18 janvier 2014

Les nouveaux cantons du département de l'Eure


Population légale 2013 de l'Eure : 586 543 habitants, population moyenne par canton : 25 502. Population municipale garantissant le principe d'égale représentation des populations de chaque circonscription : 20 401 pour la plus faible, 30 602 pour le plus fort. Source Ministère de l'Intérieur.
Le projet de décret portant délimitation des cantons dans l’Eure est sur le bureau du Conseil d’Etat. Le ministre de l’Intérieur a adressé au préfet de notre département ce projet et les cartes attenantes. Je suis heureux de publier cette photographie nouvelle du département avec ses 23 cantons.
Le canton (21) de Val-de-Reuil comprendrait les communes de : Amfreville-sous-les-Monts, Connelles, Herqueville, Léry, Porte-joie, Poses, Tournedos-sur-Seine, Val-deReuil et Le Vaudreuil.
Le nouveau canton (18) de Pont-de-l’Arche : Acquigny, Alizay, Amfreville-sur-Iton, Crasville, Criquebeuf-sur-Seine, les Damps, La Haye-le-Comte, La Haye-Malherbe, Igoville, Le Manoir-sur-Seine,Martot, Le Mesnil-Jourdain, Montaure, Pinterville, Pîtres, Pont-de-l’Arche, Quatremare, Surtauville, Surville, Tostes, La Vacherie.
La commune de Hondouville rejoint le canton du Neubourg.
Le canton (14) de Louviers comprendrait les communes de Andé, Heudebouville, Incarville, Louviers-ville, Saint-Etienne-du-vauvray, Saint-Pierre-du-Vauvray, Vironvay.
Canton de Gaillon : Ailly, Aubevoye, Autheuil-Authouillet, Bernières-sur-Seine, Cailly-sur-Eure, Champenard, Courcelles-sur-Seine, La Croix-Saint-Leufroy, Ecardenville-sur-Eure, Fontaine-Bellenger, Fontaine-Heudebourg, Gaillon, Heudreville-sur-Eure, Saint-Aubin-sur-Gaillon, Saint-Etienne-sous-Bailleul, Saint-Julien-de-la-Liègue, Saint-Pierre-de-Bailleul, Saint-Pierre-La-Garenne, Saint-Barbe-sur-Gaillon, Tosny, Venables, Vieux-Villez, Villers-sur-le-Roule.

Les cantons : Les Andelys, 41 communes, 27 381 habitants écart moyenne, 7,37 %, Bernay, 34 communes, 24 852 habitants, -2,55 %, Beuzeville, 62 communes, 29 253 habitants, 14,71 %, Bourg-Achard, 32 communes, 21 525 habitants, -15,59 %, Bourgtheroulde-Infreville, 35 communes, 25 326 habitants, -0,69 %, Breteuil, 50 communes, 23 869 habitants, -6,40 %, Brionne, 44 communes, 24 495 habitants, -3,95 %, Conches-en-Ouche, 30 communes, 20 679 habitants, -18,91 %, Evreux 1, 3 communes, 25 777 habitants,1,08 %, Evreux 2, 14 communes, 28 640 habitants, 12,31 %, Evreux 3, 18 communes, 24 710 habitants, -3,11 %, Gaillon, 23 communes, 28 074 habitants, 10,09 %, Gisors, 38 communes, 30 532 habitants, 19,72 %, Louviers, 7 communes, 23 361 habitants, -8,39 %, Le Neubourg, 44 communes, 22 239 habitants, -12,69 %, Pacy-sur-Eure, 35 communes, 27 750 habitants, 8,82 %, Pont-Audemer, 28 communes, 26 734 habitants, 4,83 %, Pont-de-l'Arche, 21 communes, 22 450 habitants, -11,97 %, Romilly-sur-Andelle, 32 communes, 20 881 habitants, -18,12 %, Saint-André-de-l'Eure, 33 communes, 28 929 habitants, 13,44 %, Val-de-Reuil, 9 communes, 21 403 habitants, -16,07 %, Verneuil-sur-Avre, 40 communes, 28 380 habitants, 11,29 %, Vernon, 4 communes, 29 303 habitants, 14,91 %.

17 janvier 2014

Une demi-heure pour passer de vie à trépas, le scandale de l'Ohio


En écrivant récemment un billet sur le sondage indiquant que 50 % des Français sont favorables au rétablissement de la peine de mort, j’ignorais que l’Etat de l’Ohio aux Etats-Unis allait apporter de l’eau à mon moulin. Depuis le formidable plaidoyer de Robert Badinter et la suppression de la peine de mort en France en 1981, pas une tête n’a été tranchée dans notre pays et c’est très heureux. Je n’ignore pas pour autant la souffrance morale des condamnés à perpétuité et ceux à qui on refuse systématiquement les libérations conditionnelles. Le couloir de la mort n’a souvent qu’une issue. Cette peine est sans doute de nature différente de la souffrance des victimes et de leurs familles mais elle existe quand même.
Dans l’Ohio, on tue les condamnés à mort par injection létale. Jusqu’à maintenant, les bourreaux utilisaient des produits ayant un effet progressif mais rapide si bien qu’on peut (sans doute ?) affirmer que les condamnés ne se voyaient pas mourir. C’est bien le moins qu’on puisse attendre d’un bourreau.
Au cours d’une nuit récente, des journalistes témoins de la mise à mort d’un condamné définitif de l’Ohio, assurent qu’il a fallu près d’une demi-heure de souffrance et d’agonie pour que le supplicié passe de vie à trépas ! Si ce n’est pas de la barbarie « légale », je ne sais pas ce que c’est. Ils ont raconté les tremblements, les sursauts, les évidentes douleurs subies par l’homme auteur d’un assassinat dans les années 80. Il y aura sans doute des sadiques et des partisans de la vengeance froide pour se féliciter de cette fin horrible. Je considère quant à moi, qu’un peuple civilisé ne torture pas ni ne martyrise ses condamnés. La peine, c’est la perte de la liberté, elle n’autorise pas la délectation de la douleur d’autrui. Si la peine de mort avait disparu des Etats-Unis, comme elle tend à disparaître dans de nombreux pays chaque année, pareil scandale ne se serait pas produit.

Les vœux subliminaux de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil

Marc-Antoine Jamet au micro. (photo JCH)

Pour les élus sortants, il existe des règles de droit lorsqu’ils souhaitent se présenter à nouveau aux élections municipales. C’est simple, dans les quelques mois qui précèdent le scrutin (premier tour le 23 mars) les élus en place ne doivent, lors des cérémonies officielles, évoquer ni leur bilan ni leurs projets. Ils ne doivent pas non plus, dénigrer leurs adversaires. Il est des élus (grands) qui s’assoient allègrement sur ces règles. C’est le cas d’Alain Juppé à Bordeaux ou de Martine Aubry à Lille. Ils en ont pris à leur aise et les oreilles des têtes de listes PS dans un cas ou UMP dans l’autre ont dû siffler.

A Val-de-Reuil, le maire, Marc-Antoine Jamet, organisait sa rituelle cérémonie des vœux, mercredi, et le théâtre des Chalands bruissait des conversations généreuses des invités, notables ou citoyens ordinaires. Pour se sortir des figures imposées, Marc-Antoine Jamet avait travaillé son double salto arrière et son triple saut périlleux avant. L’idéal, pour parler de soi-même, c’est de parler des autres. Ceux et celles qui vous doivent beaucoup, ceux et celles avec qui vous travaillez, ceux et celles qui dans une ville, la font avancer au gré des événements et des décisions municipales. 
Dans ce registre, avouons-le, MAJ est excellent. Ne pas dire tout en disant, c’est habile et finalement efficace. Alors, tout y passe. Les politiques scolaire, urbaine, culturelle, sportive, les relations avec la CASE ( Val-de-Reuil aimerait être un peu plus et un peu mieux doté comme 2d pôle de l’agglomération) la région (son président était au premier rang) la commissaire de police (la délinquance baisse) la SNCF (avec la gare) etc. etc.
Le maire a réitéré, après la présentation de sa liste samedi dernier, les efforts restant à accomplir en matière commerciale et a émis le vœu que l’INSEE compte un à un les habitants de la ville. Visiblement, il en manque à l’effectif actuel.
Pas un mot sur ses adversaires — ou alors une vague allusion assez subliminale — un mot aimable au contraire pour Mme Cascajarès, conseillère UMP, que le maire appelle « Catherine » sachant combien elle peine à constituer une liste et un rappel de la mémoire de Jean-Paul Lacaze, Henri Baillot, Mme Perron, disparus cette année et qui, par leur action, ont marqué le destin de l’ex-ville nouvelle.
A l’aube d’une campagne électorale qui s’annonce chaude à défaut d’être chaleureuse, le maire a tenu à inviter les 300, 350 ou 400 présents (selon les préférences des uns et des autres) à lever le verre de l’amitié. Mais dans l’amitié c’est comme dans l’amour, il faut des preuves.


