10 octobre 2014

La prochaine crise financière proviendra-t-elle de la situation financière des collectivités territoriales ?

Nicolas Mayer-Rossignol à Val-de-Reuil. (photo JCH)
Le taux de croissance de l’Allemagne sera revu à la baisse en 2014 et en 2015. Angela Merkel dit réfléchir à cette fâcheuse situation. Le fait est que les principaux clients de la première économie européenne sont ses voisins et que ceux-ci, frappés plus ou moins durement par la rigueur ou par l’austérité, comme on voudra, achètent moins de produits allemands…la balance commerciale demeure toutefois excédentaire. O combien !
S’agissant de la France, le taux de croissance envisagé par l’INSEE et le FMI ne correspond pas à celui qui a servi à établir le budget 2015. Autrement dit, les prévisions du gouvernement sont « optimistes » selon qu’on lui est favorable ou « insincères » si on l’est moins. En parlant franc cela veut dire que la consommation ne repart pas, que l’inflation est au plus bas et que le chômage va continuer d’augmenter même moins vite, comme dirait Michel Sapin.
En parlant franc, toujours, cela veut dire que les politiques conduites par des gouvernements de droite ou de gauche, construites sur la baisse des dépenses publiques, sur une déflation qui ne dit pas son nom (attendons encore quelques mois) nous mènent tout droit à l’échec. Delphine Batho (la ministre virée) aurait donc raison d’affirmer dans son livre « insoumise » que s’il est fidèle à sa parole, François Hollande ne pourra se succéder à lui-même puisqu’il aura échoué sur une de ses principales promesses : la baisse du chômage en France.
Reconnaissons qu’il n’est pas le seul responsable de la situation actuelle. L’Allemagne ne veut pas relancer l’investissement et donc favoriser une croissance susceptible d’aider ses amis européens. Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission, a beau envisager un programme de 300 milliards d’euros à engager dans des infrastructures et le numérique etc. pour l’instant on n’en voit pas la queue d’un. Christine Lagarde, présidente du FMI, a pris conscience de l'Etat économique de l'UE et pousse à des initiatives même non orthodoxes.
Faut-il pour autant augmenter les impôts ? Certainement pas. Je pense à ce qu’affirmait Nicolas Mayer-Rossignol lors d’une réunion publique tenue à Val-de-Reuil récemment : « Les gestionnaires de fonds publics doivent veiller à l’état de la dette. Elle doit être soutenable. » C’est sans doute parce qu’elle est soutenable en Haute-Normandie que cette région est considérée comme l’une des régions les mieux gérées de France. Et pourtant, la Région Haute-Normandie lance des programmes d’investissements importants en collaboration avec les départements et les intercommunalités.
Prenons garde. La prochaine crise économique pourrait bien provenir de l’état des finances des collectivités territoriales dont les dépenses fixes ne baisseront pas si aisément.

Aucun commentaire: