11 janvier 2014

Franck Martin a rendu publique la liste qu'il conduira lors des prochaines élections municipales à Louviers


Franck Martin a réuni les membres de la liste qu’il présentera aux prochaines élections municipales ce samedi midi. On remarquera les départs de Jacky Bidault, pour les raisons que l’on sait et de Marie-Hélène Gateau, laquelle aspire à une retraite paisible. Parmi les sortants qui se représentent, on trouve les noms des conseillers de la vieille garde. MM. Laheye, Yung, Liénard, Mmes Baudet et Fillâtre, poursuivent donc leur vie municipale. Franck Martin a réussi un dosage subtil entre les Lovériens de différentes origines et de différentes appartenances politiques. Le PS, le PRG et les Verts sont présents es qualité. A signaler la présence de François Loncle, député, qui occupera sans doute la dernière place sur la liste définitive afin de marquer un soutien symbolique à cette équipe mixte qu’il appelait de ses vœux.
Par ordre alphabétique : AKIN Huseyin,42 ans, agent d'administration, BAUDET Ghislaine, 56 ans, retraitée de la fonction publique territoriale, BLASQUEZ Pauline, 69 ans, ancien agent de la restauration scolaire, BOUGET Alain, 61 ans, retraité de la métallurgie, CANIVET Bruno, 69 ans, technicien à la retraite, CELIK Yakup, 26 ans, responsable travaux, COUSSEAU Marie-Claude, 61 ans, cadre Ingénierie SNCF, DACHE Axel, 39 ans, électrotechnicien, D'ALMEIDA Dominique, 64 ans, retraité de la métallurgie, DUMONT Marie-Pierre, 58 ans, assistante sociale, Cadre de la fonction publique territoriale, DURR Solène, 32 ans, responsable magasin BIOCOOP, FAZLIOGLU Muge, 33 ans, étudiante en Ressources Humaines, FERIHI Abdel, 28 ans, technicien logistique, FILLATRE Christine, 49 ans, professeur des écoles, FRAISSE Alexis, 37 ans, ingénieur, GRECH Sophie, 52 ans, secrétaire gestionnaire, GUERARD Anne-Josy, 30 ans, cadre du secteur psycho social, HEBERT Pascal, 58 ans, ancien typographe, JEANNE-TELLIER Véronique,60 ans, technicienne de la sécurité sociale, JULLIEN-MITSIENO Véronique, 58 ans, documentaliste, LAHEYE Denis,60 ans, ancien Directeur SEGPA, LAQUERIERE Edwige, 63 ans, ouvrière SANOFI PASTEUR à la retraite, LAROCHE Cécile, 33 ans, professeur des écoles, LIENARD Roland, 67 ans, ancien Directeur IMP Moulin vert, LONCLE François,72 ans, ancien journaliste, député de l'Eure, MARTIN Franck, 58 ans, éditeur, maire et conseiller régional, MOMPLAY Isabelle, 57 ans, assistante familiale, RAFA Messaoud, 42 ans, agent de travaux, RENONCOURT Christian, 54 ans, cadre entreprise publique, SEGHIR Leïla, 32 ans, responsable associative, TOMBREY Ida, 50 ans, secrétaire de Direction, VALIN Yves, 60 ans, inspecteur de l'Education Nationale retraité, YUNG Patrice, 69 ans, ancien professeur de lycée, président de la CASE.
 
Le square des Pénitents en 1982. Depuis, il est devenu une école de musique moderne et fonctionnelle. Photo d'archives de 1982 (Jean-Charles Houel)

On n'en fera jamais assez contre l'antisémitisme, l'homophobie, l'islamophobie…et contre Dieudonné