16 janvier 2014

Le département vit-il ses dernières années ?


François Hollande lors de sa conférence de presse. (photo JCH)
L’annonce, par Jean-Marc Ayrault, de son intention de supprimer plusieurs départements de la grande couronne parisienne va dans le bon sens. Ajoutons à cela le désir du président de la République de doter les régions françaises (ramenées à 15 ?) de plus de compétences et de pouvoirs et nous aurons compris que la véritable intention du gouvernement, même s’il ne le dit pas encore ouvertement, est à terme de supprimer les cantons.
Ces derniers ont été créés par Napoléon à une époque où la France rurale dominait la France des villes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le redécoupage cantonal en cours vise non seulement à diviser le nombre de cantons par deux mais aussi à rétablir un équilibre démographique entre les cantons, la surreprésentation rurale favorisant à l’envi la droite et le centre droit et ne correspondant plus du tout aux réalités socio-économiques du pays. La réforme Balladur avait pour vocation une simplification du fameux millefeuille mais Sarkozy n’a pas osé engager une vraie révolution dans les territoires et les compétences.
François Hollande a encore trois ans avant la fin de son quinquennat. Ses annonces sur le pacte de responsabilité montre qu’il a l’intention d’agir même à rebrousse-poil de la gauche de la gauche. Osera-t-il s’attaquer aux citadelles tenues pour une majorité d’entre elles par des élus de gauche ? Osera-t-il aller jusqu’au bout de son raisonnement qui vise à créer des structures régionales aux pouvoirs forts dans les domaines aussi vitaux que le développement économique, la formation professionnelle, la recherche universitaire…
En annonçant des aides financières conséquentes pour les courageux qui se lanceront dans la simplification et l’efficacité, il ne fait que reprendre un discours jacobin favorable aux regroupements quelque peu « encouragés » pour ne pas dire forcés. Les régions sont donc appelées — mais c’était dans le projet Lebranchu — à devenir les piliers d’une décentralisation moderne et européenne. C’est assurément la fin des départements touche à tout, vestiges d’un 20e siècle révolu.

15 janvier 2014

Vers une réunification des deux Normandie ?


Lors de l'élection de Nicolas Mayer-Rossignol à la tête du conseil régional de Haute-Normandie. (photo JCH)
Au cours de l’intervention du président de la République, l’annonce de la modification du nombre de régions a évidemment fait tilt chez tous les Normands confrontés depuis des années au serpent de mer de la réunification entre Haute et Basse-Normandie. Aujourd’hui même, Thierry Mandon, le député chargé de la simplification administrative, a confirmé que le nombre de régions idéal en France serait de 15 et non plus de 22.
Comme l’Etat apportera des dotations importantes dans la corbeille de mariage des régions réunies ou des communes rassemblées, on peut imaginer que les présidents actuels des deux régions normandes vont se concerter pour exaucer le vœu du président. Qui sait, encore, si des maires de la CASE ne vont pas proposer de s’unir…pour le meilleur bien sûr.
De même, en insistant sur la création de treize métropoles ayant vocation à devenir des capitales territoriales et en annonçant la fin de la clause générale de compétences pour les collectivités locales, François Hollande s’attaque au mille-feuilles. Cette clause de compétence générale permettait aux collectivités de se mêler de tout et favorisait le saupoudrage au travers de financements croisés et d’une complexité administrative énorme sur des investissements culturels, sportifs, scolaires, sociaux… Le président de la République veut porter atteinte progressivement à l’existant. Et comme il souhaite que les efforts de l’Etat dans la recherche d’économies soient accompagnés de ceux des communes, des agglomérations, des départements et des régions, il ne fait pas de doute que derrière ses propos se profile une modification de la carte administrativo-politique de la France dans la mesure où les territoires ruraux sont actuellement surreprésentés dans les conseils généraux. Et encore n’a-t-il pas évoqué le sort du Sénat ?
La loi de décentralisation préparée par Marylise Lebranchu devrait contenir les modifications souhaitées par le chef de l’Etat. Ces complexes données juridiques, politiques, économiques, administratives, financières, ne composeront pas le menu principal des programmes des listes candidates aux prochaines municipales. Quand même, Il sera intéressant d’entendre les propositions des candidats sur un sujet souvent brûlant — la réunification — et sur la nécessité de se serrer la ceinture.


