11 novembre 2014

L'affaire « Jouyet-Fillon » ou comment les socialistes transforment de l'or en plomb


Les socialistes ont l’art de transformer de l’or en plomb. L’affaire « Jouyet-Fillon » illustre bien les bévues et les maladresses de ceux qui nous gouvernent. Car au fond, cette affaire est avant tout le problème de l’UMP et de la guerre impitoyable que se livrent les candidats de ce parti à la présidentielle, d’une part, mais aussi et surtout les responsables de l’UMP mouillés jusqu’au cou dans les fausses factures et les surfacturations de la société Bygmalion ainsi que Nicolas Sarkozy, principal responsable en droit, du dépassement grandiose de ses comptes de campagne et des conséquences juridiques qui vont avec. Fillon, Juppé et Raffarin ont licencié les principaux auteurs de cet accord entre l’UMP et Bygmalion mais on peut comprendre que Fillon soit ulcéré de constater que Sarkozy — pour l’instant — parvient une fois de plus à passer entre les gouttes.
Que Jouyet se soit mêlé, un tant soit peu, de cette tambouille interne à l’UMP, est un miracle pour Sarkozy. Le candidat à la présidence de l’UMP ne s’est pas privé, hier soir à Caen, de mettre en cause l’Elysée et ses hommes. Jouyet-Fillon, c’est du pain bénit pour celui qui a tant à confesser, lui qui se revendique de ses racines chrétiennes à tout bout de champ. Et voilà comment la haine de Fillon pour Sarkozy et sans nul doute les tentatives du premier pour stopper l’ascension du second se transforme en un procès contre — devinez qui ? — le gouvernement ! Incroyable.
Cela me rappelle que lors de la publication des écoutes, les médias avaient totalement laissé de côté — à quelques exceptions près — le fond de l’affaire Bismuth-Herzog-Azibert pour reprocher à Christiane Taubira d’avoir été (ou non) informée du contenu de ces documents judiciaires. Là encore, les socialistes réussirent à transformer de l’or en plomb. Alors qu’il suffisait de laisser Sarkozy s’empêtrer dans des explications oiseuses et attendre tranquillement que la justice suive son chemin…
Décidément, François Hollande peut bien se désintéresser des affaires judiciaires — et je le crois bien volontiers — il devrait inviter ses collaborateurs et ses ministres à faire comme lui. Quel gâchis !

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