Manuel Valls n'en fait pas trop. (Fondapol)
Un sondage indique que les Français sont très majoritairement contre Dieudonné mais ils considèrent que le gouvernement et les médias en font trop autour de son cas. Je ne suis pas du tout d’accord avec ces Français-là. Je considère, au contraire, qu’on n’en fait jamais assez dans des domaines aussi sensibles que l’antisémitisme, l’homophobie, l’islamophobie, la colonisation, toute attitude qui consiste à stigmatiser, rejeter, haïr, abaisser, humilier.
N’oublions pas que les sites de Dieudonné sont fréquentés par des dizaines de milliers de fans avides de fureur et de sang. Je ne crois pas un seul instant que ses admirateurs soient des perdreaux de l’année. Quand on va, aujourd’hui, sur les sites Youtube ou Daily Motion de l’ancien comique, quand on prend des billets à 43 ou 50 euros pour assister à ses meetings, on sait ce qui va se dire. On sait que « les Juifs, la juiverie, le complot juif, la Shoah, les chambres à gaz, Patrick Cohen, Frédéric Haziza » vont être au menu de la détestation dieudonnesque. On sait que des délits vont être commis et que « la petite entreprise de la haine » comme dirait Manuel Valls, va rapporter plein de sous. On sait que les tee-shirts, les stylos, les gadgets, vont partir comme des petits pains, on sait aussi que le Dieudonné va tendre son drap pour — le pauvre homme — payer des amendes dont l’Etat attend encore le premier euro ! Il nous prend vraiment pour des cons.
Non, décidément non, il ne faut pas cesser de le harceler, d’exiger le paiement de ses impôts avec pénalités, de le poursuivre au premier dérapage, à la deuxième bavure, à la troisième injure raciale. Philippe Bilger a raison : l’ancien procureur général s’étonne que les juges aient preuve d’une mansuétude coupable en ne condamnant pas Dieudonné aux peines d’amendes maximales, aux peines de prison avec sursis et en cas de récidive, à de la prison ferme. Le combat doit être politique, juridique, financier.
Je n’accepte pas non plus les commentaires à la petite semaine sur le thème : « pendant ce temps là, on ne parle pas du chômage…» Dieudonné se définit comme un militant antisystème, soutenu par les Soral et autres nazillons au petit pied, 47 % des adhérents du Front national l'approuvent ! Dieudonné vit du système, il est le système.  Alors qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec ces godiveaux et autres quenelles. Dieudonné n’est pas une victime de l’esclavage ou de la colonisation. Il n’est victime que de lui-même et de ses démons.

« La vie ensemble, une ville d'avance » la liste de Marc-Antoine Jamet « pour Val-de-Reuil, en 2014 »


Marc-Antoine Jamet est arrivé en retard à la conférence de presse organisée à l’occasion de la présentation de liste qu’il conduira à Val-de-Reuil lors des prochaines élections municipales. Mais c’était pour la bonne cause. Il menait des négociations avec les représentants d’Europe-Ecologie Les Verts lesquels ont obtenu des avancées et des engagements de la part du maire sortant sur un programme de transition écologique prometteur. Cet accord a permis à Marc-Antoine Jamet de se féliciter que sa liste soit soutenue officiellement par le Parti socialiste, le Parti communiste, le Mouvement républicain et citoyen et EELV ce qui aura sans doute du mal à se reproduire ailleurs dans l’Eure. Les difficultés d’union à Evreux et à Vernon, notamment, soulèvent des inquiétudes à gauche mais la vie politique n’est pas un long fleuve tranquille.
A Val-de-Reuil, la liste Jamet présente quelques caractéristiques saisissantes : renouvellement, rajeunissement, diversité des âges, des origines, des quartiers et des professions. Chaque candidat et candidate s’est présenté(e) à la presse en motivant son engagement pour les six années à venir dans la ville et au sein de la communauté d’agglomération Seine-Eure. Les plus anciens ont vanté les réalisations et la politique conduite en terre rolivaloise, les nouveaux ont exposé les raisons de leur intégration à une liste dont ils partagent les objectifs.
Sans entrer dans tous les détails de l’exposé du maire, je retiens trois points importants : ce sera, s’il est réélu maire, le dernier mandat de Marc-Antoine Jamet. La raison en est simple : le mandat de maire exige une disponibilité et des sacrifices familiaux importants. MAJ est âgé de 54 ans. Il n’a pas vocation à rester maire toute sa vie. Il passera le témoin à un homme ou une femme préparé(e) à sa succession. Le second point c’est l’avenir commercial de Val-de-Reuil. Un appel d’offres en cours devrait permettre à l’équipe municipale de choisir entre Auchan, Carrefour et Intermarché. Un plan global d’aménagement commercial doit redonner une vie marchande et artisanale à une ville qui souffre d’une dalle trop eu fréquentée. Enfin, les recensements INSEE indiquent qu’Evreux, Louviers, Val-de-Reuil perdent des habitants. Marc-Antoine Jamet conteste les méthodes statistiques utilisées. Il souhaite que l’INSEE réalise un recensement global et complet conforme à une meilleure réalité mesurée par les permis de construire, l’ouverture des compteurs d’eau et de nouvelles classes ainsi que la modernisation du Centre des Vignettes…
La liste définitive avec ordre des candidat(e)s et fléchage des représentant(e)s à la CASE sera publiée dans quelques semaines. Voici la liste par ordre alphabétique.
Benoit Balut, éducateur sportif en centre de réinsertion, 30 ans, Olivier Barbosa, étudiant en sciences politiques, 26 ans, Fadilla Benamara, cadre commerciale, 48 ans, Maammar Birrou, président d’association, 70 ans, Noëlle Boudard, agent retraitée de la Sécurité sociale, 65 ans, Jean-Claude Bourbault, comédien, 68 ans, Bernard Cancalon, président d’association, 59 ans, Anne-Marie Chamouna, professeur des écoles, 48 ans, Claude Charles, retraité de la fonction publique territoriale, 63 ans, Michèle Combes, institutrice en retraite, présidente d’association, 69 ans, Christophe Coplo, salarié dans le secteur de la pharmacie, 48 ans, Jean-Jacques Coquelet, directeur général de collectivité locale, 65 ans, Géraldine Deliencourt-Godefroy, fondatrice de la Start-up TF Chem, 43 ans, Fatia Djemel, adulte relais, 33 ans, Rachida Dordain, éducatrice spécialisée, 46 ans, Pascale Dumontier, comptable 55 ans, Catherine Duvallet, professeur de collège, 57 ans, Mohamed Fliou, auditeur financier, 23 ans, Nabil Ghoul, policier ferroviaire, 34 ans, Bruno Huré, graphiste, 43 ans, Marc-Antoine Jamet, magistrat à la cour des comptes, 54 ans, Jacques Lecerf, dirigeant de bureau d’études, 61 ans, Aurélie Lefebvre, professeure des écoles, 34 ans, Dominique Lego, salarié de l’industrie logistique, 51 ans, Grace Loubassou, étudiante à Sciences Po Paris, 22 ans, Daniel Moreau, cadre de site industriel, 61 ans, Maryline Niaux, secrétaire de circonscription de l’éducation nationale, 46 ans, Ousmane N’Diaye, développeur informatique, 32 ans, Elhoussaine Ouhlisse, professeur de collège, 51 ans, Sereyleakhéna Phai, agent de Mission locale, 20 ans, Jeanne Pouhé, étudiante en chimie cosmétique, 22 ans, Yvette Rebours, ouvrière retraitée, 64 ans, Lisbeth Schreiber, commerçante, 58 ans.