50 % des Français pour le rétablissement de la peine de mort : le retour de la barbarie ?


Je suis effaré par les résultats d’un sondage paru récemment dans le journal Le Monde. Il se trouve 50 % des personnes interrogées pour se déclarer d’accord avec le rétablissement de la peine de mort en France. Quelle régression, quel recul de la civilisation ! Je suis même étonné que les suppôts de la manif pour tous n’organisent pas un grand mouvement de protestation contre ces Français qui méconnaissent les traités internationaux et font preuve de peu de commisération catholique à l’égard des éventuelles victimes de la guillotine en cas de prise pouvoir par Marine Le Pen. La cheftaine du Front national n’hésite pas à déclarer publiquement qu’elle est d’accord avec la peine de mort et on sait — les démocratie en paient le prix fort parfois — qu’une loi vraie aujourd’hui peut ne plus l’être demain. Les femmes espagnoles — si le projet de loi Rajoy est adopté — n’auront bientôt plus le droit de disposer librement de leur corps et d’avorter avant douze semaines comme les textes le leur permettent aujourd’hui.
A ce sujet, et c’est tant mieux, le Front national n’aura pas 700 listes en présence dans les villes de plus de 9 000 habitants. Le FN a un « guide » mais il n’a pas de cadres sur le terrain. Les listes seront difficiles à constituer et quand elles le seront, comme à Louviers par exemple, elles ne compteront que des amateurs dans le mauvais sens du terme. Je n’ai pas souvenir que l’ancien élu du Front national au sein du conseil municipal se soit particulièrement distingué par la qualité de ses interventions et encore moins par celles de ses propositions…puisqu’il n’en fit aucune. C'est dire que sans führer, certains partis d'extrême droite ne recueillent que les votes des protestataires.
Les Français ignorants doivent donc savoir que la suppression de la peine de mort est une condition sine qua non imposée aux Etats pour appartenir à l’Union européenne. Pour rétablir la peine de mort en France, il faudrait dénoncer les traités signés et sortir de l’UE. Ce serait un scénario catastrophe et le retour de la barbarie d’état. Je n’ose imaginer ce qu’écrirait le grand Robert Badinter sur cette appréciation des Français. Une appréciation justifiée comment d’ailleurs ? La délinquance n’augmente pas, les homicides non plus. Alors quoi ? Il ne peut s’agir que de vengeance et de ressentiment. A bannir.



