3 novembre 2014

De Cameron au Burkina Faso en passant par l'Ukraine et la Russie de Poutine

Je ne consacre pas suffisamment d’espace à la politique étrangère et européenne. J’ai tort car ce qui se passe en Afrique, en Russie, en Chine, et évidemment dans l’Union européenne a des conséquences sur la situation nationale française.
M. Cameron, le premier ministre britannique, a décidé de ne pas verser les deux milliards d’euros dus au budget de l’UE après le calcul de son PIB depuis plusieurs années. Si certains pays sont exemptés de compensation eu égard au non paiement de leur écot par les Anglais, la France apporte au pot commun un milliard d’euros chaque année dont on a bien besoin. Angela Merkel a haussé le ton ces derniers jours pour informer M. Cameron de l’exigence à remplir ses devoirs collectifs. Nul n’ignore que l’UKIP taille des croupières aux conservateurs mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas respecter les traités et encore moins ses engagements. Depuis Winston Churchill qui affirmait toujours choisir le grand large (comprendre l’Amérique) à l’Europe continentale, Cameron prend le risque de se voir sanctionné par la Commission européenne en cas d’obstination. Michel Rocard déclarait, il y a quelques semaines : « Si les Britanniques veulent quitter l’UE, qu’ils s’en aillent. »
On peut s'attendre à tout avec Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine est le seul dirigeant d’une puissance importante à reconnaître comme valables les résultats des élections qui se sont déroulées dans la partie pro-russe de l’Ukraine ce dimanche. Les indépendantistes russophones de Donetsk et de Louhansk ont nettement triomphé…même si le vote a eu lieu sous le regard avisé de l’armée russe venue pour protéger les bureaux.
Quand on lit le livre de Tania Rakhmanova « Au cœur du pouvoir russe » on comprend comment Vladimir Poutine agit. Comment il est arrivé au pouvoir, comment il a éliminé tous ses ennemis (physiquement quelques fois) comment il souhaite rétablir les frontières de la grande Russie et surtout comment il trompe les occidentaux quelques fois un peu naïfs face à cet ancien lieutenant-colonel du KGB qui a gardé un goût certain pour ses méthodes et pour leurs résultats. Les dirigeants européens ne doivent donc avoir aucune illusion sur leurs rapports avec Poutine. Il ne connaît que les rapports de force et une forme de violence dans tout ce qu’il touche ou approche. Il considère l’Ukraine comme son pré carré. Il a annexé sans coup férir la Crimée. A qui le tour ?

L’un des chefs de Boko Haram, le groupe djihadiste du Nigéria vient de déclarer dans une vidéo postée sur Youtube que les 210 lycéennes enlevées il y a quelques mois avaient été converties à l’Islam et mariées de force aux membres de la secte. Il faut traduire ce langage et comprendre que les jeunes filles ont été violées et abusées sexuellement sous prétexte de les réduire à une forme d’esclavage. On est loin de l’annonce de François Hollande déclarant qu’un accord avait été trouvé par le gouvernement nigérian et les « fous de Dieu », adeptes de la Charia…
Le Président de la République française devrait plutôt s’inquiéter un peu plus des conséquences des événements du Burkina Faso sans pour autant revenir aux pratiques dépassées de la Françafrique. Le président Blaise Campaoré (le dictateur Compaoré ?) a pris la fuite et gagné la Côte d’Ivoire où il avait soutenu les opposants à Gbagbo. Des militaires burkinabés ont donc pris le pouvoir au grand dam des dirigeants occidentaux. Ces derniers les prient de le confier à des civils et d’organiser des élections libres. Je ne suis pas un spécialiste de l’Afrique mais j’ai l’impression que le mot démocratie n’a pas le même sens en France et au Burkina Faso. Sur le mot corruption, il n’y aurait pas de différence d’appréciation car en Afrique, plusieurs dirigeants et leur entourage sont des champions de ce sport international.

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