La liste compte 18 membres du PS, 2 du PCF, et des membres de la société civile, de gauche, mais non encartés.

François Hollande balancera le ou la journaliste dans les cordes


Un ami m’a reproché de ne pas avoir évoqué sur ce blog le contenu des révélations du journal People « Closer » spécialisé dans la chasse à la vie privée des stars de cinéma, des vedettes de la télévision, des animateurs (trices) des grandes émissions de télé réalité, sur la liaison présumée entre le Président de la République et une actrice-productrice française.
De là où je suis, je ne sais rien de plus que ce que raconte une certaine presse et pour avoir été du métier et connaître certaines façons de travailler, je ne vais pas gober la première mouche qui se présente à nous. J’ignore si cette liaison est réelle est non. Si elle ne l’est pas, tant pis pour les vilains rapporteurs de fausses nouvelles, c’est un délit et ils pourraient payer cher pour cela. Si elle l’est, qu’est ce que cela nous dit de François Hollande, homme de chair et de sentiments, sous le manteau de président de la République ? Aimer et être aimé, nous le désirons tous et toutes. François Hollande est un homme comme les autres, capable de céder comme les autres à une passion amoureuse. Et j’imagine que son amie — si tel est le cas — se trouve dans la même situation. C’est la vie, tellement banale. Entre adultes consentants, tout est autorisé.
Pour autant, doit-on en faire des gorges chaudes et satisfaire les instincts des voyeurs ? François Hollande doit-il agir comme VGE, Chirac, Mitterrand qui avaient institué leurs relations extra-conjugales en secrets de polichinelle ? Doit-il agir comme Sarkozy et déclarer lors de sa prochaine conférence de presse « avec Julie c’est du sérieux. » Il ne le fera pas. S’il est interrogé, il balancera le ou la journaliste dans les cordes. Et il aura raison.