14 janvier 2014

Frigide Barjot était vraiment…barjo


Frigide Barjot. (DR)
7000 mariages de couples homosexuels en 2013 soit 14 000 personnes adultes concernées…un chiffre dérisoire si l’on prend en compte l’ensemble des hommes et des femmes libres de convoler. Autrement dit, les centaines de milliers de manifestants, intégristes, fanatiques, extrémistes ou…sincères, descendus dans la rue pour empêcher le vote de la loi sur le mariage pour tous, n’ont agi que pour nuire au bonheur d’une infime minorité de Français(e)s. C’est bien ce qu’avaient affirmé le président de la République et Christiane Taubira, ministre de la Justice. Cette loi qui avait pour objectif de permettre l’égalité des droits entre ceux et celles, de tous sexes et de toutes préférences sexuelles, désirant se marier et obtenir les droits et les devoirs du couple uni a atteint son objectif.
Conformément à nos affirmations de l’époque, il faut être obsédé ou s’appeler Christine Boutin, pour ne pas comprendre que ces lois de libération des mœurs ne sont aucunement des éléments de changement de civilisation — comme cela a été répété à satiété par Frigide Barjot et les siens — et encore moins de culture. Il se passe avec cette loi sur le mariage pour tous ce qui s’est passé avec le PACS. Aujourd’hui, bien des opposants déterminés et militants anti PACS de l’époque Jospin, ont évolué et acceptent le Pacte civil de solidarité comme une évidence. A droite, certains pensent même avoir fait une erreur d’analyse et de choix en rejetant cette loi sur le PACS.
Ils seront également contraints de faire amende honorable dans quelques années, quand ils s’apercevront que le mariage pour tous a apporté un droit supplémentaire aux citoyens dans la société sans en enlever aucun autre à qui que ce soit. Et pourtant, que n’a-t-on entendu ? Que n’a-t-on vu avec les fanatiques de Civitas et autres mouvements identitaires d’extrême droite ? Ce serait le règne de l’orgie, de la dépravation, de la débauche ! Rien de tout cela ne s’est produit. Les couples homosexuels s’unissent dans la sérénité, la discrétion, le bonheur de personnes désirant partager leur vie. Rien que de très banal.

13 janvier 2014

Edouard Balladur et François Léotard seront jugés par leurs pairs


Edouard Balladur — « bonjour monsieur le boucher » — et François Léotard vont sans doute être interrogés par les magistrats instructeurs de la Cour de Justice de la République chargée de juger les ministres soupçonnés d’être les auteurs d’infractions ou de délits commis pendant leur séjour au gouvernement. C’est du moins le contenu des réquisitions du procureur de la République de Paris, saisi par deux juges d’instruction dans le cadre de l’affaire Karachi. Une affaire de commissions et de rétro-commissions qui aurait servi au financement de la campagne électorale présidentielle de Dou-dou. Autrement dit, la somme de 10 millions de francs versée en espèces lors du second tour de l’élection présidentielle de 2002 sur le compte de campagne de M. Balladur est suspectée de provenir de commissions occultes interdites par la loi.
Il en est un qui, une fois de plus, passe entre les gouttes. Nicolas Sarkozy, ministre du budget à l’époque, est exonéré de toute responsabilité dans l’affaire, les juges n’ayant pas rassemblé d’indices graves OU concordants contre lui.
Rappelons la composition de la CJR : La Cour de justice de la République (CJR) est une juridiction française compétente pour juger les infractions commises par les membres du Gouvernement pendant l'exercice de leurs fonctions. Elle a été créée par une loi de révision constitutionnelle le 27 juillet 1993 à la suite de l'affaire du sang contaminé et face à la multiplication des affaires politico-financières à la fin du second mandat de François Mitterrand. Auparavant, la Constitution confiait à une Haute Cour de justice le soin de juger le président de la République et les membres du gouvernement.
La Cour de justice de la République comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en nombre égal, par l’Assemblée nationale et par le Sénat après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois magistrats du siège à la Cour de cassation, dont l’un préside la Cour de justice de la République. (1)
Inutile de préciser que des ministres, anciens parlementaires, jugés par des parlementaires en exercice bénéficient d’une justice d’exception. Il n’en ira pas de même pour les autres protagonistes de l’affaire Karachi, les Takiedine, Gaubert, Bazire et compagnie. Ils auront toutes les chances — si j’ose dire — d’être traduits devant le tribunal correctionnel. Peut-on dire qu’il s’agira de deux poids, deux mesures. Cela se pourrait bien.
(1) Source Wikipedia

Si j'étais président de la République, je prendrais l'initiative dès aujourd'hui…


