tout après que les forces de l’ordre, comme l’écrit le ministre de l’Intérieur, ont agi avec « responsabilité et retenue. »
Je sais bien que la Corse n’est pas seulement l’endroit où des vacanciers heureux passent une partie de leur été. Je sais bien que les règlements de comptes y sont nombreux et les crimes souvent impunis. Je sais bien que le culte de la violence y est pratiqué comme une religion et que les responsables des clubs de foot professionnels ont leurs noms ailleurs qu’à la rubrique sportive des journaux.
Tout de même, pour une ouverture de saison, les heurts d’hier soir, sont le symbole d’une société malade. Reste à se mettre d’accord sur le diagnostic.

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