10 janvier 2014

« La Marseillaise » ne doit pas être galvaudée


Quand ils ont appris que le meeting de Dieudonné était interdit, hier soir à Nantes, les admirateurs de l’antisémite ont déguerpi en chantant « La Marseillaise », notre hymne national. Cet hymne, par définition, appartient à chaque Français mais il ne doit pas être utilisé à tort et à travers. On se souvient du tollé soulevé par les cris et les protestations d’une partie du public du stade de France lors d’un match de football opposant la France à l’Algérie. Si je me souviens bien, Jacques Chirac avait quitté le stade en signe d’opposition à des sifflets indignes.
Hier soir, j’ose écrire que La Marseillaise a été galvaudée. Alors que ce chant révolutionnaire vise à unir les Français et non à les opposer les uns aux autres, je ne comprends ni n’accepte que des antisémites ou des spectateurs rigolards car ignares s’approprient un chant que bien des prisonniers, des déportés, des exterminés, ont chanté avant d’être incarcérés ou tués. La Marseillaise, hymne national, est un patrimoine respectable. Il doit donc être respecté. Les amateurs de quenelles feraient bien de lire ou de relire leurs livres d’histoire. Ils y puiseront matière à réflexion et, qui sait, à interrogation sur leur façon de voir le monde et les autres.

Avis à ceux et celles qui souhaitent se lancer dans l'apiculture


Le miel de Montagne est également très apprécié. (photo Jean-Charles Houel)
L’Europe connaît un grave déficit d’abeilles pour polliniser ses cultures. C’est le cas de la Grande Bretagne, de la France, de l’Allemagne notamment. En France, il manquerait entre 25 et 50 % d’insectes pollinisateurs eu égard aux besoins. Des besoins qui ont explosé depuis quelques années avec la croissance des cultures d’oléagineux nécessaires, notamment, à la production de biocarburants.
Une étude de chercheurs britanniques est parvenue à ces conclusions dangereuses pour l’avenir. On sait maintenant que les abeilles domestiques ne suffisent plus pour assumer leur tâche de pollinisateurs et que de plus en plus d’insectes sauvages sont utiles à la reproduction des fleurs en fruits. Mais ces insectes sauvages, comme les abeilles d’ailleurs, sont victimes des monocultures ou des produits phytosanitaires dangereux pour eux.
Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et donc ministre de l’apiculture, a décrété un moratoire (en Europe aussi) de deux ans empêchant l’utilisation des produits tueurs d’abeilles tels le fipronil et trois molécules dites néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame). Ce moratoire devrait céder la place à une interdiction définitive des ces produits d’autant plus pernicieux qu’ils sont introduits dans les semences elles-mêmes.
Jean Glavany, ministre de l’Agriculture d’hier, préconisait déjà l’interdiction de ces néonicotinoïdes. Mais les producteurs de ces semences ont fait des pieds et des mains pour tenter de prouver l’innocuité de l’usage des molécules suspectes et devenues à l’évidence des sources de production agricole intensive mais jouant contre la survie des abeilles.
Dans le département de l’Eure, plusieurs centaines d’apiculteurs professionnels et amateurs sont sensibles à la protection de l’environnement, aux jachères fleuries, et au développement de l’apiculture. Le Syndicat des apiculteurs de l’Eure a ouvert, depuis plusieurs années, deux ruchers écoles à Beaumesnil et Guichainville. J’invite les jeunes et moins jeunes tentés par cette belle aventure de l’apiculture à prendre contact avec le SAE dont le secrétaire est Patrick Planquois : Patrick.planquois1@orange.fr

Portrait d'un antisémite par Jean-Paul Sartre


En octobre 1944, Jean-Paul Sartre a écrit ses « réflexions sur la question juive ». Par les temps qui courent voilà un livre qui mérite d’être relu. J’ai extrait ce passage (p 56, 57 et 58 de l’édition Folio) dans lequel Sartre dresse le portrait de l’antisémite :
« Nous sommes en mesure à présent de le comprendre. L’antisémite c’est un homme qui a peur. Non des Juifs, certes, de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf des Juifs. C’est un lâche qui ne veut pas s’avouer sa lâcheté, un assassin qui refoule et censure sa tendance au meurtre sans pouvoir la réfréner et qui, pourtant, n’ose qu’en effigie ou dans l’anonymat d’une foule ; un mécontent qui n’ose se révolter des peurs des conséquences de sa révolte. En adhérant à l’antisémitisme, il n’adopte pas simplement une opinion, il se choisit comme personne. Il choisit la permanence et l’impénétrabilité de la pierre, l’irresponsabilité totale du guerrier qui obéit à ses chefs — et il n’a pas de chef. Il choisit de ne rien acquérir, de ne rien mériter mais que tout lui soit donné de naissance — et il n’est pas noble. Il choisit enfin que le Bien soit tout fait, hors de question, hors d’atteinte, il n’ose le regarder de peur d’être amené à le contester et à en chercher un autre. Le Juif n’est ici qu’un prétexte ailleurs on se servira du Nègre, ailleurs du Jaune. Son existence permet simplement à l’antisémite d’étouffer dans l’œuf ses angoisses en se persuadant que sa place a toujours été marquée dans le monde, qu’elle l’attendait et qu’il a de tradition le droit de l’occuper. L’antisémitisme, en un mot, c’est la peur devant la condition humaine. L’antisémite est un homme qui veut être un roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme. »