Si j’étais président de la République, je n’attendrais pas demain mardi à 16 h 30, pour expliquer ma situation affective. 
Maintenant que toute la presse s’est emparée de l’éventuelle liaison de François Hollande avec Julie Gayet, se pose le cas de sa compagne actuelle, Valérie Trierweiler, hospitalisée vendredi pour un gros coup de blues. Il est bien évident que Mme Trierweiler, première dame, disposant d’un bureau, d’un secrétariat, d’une administration personnelle payés par les fonds publics, François Hollande ne peut plus évacuer le problème d’un revers de main et s’abriter derrière la nécessité de la protection de la vie privée. Prendre les devants lui permettrait de se consacrer à l'avenir économique et social du pays lors de sa conférence de presse, c'est ce que lui demandent nos concitoyens.
Si j’étais président de la République, je prendrais l’initiative. Je préciserais clairement aux Français que les affaires publiques et la politique de la France ne sont pas du tout impactées par une liaison amoureuse. J’ajouterais que malgré la douleur et la souffrance de toute séparation, celle-ci est inéluctable pour l'un et pour l'autre. J’enchaînerais en demandant aux médias de respecter la vie privée du président, de son ex-compagne et de sa nouvelle amie.
C’est évidemment un pari. Le pari de l’intelligence des situations. Le pari que les Français sont suffisamment adultes pour comprendre que les couples se font et se défont, que toute histoire — même belle et passionnée — évolue, se modifie, se termine mal parfois. Il n’y a rien là que de très banal et de très…normal.
Il s’est, malheureusement, trouvé un Jean-François Copé, président de l’UMP, pour considérer que l’attitude de François Hollande porte préjudice à la fonction présidentielle. Copé lui-même a divorcé en 2007 d’une femme avec laquelle il avait eu trois enfants. Depuis il s’est remarié et a eu un enfant avec sa nouvelle épouse. Vive les familles recomposées ! Il en avait évidemment le droit mais alors, est-il le mieux placé pour juger du comportement des autres hommes et femmes, des autres hommes et femmes politiques bien sûr, qui ne sont pas non plus épargnés (pourquoi le seraient-ils d’ailleurs) par les peines de cœur ? Copé est d’autant plus mal placé qu’il était aux côtés de Nicolas Sarkozy lors de sa séparation avec Cécilia et qu’il a pu juger du caractère irrationnel et compliqué des relations humaines. S’il a voulu faire un coup politique, c’est un coup d’épée dans l’eau.
Si j’étais président de la République, je publierais donc dès aujourd’hui un communiqué officiel mettant les points sur les i et les barres aux t.

12 janvier 2014

Inspectrice du travail ou…concierge, Anne Hidalgo a le bon profil pour succéder à Bertrand Delanoë


Anne Hidalgo. (photo Joel Saget AFP)
Deux faits sont passés relativement inaperçus ces derniers jours. Il est vrai que l’affaire Dieudonné et la liaison supposée ou réelle du président de la République avec Julie Gayet ont préoccupé les médias officiels ou pas. J’aimerais revenir sur deux réflexions rendues publiques et mettant en cause la personnalité d’Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris. Charles Beigbeder, dissident UMP, a déclaré « qu’il n’était pas possible de confier une responsabilité pareille à une inspectrice du travail. » Il se trouve que la première adjointe de Bertrand Delanoë a suivi un cursus scolaire plus qu’honorable et qu’elle a effectivement intégré le cadre A de la fonction publique. Pour M. Beigbeder, chef d’entreprise, sorti de la cuisse de Jupiter, il est effarant d’imaginer qu’une femme, inspectrice du travail, qui plus est, puisse être élue maire de la capitale de la France.
Il y a pire. Dans des échanges de mails également rendus publics, les stratèges de l’UMP et fidèles de Mme Kosciusko-Morizet, traite Anne Hidalgo de « concierge ». Le duel se résumerait à un combat entre « la polytechnicienne et la concierge. » Concierge espagnole ou portugaise qu’importe, puisqu’Anne Hidalgo est originaire du sud de l’Espagne et qu’elle revendique ses racines très clairement.
Ces réflexions de la droite parisienne nous éclairent sur la conception de la démocratie vue à l’aune de l’origine sociale ou de l’état de fortune. NKM est issue d’une famille bourgeoise parisienne ayant pignon sur rue et Beigbeder a eu la chance de réussir dans le monde entrepreneurial. Il ne me viendrait pas un seul instant à l’idée de les critiquer pour ce qu’ils sont et pour leur réussite.
Ce qui est en cause, c’est le programme de l’une et de l’autre, la qualité de leur engagement, la confiance qu’un électorat peut leur accorder. Il est d’ailleurs symbolique que les ralliements à la candidature d’Anne Hidalgo ne soient pas seulement politiques ou politiciens. Des intellectuels, des artistes, des mathématiciens de renommée mondiale, des Verts, des socialistes, des communistes, des MODEM, des UMP dissidents, des Parisiens ordinaires, appellent à voter pour Anne Hidalgo. Elle présente un ensemble de qualités générales et particulières. Elle travaille à l’union des bonnes volontés. Elle est fiable, fidèle, cohérente dans ses choix et elle sait de quoi elle parle. Voilà ce que les Parisiens apprécient. Qu’elle soit inspectrice du travail (ou concierge !) qu'importe si elle répond aux impératifs de la fonction. Est-elle capable de travailler en équipe ? Est-elle apte à déléguer ? Est-elle susceptible de bien s’entourer ? Est-elle prête à taper sur la table quand il le faut ? La réponse à toutes ces questions est évidente. Anne Hidalgo a le bon profil pour succéder à Bertrand Delanoë.

