22 novembre 2014

La démission de Christian Renoncourt et, dans un autre genre, celle de Kader Arif

Christian Renoncourt
Dans un message paru sur le site Facebook, Christian Renoncourt, conseiller municipal de Louviers (opposition) conseiller communautaire à la CASE, mais surtout secrétaire de la section de Louviers du PS annonce qu’il démissionne de toutes ses responsabilités partisanes : section de Louviers, conseil fédéral, bureau fédéral…
Dans une lettre adressée aux militants et reçue hier, il explique sans entrer dans tous les détails qu’il refuse de continuer de passer pour un imbécile. Je fais bref mais c’est l’esprit de son texte. Passer pour un imbécile, cela veut dire que toutes les décisions soi disant démocratiques sont décidées et prises ailleurs que là où elles devraient l’être. C’est le cas de la désignation des candidats aux cantonales. Après que les chefs du PS départemental lui avaient fait miroiter une candidature naturelle avec Leslie Cléret, sortante incontournable, Christian Renoncourt s’apprêtait à affronter (avec deux autres candidats) les suffrages des membres de la section locale. Il a compris que ce vote ne serait qu’indicatif puisque d’autres « contraintes » pèseraient tels que les accords recherchés avec les autres partis de gauche dont le fameux PRG de l'Eure.
Le Parti socialiste dont tous les observateurs prévoient une lourde défaite aux prochaines élections départementales peut-il se permettre de ne pas profiter de cette période de basses eaux inévitable pour promouvoir de nouvelles têtes et de nouveaux talents ? Peut-il se permettre de laisser sur la touche, sur un mode vertical, le premier des socialistes lovériens quand la ville de Louviers représente 72 % des habitants du canton et 78 % des électeurs ? Voilà un bon thème pour les prochains états généraux et pour le prochain congrès du PS de juin 2015 ? En attendant, je salue la persévérance et l'engagement de Christian Renoncourt, fidèle à ses convictions.

Décidément, les turpitudes de la gauche au plan national vont bientôt être aussi nombreuses que celles de la droite. Encore un ministre qui démissionne ou qu’on démissionne. Encore une histoire financière de marchés publics et de favoritisme. Il reste, certes, à prouver que les soupçons sont justifiés et que Kader Arif (ministre des anciens combattants) est coupable ou complice d’un délit. Si c’est le cas, elle est où la République exemplaire du président François Hollande ? Elle est où la République irréprochable de l’ancien candidat PS à la présidentielle ? Pas un mois sans qu’un cacique socialiste ne soit mis en cause par Mediapart qui, une fois encore, se révèle un outil précieux pour mettre au jour ce que les puissants voudraient nous cacher.
J’imagine la tête des militants du Parti socialiste ! Ils n’ont pas voté pour des gens malhonnêtes ou ripous. Ils n’ont pas voté pour entendre que tel ministre possède un compte à Singapour, que tel autre n’a pas payé ses impôts, que tel autre, encore, est suspecté d’avoir avantagé une société où figurent sa sœur et ses neveux. Évidemment, il existe une présomption d’innocence et ce qui est vrai pour M. Dupont ou M. Sarkozy doit l’être aussi pour l’ami de toujours du président.
Tout de même, arrêtons-nous un instant et regardons le paysage politique à gauche puisque c’est cette famille-là que nous aimerions considérer comme étant au-dessus de tout soupçon. Il est ravagé. La crédibilité de chaque membre du PS est atteinte là où ça fait le plus mal : dans des principes et des valeurs auxquels il croit avec une candeur bien naïve…

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