L'interdiction du spectacle de Dieudonné à Nantes : la morale est sauve


Je ne sais si je dois être heureux de l’interdiction du spectacle-meeting politique de Dieudonné à Nantes ou être mécontent de l’attaque flagrante contre la liberté d’expression suite à la décision du Conseil d’Etat de ce soir. A l’évidence, Dieudonné est antisémite. Tout chez lui respire la haine du juif…parce qu’il est juif, c’est la définition même de l’antisémitisme. Mais comme l’expression de cet antisémitisme est un délit, Dieudonné se cache derrière l’antisionisme. Il ne trompe donc plus personne sur ses véritables motivations et sur le caractère correctionnalisable de ses propos.
Condamné définitivement à maintes reprises pour injures raciales, négationnisme et autres délits financiers, Dieudonné est dans la ligne de mire (symbolique) du ministre de l’Intérieur. Manuel Valls a pris l’énorme risque politique et juridique de demander aux préfets d’interdire les représentations du « Mur » en amont des soirées projetées dans de nombreuses villes de France. Le tribunal administratif, d’abord, a annulé la décision du préfet de Loire-Atlantique mais le Conseil d’Etat — la plus haute instance administrative de France — a rétabli la décision d’interdiction. Le Conseil d’état écrit :  « Les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles et de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances du spectacle Le Mur tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisaient pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et par la tradition républicaine. »
Autrement dit, il était plus que probable que Dieudonné allait réitérer ses propos antisémites, parties intégrantes de son spectacle, ce que les juges suprêmes ne pouvaient tolérer. La morale est donc sauve.
Mais le droit, lui ? La République et la démocratie tiennent la liberté d’expression comme un droit inaliénable et quasi mystique. Depuis la disparition de la censure en 1906, l’usage voulait que les tribunaux ne sévissent qu’après que les faits ont été commis et constatés. C’est ainsi que Dieudonné a été condamné (légèrement c’est vrai) pour des actes de récidive répréhensibles. La Ligue des droits de l’homme a considéré qu’une interdiction en amont serait un très mauvais précédent et pourrait donner des idées (sottes) à des extrémistes de tous bords, homophobes, racistes, intégristes, j’en passe et des pires pour nuire à cette liberté d’expression inscrite dans les gènes de la République.
Pour Jack Lang  « il va de soi que je suis révolté contre M Dieudonné, de ce point de vue j’approuve pleinement Manuel Valls. Il a tout à fait raison d’engager une bataille idéologique, philosophique, politique contre ce personnage et contre ce qu’il représente. Si on se situe sur le plan du droit, les avis sont différents. Notre jurisprudence est très protectrice de la liberté de manifestation ou d’expression. Par conséquent, il ne peut y avoir d’interdiction d’une manifestation que s’il y a une menace irrésistible, puissante à l’ordre public qui ne peut pas être combattue ou prévenue par les pouvoirs publics ». Je suis sur la même ligne.