Christiane Taubira : « disputer pied à pied, pouce par pouce, l'espace de vie commune, faire reculer cette barbarie ricanante…»


Christiane Taubira, une voix forte et belle
La lutte contre les propos de Dieudonné deviendrait obsessionnelle si j’en juge par plusieurs commentaires de certain(e)s de mes amis Facebook. C’est évidemment leur droit le plus strict de le penser. Mais c’est mon droit de ne pas être d’accord avec eux. Afin de les convaincre de la justesse de mon analyse — que je ne suis pas le seul à défendre — je leur propose de lire ces extraits d’un texte écrit par Christiane Taubira, notre ministre de la Justice, dans le Huffington Post. Christiane Taubira n’est pas n’importe qui, elle est à l’origine de la loi française faisant de l’esclavage un crime contre l’humanité. Elle a elle même été victime d’attaques diffamatoires et injurieuses, récemment, de la part de militants de la droite extrême. Sa parole est juste et belle et elle porte haut.
«Il est triste, infiniment triste, d'achever une année sur les pitreries obscènes d'un antisémite multirécidiviste», regrette la garde des Sceaux. «Faut-il frayer avec les monstres pour trouver quelque plaisir à se faire complice, après coup, de ce crime contre l'humanité ? Faut-il avoir rompu avec les hommes pour ne pas être saisi d'effroi à l'évocation de la machination démente qui a organisé le discrédit, la cabale, les rafles, le transport surencombré, la promiscuité, le tri à l'arrivée, l'entassement dans les camps, le rituel macabre de la procession jusqu'aux chambres à gaz ?»,
«Ces ignominies sont des délits. Elles sont matière pour la Justice. La Justice n'a pas failli. Les procureurs ont poursuivi, les juges ont jugé. Les condamnations sont multiples. Il appartient aux magistrats d'apprécier le degré de gravité qu'induit la multirécidive. Mais il revient aussi à la Justice de veiller à l'exécution de ses décisions».
«Sanctionner avec efficacité est indispensable mais ne suffira pas. Pas lorsqu'un pitoyable bouffon spécule davantage sur les dividendes d'un scandale que sur les risques judiciaires»
«Ces provocations putrides testent la société, sa santé mentale, sa solidité éthique, sa vigilance. Il nous faut y répondre, car la démocratie ne peut se découvrir impuissante face à des périls qui la menacent intrinsèquement. Il faut donc descendre dans l'arène, disputer pied à pied, pouce par pouce l'espace de vie commune, faire reculer cette barbarie ricanante, la refouler, occuper le terrain par l'exigence et la convivialité».
Pour être complet, j’ajoute que Dieudonné a indiqué, hier, qu’il cessait de jouer « Le Mur » le spectacle interdit par les plus hautes autorités politiques et judiciaires. Si telle est bien son intention, il n’y a aucune raison pour continuer d'interdire à Dieudonné de faire son métier.
Quant à M. Woerth, ancien ministre sarkozyste qui « sent des arrières pensées » chez Manuel Valls, il ferait mieux de consacrer son temps à préparer sa défense dans les affaires Bettencourt et de la vente de l’hippodrome de Compiègne dans laquelle il est témoin assisté.