9 janvier 2014

La blogosphère se déchaîne contre les sénateurs protecteurs de leur caste


J’ignore si le souhait de Jean-Pierre Bel, président du Sénat, d’imposer le vote à mains levées pour les décisions graves sera suivi des faits. En tout état de cause et comme je le craignais sur ce blog, hier, le vote à la majorité du bureau de la chambre haute et permettant à Serge Dassault de conserver le bénéfice de son immunité parlementaire est ravageur. Sur la blogosphère et les réseaux sociaux, les citoyens se déchaînent et reprochent aux sénateurs d’avoir fait jouer le privilège de caste sur la justice.
Il me fait corriger mon texte d’hier sur un point. N’ayant mis en cause que les deux sénateurs de gauche (l’un à voté pour Dassault, l’autre s’est abstenu) plusieurs personnes m’ont signalé que les sénateurs de droite (UMP et UDI) n’étaient pas plus honorables que les deux traîtres. En effet, les douze sénateurs sur douze — on connaît les noms — ont soutenu comme un seul homme l’ancien maire de Corbeil-Essonnes alors que les faits susceptibles de lui être reprochés sont gravissimes : achat de vote et tentative d’assassinat.
Il est une tradition en France à laquelle il faudra bien un jour mettre un terme c’est de tolérer de la droite ce qu’on n’accepte pas de la gauche. Cette dernière a eu pendant longtemps une image d’intégrité et de moralité sérieusement mise à mal par le comportement de quelques caciques du PS. Je nommerai Cahuzac, Guérini, Kucheïda… et la liste serait longue des socialistes impliquées dans des abus de biens sociaux ou autres turpitudes financières. Mais dans l’inconscient collectif, la gauche serait, normalement, plus encline à respecter l’état de droit eu égard au rapport complexe et complexé qu’elle entretient avec l’argent.
De Sarkozy on s’attendait à tout…Karachi, Bettencourt, Tapie…autant de dossiers dont on ignore encore aujourd’hui s’ils iront au bout et si l’ancien président se verra accrocher durablement une casserole. Claude Guéant sera-t-il à Sarkozy ce que Juppé fut à Chirac ? D’ailleurs, tout le monde s’en fout et Juppé va être triomphalement réélu à Bordeaux.
Le Sénat, déclare Jean-Pierre Bel, sera (éventuellement) de nouveau saisi par les juges sur l’opportunité de lever l’immunité de M. Dassault. D’ici là le règlement aura peut-être changé et les sénateurs de gauche et de droite, donc, devront justifier publiquement leur vote pour ou contre cette demande des juges. Une demande qui ne revient, en fin de compte, qu’à faire de M. Dassault un justiciable comme un autre. En attendant, pas de garde à vue, pas de contrôle judiciaire, pas de perquisition. C’est toujours ça de gagner, hein Serge ?

8 janvier 2014

Il s'est trouvé des sénateurs de gauche pour refuser la levée de l'immunité parlementaire de Serge Dassault


Serge Dassaut (photo JDD)
Corbeil-Essonnes est une drôle de commune. Le maire, Jean-Pierre Bechter est un protégé de Serge Dassault et l’opposition de gauche doit faire face à des pratiques qu’on espérait d’un autre âge en démocratie. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, les méthodes pour gagner sont les mêmes. L’une est d’une simplicité enfantine : on paie les électeurs et en remerciement, ils choisissent le bulletin de vote du généreux donateur. Évidemment, pour aller sonner chez les gens, il faut des exécutants et les choisir ne relève pas d’une équation simple. Leur moralité laisse à désirer et il arrive que des bavures se produisent. On en vient aux mains et aux armes. C’est ainsi qu’un tireur a tenté de dézinguer un collègue chipeur de voix pour des « notes » de frais mal réparties ou mal équilibrées.
Dans un enregistrement maintenant célèbre et publié sur le site Médiapart, Serge Dassault avoue ces pratiques…inavouables. Il évoque même les centaines de milliers d’euros qu’il a investis pour gagner lui-même ou faire gagner les élections par ses amis. Comme toute bonne chose a une fin, Il annonce qu’il ne versera plus un sou. Depuis la justice a été saisie et des juges d’instruction désignés. Ils collectent des témoignages permettant de rassembler des indices graves ou concordants permettant d’envoyer les protagonistes devant le tribunal correctionnel.
Mais il y a un hic. Serge Dassault est sénateur. Du temps de l’ancien président Gérard Larcher (UMP) M. Dassault, avionneur et grand patron de presse, avait même un bureau personnel et permanent au sénat. Avec l’arrivée d’une majorité (théorique) de gauche, ces avantages ont pris fin. Pour interroger Serge Dassault, ce que les juges ont déjà fait, et utiliser les moyens coercitifs qu’on oppose à tout un chacun, les magistrats instructeurs ont sollicité du bureau du Sénat la levée de son immunité parlementaire. Le bureau comprend une majorité de sénateurs de gauche et cette levée d’immunité aurait dû passer comme une lettre à la poste. Mais les votes à bulletins secrets possèdent une part de mystère qu’il appartient aux exégètes d’interpréter : vous me croirez si vous voulez, mais Serge Dassaut a échappé aujourd’hui même à cette levée d’immunité si bien que les juges ne pourront pas le placer en garde à vue !
Le signal envoyé par les honorables parlementaires est ravageur. Les citoyens sont en droit de se demander pourquoi Serge Dassault a bénéficié de cette mesure et ils doivent s’interroger sur l’amitié, sincère ou pas, l’activation des réseaux, connus ou inconnus, le réflexe corporatiste de ces élus de la nation qui en prennent vraiment à leur aise. Comme on ignore qui, à gauche, a refusé de lever cette immunité refusée par la droite, on soupçonne tout le monde et c’est dramatique. Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste s’est déclarée scandalisée et époustouflée. Jean-Pierre Bel, président du Sénat, avoue son impuissance. Une fois de plus, comme Lionel Jospin jadis, il serait temps de se poser la question : le séant est-il réellement une anomalie démocratique ? Je réponds oui.
Il est ainsi assez aisé au Syndicat de la magistrature de dénoncer après cette décision du Sénat une « justice d’exception où les parlementaires se protègent entre eux du déroulement normal d’investigations pénales. Il est inadmissible, dans un État de droit fondé sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance de l’autorité judiciaire, que perdure ainsi un régime permettant au pouvoir législatif de faire obstruction au fonctionnement de la justice ». De son côté, Anticor « s’élève contre cette décision qui jette le discrédit sur l’ensemble de la classe politique et porte atteinte au fonctionnement de la justice »

7 janvier 2014

Et si le système faisait un sacré bras d'honneur à Dieudonné ?


Les arrêtés préfectoraux ou ceux des maires des villes concernées interdisant les meetings de Dieudonné M’Bala M’Bala risquent de devenir anecdotiques dans les semaines qui viennent. Non pas que le respect de la liberté d’expression soit à négliger, bien au contraire, et ceux qui souhaitent que les mesures judiciaires interviennent en aval des spectacles du comique (et non en amont) continuent, selon moi, d’avoir raison. Manuel Valls, je l’avoue, m’a pourtant semblé aussi motivé que convaincant dans son argumentation mais les risques que fait courir une interdiction systématique me paraissent excessifs eu égard au personnage. Ce dernier mérite un traitement judiciaire (pour le moins) à chaque fois qu’il moque la Shoah et nie les chambres à gaz. Les lignes qui suivent montrent la voie à suivre : taper au portefeuille tant et tant qu’il abandonne la course faute de carburant.
Dieudonné est antisémite, c’est une affaire entendue. Ce que nous ignorions c’est que le procureur de Chartres, suite à un signalement de Tracfin, la cellule de Bercy chargée de repérer les fraudes ou les conduites suspectes, avait ouvert en février 2013 une enquête préliminaire contre Dieudonné pour blanchiment et organisation d’insolvabilité. Bien qu’il doive des dizaines de milliers d’euros au Trésor public, il semble bien que Dieudonné a transféré au Cameroun plusieurs centaines de milliers d’euros versés sur le compte d’une société dont le titulaire ne serait autre que son fils.
Voilà donc à quoi sert l’argent des billets des admirateurs de Dieudonné. A alimenter une éventuelle fraude fiscale très bien organisée au nez et à la barbe du fisc français. Dieudonné peut bien se moquer du système et lui faire une quenelle, j’ai l’impression que le système à son tour va lui faire un sacré bras d’honneur.

6 janvier 2014

« Vous n'imaginez pas tout ce que Citroën peut faire pour vous »


Une fois de plus c’est le site d’informations Médiapart qui nous apprend un fait vieux de quelques mois mais non porté à la connaissance du public. Une brigade de sécurité de la SNCF s’est livrée, semble-t-il pendant des années, à des agressions verbales, voire physiques, de type raciste, notamment à l’égard de passagers maghrébins. Il a fallu que des destinataires de SMS et de messages outranciers alertent le déontologue de la compagnie de chemin de fer pour que cette scandaleuse attitude soit mieux connue dans le milieu des cheminots. Et au dehors. Et comme il ne semble pas que la direction de la SNCF se soit réellement inquiétée de ces déplorables agissements, j'ai demandé à François Loncle, député, de poser une question écrite au ministre de l'Intérieur et à celui des transports afin de savoir s'ils comptent agir pour sanctionner les auteurs de ces « blagues » racistes et de ces comportements en contradiction avec leur devoir.
Sans entrer dans les détails des propos tenus par ces racistes « ordinaires » sachez qu’ils véhiculaient des blagues d’un très mauvais goût du genre : « trois jeunes maghrébins tués dans l’accident de leur Picasso…deux ratons meurent dans l’accident de leur Saxo…Vous n’imaginez pas tout ce que Citroën peut faire pour vous ! » Et le reste à l’avenant.
Je suis de ceux qui pensent qu’il ne faut pas laisser un poil de sec à ces racistes à la petite semaine. Ils véhiculent des idées putrides, des pensées rebutantes. C’est avec des gens comme ceux-là qu’un Dieudonné peut tromper son monde, qu’un Faurisson répand des énormités mensongères, qu’une Le Pen fait son miel (produit noble s’il en est) sur le dos des minorités, quelles que soient la couleur de la peau, la religion, ou la situation sociale.
Daniel Schneiderman, dans une tribune parue dans Libération, affirme qu’on ne viendra pas à bout de ces idées « morbides et mortelles » (1) par l’anathème moral ou l’interdiction des spectacles de Dieudonné l’insolvable.
Par l’éducation, la connaissance et la reconnaissance, le dialogue, chacun d’entre nous est apte à comprendre l’inanité de ces théories d’un autre âge. Il faut sans cesse le répéter, le diffuser : le racisme ne passera pas ! Les leçons de l’histoire peuvent nous aider dans cette tâche mais le travail essentiel doit se faire dans les familles, dans leur ouverture d’esprit et leur compréhension du monde.
Dans l’attente d’une évolution forcément lente, on attend donc de nos gouvernants qu’ils poursuivent sans relâche tout propos, tout geste, toute attitude dont il est prouvé que le racisme ou la xénophobie en est la motivation.
(1) expression de Christiane Taubira.

5 janvier 2014

A Val-de-Reuil, la droite républicaine peine à constituer une liste municipale…


A quelques semaines des élections municipales à Val-de-Reuil, il semble que Mme Cascajarès, UMP et conseillère municipale sortante, éprouve quelques difficultés pour constituer une liste de droite qui tienne la route. Il fut une époque — il y a trente ans exactement — où cette droite se montrait active et présente dans l’opposition à Bernard Amsalem, alors maire.
Ce n’est pas sans pincement au cœur que les militants de l’UMP et de l’UDI, (re)découvriront les visages des hommes et des femmes qui, en 1983, défendaient les couleurs de la droite républicaine. Mais demain, comme hier, les Rolivalois de droite ne pourront pas compter pour gagner la mairie, les 23 et 30 mars prochains, sur leurs courageux représentants, surtout candidats…à la défaite et donc à l'opposition permanente. (photo Jean-Charles Houel)

« Il faut commencer par cesser d'être professeur pour pouvoir l'être »…le message de Jean-Pierre Vernant aux enseignants


Mara Goyet, enseignante en histoire et en géographie tient un blog sur le site du Monde. Elle y rend hommage à Jean-Pierre Vernant qui aurait eu cent ans aujourd’hui. Elle a reproduit un extrait d’un texte de cet humaniste qui parle si bien de ce que peuvent être les relations entre professeurs et élèves. Elle écrit : « Il y  a chez lui une manière simple et subtile de faire le lien entre une conception de la classe et une conception, plus large, de la société, de la vie, de penser l’autorité sous le jour d’une esthétique et d’une éthique de la relation sociale qui est, à mes yeux, fondamentale. »
« Un professeur fait du théâtre quand il arrive dans une classe. Mais il y a différentes manières de s’y prendre. On peut taper sur la table et faire sentir toute la distance qui sépare les élèves du professeur. On peut aussi jouer le jeu inverse, et c’est ce que je faisais quand j’enseignais au lycée : non seulement en tutoyant les élèves, mais en s’efforçant d’abolir, jusque dans sa tenue vestimentaire et son vocabulaire, tout indice d’une autorité conférée par une hiérarchie sociale. Évidemment, le professeur sait bien, quelle que soit la stratégie qu’il adopte, que ce n’est pas la même chose d’être élève et d’être professeur. Celui qui est sur le banc et celui qui est derrière le bureau n’ont pas le même statut. La stratégie de la non-distance peut être très adroite ou, au contraire, amener celui qui l’emploie  à la catastrophe. Mais s’il y recourt plutôt qu’à une autre, ce n’est pas par pure stratégie. C’est parce qu’elle correspond à l’idée qu’il se fait du rapport entre maître et élève, de ce qu’est un groupe. Si on entre dans le jeu de l’abolition de la hiérarchie, ce n’est pas simplement de l’habileté, c’est aussi une esthétique, et une éthique de la relation sociale.
Il faut commencer par cesser d’être professeur pour pouvoir l’être. Cela signifie obligatoirement — à mon avis c’est une idée grecque — que toute relation sociale, avec une classe comme avec le groupe dans lequel on s’est engagé dans la Résistance, implique un ciment qui est l’amitié. Cet élément fondamental est le sentiment d’une complicité, d’une communauté essentielle sur les choses les plus importantes. Dans le rapport du professeur avec ses élèves, c’est le fait de partager une certaine idée de ce que doit être quelqu’un, d’avoir en commun une certaine forme de sensibilité, d’accueil à autrui, de s’accorder sur l’idée qu’être autre signifie aussi être semblable. »